Ce n'est pas le grand écart mais les grandes jaurasses.
Le différentiel annoncé entre la Préfecture de Police (300 000 : trop faible ) et 1,4 millions des organisateurs de la manifestation anti mariage pour tous (surévalué probablement) est surréaliste en terme de "véracité de l'info" et d'image de sérieux donnée par un pays. Loin de la précision suisse...
Ceux qui connaissent Paris et les contenances des Avenues situent le chiffre exact autour d'un million.
Une technique du comptage normalement bien établie dans l'hexagone, depuis le temps (séculaire) que les français manifestent sur les pavés de la capitale!
La bataille des chiffres serait ridicule si elle n'était pas en fait idéologique.
A l'heure technologique du drone, du satellite capable de lire une plaque d'immatriculation, la faiblesse du chiffre officiel annoncé par les services de l'Etat français fait sourire. Elle génère une incompréhension internationale.
Al'Est, on en "en rigole à gorge déployée" dans un article sur la Voix de la Russie intitulé "petites réflexions sur la Manif pour tous"
L'auteur remet la France à sa place. Qui donne régulièrement des leçons de morale à la Russie qualifiée alors d'anti-démocratique à propos de ses chiffres :
"Ce dimanche 24 mars, le fossé s’est encore agrandi puisque les organisateurs revendiquent 1,4 millions de participants et la police 300 000 manifestants. Des différences d’estimations risibles (voir ici ou là) et qui dépassent largement la bataille des chiffres auxquels s’étaient livrés les autorités russes et les manifestants hostiles au pouvoir en 2011, batailles des chiffres qui avaient entrainé des accusations de désinformation massive à l’encontre du pouvoir.
A titre de comparatif avec la Russie cela aurait amené à une manifestation de 2,5 millions de personnes à Moscou. Lorsqu’on sait que 70 000 manifestants en Russie avaient suffi à ce que de nombreux journalistes et commentateurs français parlent de « printemps russe » ou « d’aube du système Poutine » (il est intéressant plus d’un an après de voir à quel point ces prévisions sont justes…), on se demande comment ceux-ci interprètent les deux gigantesques manifestations de ce début 2013."
DROITE REVOLUTIONNAIRE ? DANS LES RUES DE PARIS
L'occasion de rappeler- hors tout contexte franco-russe- que deux manifestations récurrentes à un million de personnes estimées, avec un nombre de participants en augmentation entre la première et la seconde est un FAIT POLITIQUE majeur.
Avec un profil de manifestants qui correspond à une France réelle, exaspérée issue de toutes les provinces, celle des familles et des retraités qui font une démarche lourde: prix des billets de trains, logiques familiales.
Parmi les promesses électorales se trouvait l'engagement de ne pas diviser les français.
A Paris, des slogans évoquaient la nécessité de s'occuper du chômage en record historique aujourd'hui plutôt que de sujets qui divisent. Exaspération due aussi aux récents cadeaux sectoriels comme la curieuse amnistie judiciaire des syndicalistes casseurs ou la journée de carence supplémentaire accordée aux fonctionnaires en total décalage avec le secteur privé.
Inquiétude sur les changements sociétaux en gestation si complexes que le Ministre de la Justice va jusqu'à prévoir... plusieurs sortes de livrets de famille !
Face à une crise économique d'une telle ampleur, rassembler les français pour mieux lutter contre semblait plus que nécessaire. Ce choix n'a pas été retenu.
La seconde manifestation a semblé plus politisée, avec la colère d'une DROITE semble-il révolutionnaire, radicale au sens de l'occupation de la rue. L'expression de Printemps a même été lue sur certains panneaux.
"L'autisme" de ce gouvernement (expression issue des organisateurs dont la célèbre Frigide Barjot) à ne pas proposer de référendum sur un tel sujet de société va-il générer des lendemains qui déchantent ?
Sylvie Neidinger