Bloguer participe du pur bonheur. Mais les conditions de l’exercice ne sont pas partout identiques. En Suisse, l’inscription est simplissime. Il suffit sur la Tribune de Genève d’une adresse courriel, physique, un numéro de téléphone. C’est déclaratif, non vérifié (jusqu'à ce jour). Et hop le tour est joué….Confiance accordée a priori.
Ensuite, place à la liberté d’expression avec comme seules frontières les limites légales : ne pas diffamer, pas d’arrière-plan commercial caché.
Ces règles évidentes étant respectées, le blogueur ensuite cuisine sa sauce comme il l’entend !
La technologie moderne le rend carrément démiurge. Il fait tout. Choix du sujet, de la documentation, prise d’infos, mise en pages : à la fois journaliste, rédac’chef, photographe, secrétaire de rédaction etc. Pour coller à l’actu ou non, de la photo, du son et les essentiels liens hyperweb. En version blog.
Il joue au commercial aussi: désormais, le blogueur va devoir pratiquer le « pushing » d’article pour démultiplier sa visibilité par Facebook et Twitter.
« Version blog » signifie que la personnalité du blogueur s’expose à la Lumière, au scanner de la blogosphère. Il entre alors dans ce nouveau web-media massif avec ses choix, ses goûts, ses humeurs, ses noirceurs, ses luminosités, ses scoops, sa sensibilité, ses combats intellectuels, ses esthétiques, ses retenues, ses non-dits.
Lectorat désormais embarqué dans son équation de réussite. Laquelle se mesure par les statistiques quotidiennes.
Ce blog Neidinger fait depuis ces derniers mois un bond quantitatif (en visiteurs et nombre de lectures) Bon signe.
Normal. Car tout est cousu main. Du cuisiné maison. Des plats élaborés en fonction de ce qui a mûri au jardin. Au jardin secret, en fait.
Le choix des thèmes reste varié. Mais avec un socle évident : rechercher de l’info ….genevoise. Par déontologie : aucun commentaire sur la politique suisse. (Ils sont si nombreux sur TDG à vivre cette passion avec compétence...)
De Genève, ce blog adore l’info sociale ou culturelle : galerie d’art (Red Zone par exemple) expo photo Marco d’Anna au Musée des Suisses dans le Monde à Penthes, Barbara Polla pour la littérature et globalement la rubrique bien suivie nommée Lire… Sans oublier la lettre à Jean-Jacques Rousseau l'indigné- il fallait oser- le jour du tricentenaire.
Au-delà, sur ce blog : analyse politique hexagonale, ou internationale dont une série avec un angle original sur… le printemps/hiver islamiste. Un point de vue de « l’intérieur » de la Syrie, différent de ce que les médias servent depuis le début. A propos de cette Série Surya, une dizaine d’articles sont pré-rédigés en tête depuis trois mois. Mais ils ne « sortent » pas. Blocage. En raison de la... guerre de religion qui fait rage dans ce pays avec l’aide occidentale, turque et des pays du Golfe.
[A Genève, on sait ce que signifie une guerre de religion. Voir ses biens réquisitionnés en raison de sa foi, s'exiler en raison de sa foi. Etre égorgé pour sa foi...Ce, en 2012-13! Syrie en processus d'irakisation. Blocage. Larmes de sang. Encore mieux dit dans la langue adéquate, celle de la tauromachie: lagrimas de sangre]
Le plus surprenant de ce blog Neidinger est d’avoir sans honte osé démarrer la caricature. Dommage que les talents de dessinateur ne soient pas au rendez-vous!
Avec un vrai coup de crayon, une vocation de redoutable caricaturiste de presse aurait émergé. Car très souvent, je me réveille avec en tête un dessin d’actu qui malheureusement ne peut se concrétiser par inaptitude au dessin.Tant pis. Je ris toute seule. Pas grave. Mes caricatures, celles qui ont tout de même franchi la barre de la réalisation physique sont bien trop naïves. Mais elles ont le mérite…d’exister. Et strictement grâce au blog. Nées du blog. Oui c’est bien lui qui a généré ces quelques sourires de presse. Fantastique blogosphère.
*BLOGS DE PRESSE COMPARES ENTRE FRANCE ET SUISSE
Esprit concret, jamais impressionnée par « ce qui se dit » toujours attentive à gratter le réel au scalpel- le vrai, le quotidien, le vécu, ce qui est masqué par les discours, la réalité du terrain- j’ai mené un petit exercice journalistique hautement significatif.
