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sepulveda

  • Le "sauvage"a-t-il une âme? La controverse de Valladolid

    "Kamasutra de l'ensauvagement " dixit E Macron. Ici suite des...positions ou angles de presse du #BlogNeidinger!

    Le blog a analysé précédemment le mythe fabriqué du "bon sauvage".

    La question historique suivante est  de savoir si cet Indien que l'explorateur du XVIème siècle rencontrait sur le continent américain  avait une âme ou non. 

    Etonnant débat théologique connu sous le terme de  Controverse de Valladolid,  organisé par Charles Quint sous le pontificat de Jules III entre docteurs de la Foi. Bartolomé de las Casas et Juan Ginès de Sepulveda prônant un avis opposé.

    Le premier dénonçait les exactions contre les populations locales. Il en savait quelque chose: il avait été lui même... propriétaire/colon d'une "enconmienda" recevant terre et population autochtone avec !

    Le prêtre Antonios de Montesinos fut le premier à réagir dans  un sermon célèbre pour dénoncer la "cruauté envers des populations innocentes"

    "Lors d'un sermon du  à Saint-Domingue, suivi d'un second le , il a dénoncé les injustices dont il a été témoin en annonçant « la voix qui crie dans le désert de cette île, c'est moi, et je vous dis que vous êtes tous en état de péché mortel à cause de votre cruauté envers une race innocente »1.

    « Ces gens ne sont-ils pas hommes ? N'ont-ils pas une âme, une raison ? », demande-t-il.

    Ce sermon fait allusion aux Indiens contre lesquels les espagnols ont bataillé tout le siècle précédent, en laissant entendre que Dieu ne sera pas plus clément avec les colons qu'avec les Indiens si les colons s'adonnent à l'esclavage comme le font les Indiens. Antonio Montesinos avait commencé, à partir de 1511, à refuser les sacrements aux propriétaires d'encomienda indignes et à les menacer d'excommunication, ce qui lui aliène l'oligarchie locale, en particulier le gouverneur Diego Colomb2, le fils de Christophe Colomb.""(wiki)

    A propos Christophe Colomb soutient l'asservissement. Il  décrit les populations dites "précolombiennes" en 1492  de son point de vue intéressé:

    « Ils nous apportèrent des ballots de coton, des javelots et bien d'autres choses, qu'ils échangèrent contre des perles de verre et des grelots. Ils échangèrent de bon cœur tout ce qu'ils possédaient. Ils étaient bien bâtis, avec des corps harmonieux et des visages gracieux […] Ils ne portent pas d'armes — et ne les connaissent d'ailleurs pas, car lorsque je leur ai montré une épée, ils la prirent par la lame et se coupèrent, par ignorance. Ils ne connaissent pas le fer. Leurs javelots sont faits de roseaux. Ils feraient de bons serviteurs. Avec cinquante hommes, on pourrait les asservir tous et leur faire faire tout ce que l'on veut. »

    Au contact des européens et leurs virus- dont ils ne partagent pas les protections immunitaires- ces amérindiens  vont tomber comme des mouches. Passant de plus d'un million à quelques milliers!  (du coup, on pouvait leur accorder une âme!) 

     Les Indiens avaient tout de même bénéficié d'un immense avantage: Ils furent tout de même "rangés" dans la catégorie... humaine par le pape Paul III.

    Sans quoi effectivement  Sepúlveda n'aurait jamais parlé du "devoir de les évangéliser ni ne se serait étendu sur leur « péché d'idolâtrie».

    La belle affaire: pour rendre chrétien, il ne faut pas se tromper d'espèce...Validé: ces populations nommées sauvages, primitives apaprtiennent bien au genre humain!

    Deux  optiques s'opposent: la conversion par force (Sepúlveda) ou par conviction (Las Casas) 

    Du coup, Las Casas va devenir devant l'Histoire le défenseur de la cause indienne. " Historia de las Indias" est publié... trois siècles après sa rédaction.

     Bémol: dans le tome III, Las Casas se repent d'avoir effectivement  accepté dans ses jeunes années que les colons soient autorisés à faire entrer leurs esclaves noirs dans les encomiendas américaines. À la suite de cet aveu, il condamnera également cet esclavage, aussi injuste et inhumain que celui des Indiens. MAIS TARDIVEMENT.

    En tous cas, les Indiens étant décimés  et peu adaptés au travail physique, s'ouvre la voie du commerce du "bois d'ébène", ces africains traités comme marchandises.

    Les Portugais pratiquant ce commerce cherchent à se justifier.

    La régression est forte: plus d'âme du tout !  Un, une  esclave n'en a effectivement pas mais des gencives pour juger de la  santé générale de "la bête".

    Il, elle a un prix. Il, elle  est une chose.

    L'esclavage  est aboli tardivement. En 1875 aux USA.

    La question n'est plus de savoir si le sauvage a une âme mais si la force motrice de ces êtres humains importés comme marchandise est bonne.

    Aucune Controverse de Valladolid n'a été signalée à propos des populations africaines esclavagisées...

    Mieux valait ne pas trop théoriser religieusement sur le sort fait à ces humains chosifiés  et tellement utiles avant l'invention du...moteur.

    Utilitaires,  outils de chair et de sang.

    Moteurs humains exportés par millions. ô scandale.

     

                                                            Sylvie Neidinger

     

    #BlogNeidingerEnsauvagementSémiologie

    1) Ensauvagement : terme inacceptable dans la bouche de responsables politiques

    2) Kamasutra ensauvagé d'Emmanuel Macron contre la presse

    3)Avant " l'ensauvagement", le mythe du bon sauvage

    4) Le "sauvage" a-t-il une âme? La controverse de Valladolid

    5) Les zoos humains pour exhiber les "sauvages" jusqu'en 1930