Une info pour la rubrique "journalisme" de ce blog...
La conférence des écoles de journalisme CEJ qui regroupe 14 formations inscrites à la convention nationale des journalistes [du Celsa au CFJ en passant par le Cuej ou Sciences Po -c'est à dire les écoles qui comptent en France] clame haut et fort son indignation face à une intrusion du pouvoir par la loi dans le contenu de son enseignement.
Une sorte de police de la pensée en direction de l'apprentissage au journalisme. Les enseignements d'architecture et de danse semble aussi concernés.
En cause un article de loi qui impose une formation obligatoire à l'égalité. En référence au projet de loi Vallaud-Belkacem sur l’égalité hommes-femmes votée le 28 janvier. L'article incriminé doit encore passer devant le Sénat.
L'article 16 bis en effet leur impose en effet un «enseignement sur l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les violences faites aux femmes et les violences commises au sein des couples».
Le compte rendu de la séance à l'Assemblée :"Que les choses soient claires sur ce projet de loi : nous veillons à ce que l’image des femmes dans les médias puisse être respectueuse, afin que les atteintes à la dignité des femmes ne soient plus monnaie courante, que ce soit à la télévision ou à la radio.Nous voulons lutter contre les stéréotypes abusifs qui, de fait, créent les inégalités entre les hommes et les femmes dans ce pays, parce qu’ils sont confortés, reproduits, en permanence. Tel est l’objet de ces dispositions."
Tous les acteurs s'accordent à trouver préoccupante cette façon de procéder. Selon Hervé Demailly "ce genre d’obligation est malvenu au sein d’écoles qui entendent former des esprits indépendants»
Soit dit au passage, ces écoles sont féminisées à 70%...
Cette injonction inédite du pouvoir,surtout sa méthode d'imposer un contenu par la loi à une profession qui ensuite est régie par la Liberté de la Presse (pilier de toute démocratie ) créé une forte émotion dans les milieux de la presse.
La police des esprits impose ceci aujourd'hui. Et demain, quoi encore ?
La Conférence "consternée" réagit et saisit toutes les instances dont elle dépend. Et demande la suppression de l'article.
Certains député PS dont Christophe Caresche se rendent compte du caractère inopportun de cette disposition votée par son camp.
Cette intrusion directe du politique, dogmatique créé en effet un " précédent inacceptable" Dixit CEJ
Inquiétante en effet cette volonté de formater les esprits des étudiants en journalisme pour qu'ils répercutent ensuite cette position comme bonne parole....A qui ? au "peuple" ?
Sylvie Neidinger