Les commentateurs du premier meeting de François Hollande, au Bourget ce 22 janvier 2012 ont souligné sa pugnacité et l'enthousiasme de la salle, donnant une note globalement positive à la prestation. Et un bon décollage du candidat socialiste.
Peu ont relevé ce petit détail...d'une importance majeure: l'abandon du code couleur rose pour le bleu.
Le rose, couleur des filles et de l'efféminé accompagne le parti socialiste français depuis sa création à la suite de la SFIO.
Le « poing et la rose » image conçue par l'illustrateur Marc Bonnet apparaissait sur les premiers tracts officiels diffusés dès 1971.
L'emblème plaçait ce parti clairement dans le champ d'une gauche pure et dure mais juste un cran en dessous dans la symbolique du « un peu moins ».
Le message induit est un poing fermé donc en action de combat mais adouci au profit d'une fleur jolie et fragile.
Idem : le rose appartient clairement à l'univers de la gauche mais sans être rouge communiste. Juste un cran en dessous dans le code couleur.
Cette logique sera appliquée par François Mitterrand pour conquérir le pouvoir suprême.Il créé le programme commun d'union de la gauche (liant un PC rouge à un PS... moins rouge dans la gamme chromatique) qui ralliera au final en 1981 les suffrages majoritaires du pays.
BLEU HOLLANDE POUR UN LARGE SPECTRE POLITIQUE
En 2012, le candidat officiel du PS opère sous nos yeux une mutation profonde, carrément... révolutionnaire. Car l'idéologie politique est mise de côté au profit de la communication politique.
François Hollande - au prénom également bien venu- adopte carrément en fond d'écran de son premier meeting donné en Seine-Saint-Denis le bleu, couleur de la droite UMP et du « bleu marine -Le Pen » Et ce dès le départ, dès le premier tour.
Une manière d'aller chercher ses électeurs potentiels bien au-delà de son champ de gauche directement sur les terres du centre à l'extrême-droite, seul rassemblement propice à gagner une élection présidentielle en France. Il avouera être personnellement issu d'un milieu conservateur. Un discours rose mais enveloppé de bleu.
Eva Joly devra en avaler son chapeau -ou plutôt ses lunettes...- J L Mélenchon ne manquera pas de stigmatiser une campagne pas assez à gauche mais ils se rallieront probablement à l'argument, l'important pour eux étant au fond une victoire de la dite gauche.
Le bleu, couleur de la droite conservatrice, depuis la Chambre dite «bleu horizon» en 1919, le bleu-nation, semble à ce jour, à trois mois des élections, la couleur gagnante de la campagne présidentielle française !
Sylvie Neidinger
Catégorie Photographique: Politique, élections
(Photo: capture d'écran)