Tout simplement aller tester le processus de création d’un blog de presse, côté France. Je précise bien blog de presse, associé à un média reconnu, existant. Pas un blog ordinaire (celui qui s’ouvre comme on créé une adresse mail et qui peut rester sans aucune visibilité)
1- Côté blogs de presse France: véritable choc suite à la tournée des popottes : aucun d'accueil pour monsieur ou madame tout le monde !
L’Express ne répond carrément pas à ma demande. Observation : les blogs Express sont en fait des blogs de journalistes et de spécialistes avec même un usage de marketing interne. Une blogueuse y donnait ce jour là une recette de cuisine. En cliquant, le lecteur se retrouvait dirigé vers les pages féminines, déco de la rédaction web !!! Lire ici les conditions sur Express Yourself " "les meilleures contributions sont vérifiées, retitrées etc..."
En France, une majorité de titres de presse suivent ce schéma d’ouvrir les blogs en premier lieu à leurs…. journalistes. Comme l’éditorialiste pour Figaro, Yvan Rioufol. Ces plumes, ces noms de caractère génèrent du trafic assuré. Aucun risque.
A ces pros de l’écriture sont associés en second lieu des « Experts » ces blogueurs invités non rémunérés comme pour Huffington Post version française.
Remarque : en terme de vocabulaire, on parle souvent de note, de post comme si ce qui était publié sur blog n’était pas un article... Ne mélangeons surtout pas les torchons et les serviettes! La "grande presse" adore faire venir les contributeurs, gratuitement. Mais de là à ce qu'ils se voient positionner en égalité avec le monde du journalisme, ne serait-ce que par le vocabulaire qui les désigne, certainement pas ! Pourtant cela se nomme...espace de débat!
Sur Nouvel Obs, le travail du "chroniqueur associé" est tellement digéré que le temps de lecture de la note de blog est calculé !!
Il y a sélection du blogueur par le média. On observe donc dans l'hexagone une différentiation politique entre une blogosphère de gauche et une de droite suivant le positionnement idéologique du ....média qui héberge. Lire cet article du Monde daté du 26/12/12
Rue 89 a eu l’amabilité de me répondre. Le modèle économique de ce « pur player » basé sur la pub n’a pas bien fonctionné. Ils ont été rachetés par le Nouvel Obs et ne décollent toujours pas.(Seul Médiapart avec son système d'abonnement semble avoir trouvé la voie économique.)
Rue 89 repose sur la trilogie « journalistes/experts/ blogueurs acceptés » Blogueur associé ne signifie pas l’acceptation du tout venant, de vous et moi, comme sur la Tribune de Genève. Ici "associé" signifie clairement : sélectionné, invité, coopté...
Ce n'est pas spécifique à Rue 89: cela fonctionne ainsi en France, visiblement-sous réserve d'un contre-exemple, non produit à ce jour.
En réalité, le « blogueur associé » que ce soit chez rue 89, Nouvel Obs, le Monde etc. n’est en fait PAS LIBRE. Pas au sens « Tribune-de-genevien » du terme ! La présence du blogueur est systématiquement validée en amont. Tout le monde ne peut bloguer! Il doit dire qui il est et en quoi il va intéresser le média. Ensuite chaque article sera obligatoirement soumis à relecture par la rédaction avec acceptation ou non. La rédaction du média valide ou non.
Idem lire les conditions du Lab. Toujours une rédaction qui ...sélectionne jusqu'aux commentaires :
Une méthodologie française à faire frémir les blogueurs TDG qui s’étripent, ferraillent joyeusement sur la Tribune, quotidiennement et en toute liberté !!!!!!
Le contrôle de contenu français certes garantit un contenu rédactionnellement normalisé ( orthographe etc...)
2-Côté blog de presse en Suisse, n’importe qui peut s’inscrire (à date de rédaction de l'article) Pour preuve l’avertissement actuellement posté sur site TDG : tous les blogueurs ne sont même pas encore identifiés (5% encore inconnus!) Lire :
En tous cas, les blogs TDG bruissent de la passion suisse pour le fait politique. Campagne électorale quasi permanente. Cette véritable « addiction » locale génère une effervescence entre hommes politiques, partis, citoyens qui les provoquent, les questionnent sur blog, par commentaires. Libres jusqu’au bout. Aucun modérateur officiel de contenu sur TDG car le blogueur est tenu responsable des commentaires qu’il publie. Comme c’est vivant !
La liberté genevoise fait que les extrêmes existent et se répondent. Car pour se répondre, les idées doivent s'exprimer !!! Le plus pro-israélien côtoie le plus pro-palestinien. Toutes les idées s’exposent pour mieux se confronter en joutes verbales. Là où le média français prédigère c'est-à-dire décrète ce qui doit se lire et s’écrire. Et trie en amont. Laisse passer ou non. Censure, en fait.
