Passage de la presse écrite au numérique.
Presse écrite en régression. C'est un constat de mutation.
Le journal peut aussi avoir une autre destinée, moins attendue....
Vincent Gontier travaille depuis plus de 30 ans en Isère avec ce matériau, qu'il valorise à sa manière.
Son atelier est à Voiron en Isère.
Il a passé un accord avec le quotidien local de la PQR, le D L pour utiliser des kilos de papier journal pour ses...sculptures. A la condition que les feuilles ne soient surtout pas... ouvertes !
Pas de lecture.
Le secret d'usage en sculpture de cette matière hyper fragile par définition: le papier ?
Une compression par le métal dont Vincent Gontier est un redoutable façonnier aussi.
Résultat: de très étonnantes plastiques aérodynamiques.
Quand j'ai fait part à l'artiste, qui fut exposé au Musée Hébert jusqu'au 4 avril de mon ressenti -à savoir que chaque oeuvre semble correspondre à une équation mathématique incarnée- il répondait qu'un mathématicien lui avait fait à peu près la même remarque.
Cela relèverait même, a-t-il appris du spécialiste, d'une catégorie complexe des mathématiques...
Calculs qui toutefois lui restent inconnus. Lui reste un poète !
LE PAPIER JOURNAL DEVENU DESIGN
L'artiste créé des formes extraordinaires avec un fort contraste de matières: le solide du métal et le papier si fragile des journaux qu'il rend fermes. Qu'il enferme.
Vincent Gontier semble aussi avoir la côte dans l'univers local des chaudronniers, soudeurs et métalos qui saluent la prouesse...
Les journalistes en visite sont eux étonnés par l'incroyable forme donnée à du simple papier journal que personne n'imaginait matière si design
"Vincent Gontier a fait des journaux, imprimés éphémères qui accompagnent notre quotidien, sa marque de fabrique. Depuis presque trente ans, le sculpteur les assemble, pliant et dépliant, mettant en volume les oppositions : fragilité-solidité, souplesse-rigidité, papier et acier. Il contraint ou libère ces matériaux, les façonne dans une dimension tant esthétique que poétique. Les « Compactus », qui associent liasses de journaux et acier, avec les « Croquis sculptures », qui sont leurs versions réduites, puis les « Synapses » et les « Origami », où la seule feuille de papier est finement rouleautée ou pliée, témoignent de son intérêt quasi obsessionnel pour les imprimés. La série des barques, issue d’un voyage en Nouvelle Zélande, associe acier et verbe alors que les récents « Dessins brûlés » redonnent toute leur place aux signes et à l’image." (lire sur site Musée Hébert)
L'expo grenobloise et le livre publié sur ce sculpteur à cette occasion eurent le mérite de faire découvrir un talent, une oeuvre de maturité accumulée depuis trente ans.
Des sculptures jusqu'alors assez méconnues pourtant hyper intéressantes autant par le discours structuré que l'auteur tient sur la philosophie de sa démarche que par la qualité de sa production hyper structurée.
Carrément mathématique: des équations rendues solides.
Bizarrement: resserré, enserré, le papier redevient ...bois nervuré !
Sylvie Neidinger
crédit images : photos neidinger