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RH: réseau, réseau caché ou...piston?

Une injonction est souvent faite à celui qui recherche un emploi. A défaut d'en avoir, se constituer un réseau quand on ne dispose pas de "contacts" existants. En un mot: réseauter. Et  pour commencer:  les anciens collègues susceptibles d'appeler si ils entendent parler d'un poste. Cas assez rare.

Le dit-réseau passe désormais par une  voie et une vie numérique où l'on installe progressivement  son profil pour entrer en liaison avec d'autres sur les sites spécialisés dont LinkedIn est la pièce maîtresse.

*D'une part ce profil numérique vivant n'est pas donné à tous. Se créé ici une fracture  numérique entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas faire, ne sont pas équipés. Première exclusion de fait qui en laisse beaucoup au bord du chemin de la modernité..

*D'autre part, le réseau perso constitué,  si il a le mérite d'exister n'est pas du tout synonyme d'efficacité en terme de TROUVER un emploi. De bavarder, créer du lien,  chercher oui...

On peut effectivement s'être constitué un réseau à 500 relations, avoir atteint  le niveau expert mais sans résultat opérationnel autour d'une recherche d'emploi. L'hyper numérisation ne rime  pas forcément avec efficacité à trouver un job..

Une énorme visibilité, des interconnections par centaines, signes d'une excellente communication (un bon point) ne sont pourtant pas la garantie -contrairement à ce qui est vanté-  de  la reprise de travail.

Il est également conseillé au chercheur d'emploi "de visiter le marché caché". En gros de partir à la recherche des offres non publiées. Bigre.

Là encore se dessine une fracture culpabilisante autour de celui/celle ne saurait débusquer son réseau caché. Comme le chasseur débusque son sanglier...

Du coup l'absence de recherche sur le marché caché signale indirectement à ce mauvais bougre qu'il ne peut s'en prendre qu'à lui même de ne pas trouver toutes ces offres non publiées! 

                                                      PISTON 

Au final le véritable  réseau qui fonctionne est vieux comme le monde. Il se nomme le piston: donner/recevoir le coup de pouce d'une personne connue.

Si le recrutement est à niveau de compétence égal, il n'y a rien à redire.

Or, le piston  est une pièce mécanique qui pousse. Du coup le "poussé" n'a pas grand effort à fournir.

Un incompétent recruté par piston a lui, bénéficié d'un... passe-droit. C'est juste une réalité.

Fort heureusement l'employeur est libre de recruter qui il veut, comment il veut par piston ou non ! ( sauf cas particuliers). De recruter un incompétent par piston si bon lui chante. Fort heureusement la liberté prévaut.

Les conseillers en RH sont évidemment  libres de signaler l'importance  du réseau-piston. Toute démarche active étant bonne à prendre.

Le piston a ses raisons. Le recrutement par cooptation se pratique, à Genève comme ailleurs  dans les entreprises qui veulent éviter les frais de recours aux agences de placement. Tout simplement, elle demandent aux salariés si "ils connaissent quelqu'un".

En résumé,  le désarroi est grand chez  les chercheurs d'emploi qui savent parfaitement ne pouvoir mettre en oeuvre ni réseau, ni marché caché, ni piston mais à qui il est fortement conseillé... de le faire par des injonctions assez culpabilisantes au final! 

                                                                              Sylvie Neidinger

 

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