Il y a du tirage quelquefois sur la Tribune de Genève. Les esprits s’échauffent grave...
Le responsable des blogs entre alors dans le jeu, fronce sa moustache. Rappelle les règles. Menace de supprimer les comptes de ceux qui dépassent les bornes. Les commentateurs, les blogueurs s’en mêlent en réponse. Ils apportent leur grain de sel, leur acidité, leurs ignorances, leurs erreurs, leurs préjugés, leurs compétences, leurs éclairages, leurs compléments. Ils soutiennent ou vilipendent.
Cela bataille sec. Et puis finalement tout s’autogère. Sublime en termes de démocratie !
La prise de risque de la Tribune de Genève n’accorde permet à cette blogosphère là de vivre en Liberté c'est-à-dire au final de générer des articles que nous n’aurions jamais pu lire ailleurs.
*SUISSE FRANCE : SYSTEMES POLITIQUES COMPARES :
De cette petite observation de blogosphères comparées, je tire des conséquences sur la nature différente des types de démocraties.En sémiologie un détail peut expliquer tout un système. Tout comme en psychanalyse, un simple lapsus linguae porte signification, révèlateur d’un global.
1- Côté France, le slogan national « liberté, égalité, fraternité » se conjugue bien mais… à sa manière.
La blogosphère révèle que le citoyen peut difficilement s’exprimer en direct. La parole de base est hyper "médatisée" au sens de "représentée". En premier lieu par les médias bien nommés ces " médiateurs" traditionnels qui offrent le prêt à penser. Ils trient l'info et la prédigère, notamment pour les choix de ce qui va faire la Une.
Pour "garantir la démocratie" en amont (toujours en amont!) la France tient à ce que tout le nuancier des pensées politiques soit offert au public par son intermédiaire. C’est la raison pour laquelle l’Etat (donc le contribuable) subventionne, finance la presse de tout bord, d’une façon massive. Presse nourrie par l'Etat à hauteur de 1 milliard par an au titre du fonds de soutien! Financements publics uniques dans le monde occidental qui choquent.Lire article de Pierre Chappaz sur économiematin.fr ( intéressante comparaison presse Suisse/France)
Autre article du même Chappaz intitulé "la presse française doit sortir de l'assistanat"qui fait un intéressant comparatif avec la presse helvète :
"La presse romande se porte bien mieux que la française. Il y a pas loin d'une dizaine de quotidiens en Suisse Romande pour seulement un million et demi d'habitants ! Des deux côtés de la frontière, la presse subit la concurrence d'Internet. Alors, pourquoi la presse est-elle dans ce triste état en France, et va-t-elle mieux en Suisse ?La première différence qui saute aux yeux, c'est que la presse française est sous perfusion de l'Etat. Et si c'était là la cause de sa déchéance ? Pour s'attirer les bonnes grâces des journaux, les gouvernements français successifs accumulent depuis 1945 les aides directes ou indirectes. Les subventions et autres fonds de soutien représentent au total plus de 10% du chiffre d'affaires des medias, soit plus d'un milliard d'euros par an. Sans compter la très controversée niche fiscale des journalistes, qui peuvent déduire 7.650 euros de leur revenu imposable. Un tel niveau d'ingérence étatique dans la presse est unique dans le monde occidental."
A propos , la rédaction de ce web media (economiematin) m'indique que les blogueurs sont les bienvenus et que "le filtre y est mince".
Résumé du paradoxe: l'Etat français entend garantir les conditions de la démocratie en organisant lui-même, centre du pouvoir, les viabilités économiques des supports de presse.
La presse française est une presse d'opinion (différente en cela du média anglo-saxon) comme intermédiaire qui explique l'actualité et le réel au bon peuple. Une profession se pose en médiateur et décide du contenu.
Observation..... la blogosphère de presse reste en fait sur le même schéma!
Ce mode de faire est typiquement hexagonal. Un spécialiste comparait la France au Japon comme étant deux sociétés de caste sous une apparence républicaine, avec les malaises induits (taux de suicide élevé, consommation de calmants élevée) Pas faux! Et cela explique les explosions sociales typiques de ce pays. La France élit tous les 5 ans son monarque républicain qui prend la tête d’une pyramide de commandement. Comme sous l’ancien régime. Problème : le fonctionnement réel de cette société diffère bien de l’image qu’elle donne d'elle-même! L’Education Nationale en pratiquant l’élitisme républicain entretient le système. Echec total : des milliers de jeunes quittent l'école sans diplômes alors que quelques- uns vont intégrer les cursus hyper sélectifs. Pour mettre en place, ensuite ces corps intermédiaires administratifs qui décident pour les autres, au nom des autres. L'ENA, une école d'administration étant présentée comme le top en France. Symptomatique.
2- Côté Suisse, cette liberté d'expression sur les bords du lac pourrait avoir comme première explication le protestantisme. Vrai en partie. En partie seulement. Car la liberté d’agir en tolérance peut aussi se rencontrer chez les bouddhistes, les catholiques etc.
Il faut creuser l’explication. Suggestion: liberté et tolérance existent tout simplement car Genève est …en Suisse !
Le protestantisme serait venu s'installer sur ces rives ( Valdo puis Calvin) parce que le terrain d’accueil d’origine était lui-même tolérant.
Le canton, selon moi, explique….tout. Un peu comme un blog, unité basique différenciée au sein d' une communauté de blogs?
Le centralisme jacobin réducteur des différences locales n’a pas sévi en Helvétie. Chaque canton adore cultiver sa différence( au sein de la même langue parlée, le romand, des nuances de parlers s'expriment entre deux cantons distants de 50 km …)
La Suisse, démocratie parmi les plus anciennes d’Europe a très tôt développé son« vivre ensemble politique"
Une comparaison du corps social helvète s’impose avec le corps au sens médical. Chaque canton est une unité de base que la différence ne gène pas. Tout comme les cellules différenciées: cellules osseuses, hépatiques, sanguines….Chacune dans sa spécialisation a pour mission de faire fonctionner le corps global en développant des contacts communs, au-delà. Cela passe par des messages chimiques, hormonaux, électriques de communication.
En politique cela se nomme « consensus » et aboutit à la « neutralité »
Chaque canton suisse cultive sa différence et sait en même temps communiquer avec les autres si différents pour un résultat global positif. Là se situe exactement la notion de "confiance" accordée à un tiers.
Tout passe par la palabre. D’où l’immense attrait pour le fait politique observé sur les blogs de la Tribune de Genève. Un temps immense consacré à la parlotte. Mais pour quel résultat ! L’ordre ne vient pas d’en haut. Ou s’il vient d’en haut (instances fédérales) il doit subir la longue validation horizontale. La décision finale résulte du consensus. Même après des mois de blocage éventuellement. Le système présente ses inconvénvients de lenteur évidemment.
Les étrangers ne comprennent rien à la Suisse s’ils n’ont observé cette passion locale.
Décréter rapidement que la neutralité suisse serait une "absence de positionnement de la part de gens incapables de prendre une décision" est une erreur totale. La neutralité résulte de discussions politiques les plus affirmées, les plus rudes, les plus longues, les plus paralysantes. Elle se base sur la tolérance par l’intégration consensuelle d’idées a priori différentes.
Pour cela,simplissime: en amont les idées diverses doivent en premier lieu s’exprimer en toute démocratie.
Vive la blogosphère suisse !
Sylvie Neidinger
Merci à l’hébergeur TDG. Bonne année 2013 à tous
POST de février 2013 !!!!!TDG désormais demande à tout nouveau candidat blogueur d 'expliciter son projet de blog et de bien signifier qui il est, à la rédaction. Ceci dit dans le fonctionnement ultérieur, le blogueur garde toujours sa liberté d'expression écrite telle que citée plus haut.
Commentaires
En France, les partis officiels contrôlent l'expression publique, et les partis officiels, c'est l'Etat, l'opposition légale ayant sa part de gouvernement. Il y a des sujets sur lesquels on ne peut pas s'exprimer, ce sont ceux qui ne vont pas dans le sens de l'Etat unitaire et centralisé. Par exemple, la culture régionale. Il est évident que la liberté en Suisse est réelle, qu'elle est celle des citoyens, et pas seulement celle des partis.
Totalement d'accord avec vous M Mogenet. Cette France centralisatrice souvent assimilée à "Paris" ne fait que se regorger de sa démocratie qu'en fait elle ne s'applique même pas à elle-même !!! Elle marginalise des catégories de populations entières après avoir marginalisé ses régions. Les profs continuent de stigmatiser l'apprentissage et les voies techniques comme un échec parce que la voie royale n'est pas le monde de l'entreprise mais la réussite aux concours...Le top étant l'Ena ( école nationale d'Administration ) Les Suisses ne demandent même pas la nationalité du blogueur . Impensable en France voisine !SN
On dirait que Genève n'est quelque peu suisse que pour la célébration de l'Escalade, du moins pour le folklore qui y est associé.
Il y a quelques décennies encore, un jeune genevois qui se voulait quelque peu intellectuel (et donc aussi de gauche) avait encore pour référence principale la Nouvelle Vague du cinéma (en taisant la part de son origine qui venait du film noir américain), puis le fameux '68 (en taisant sa source dans la flower-power américain) et Libé (pour le journal Libération) et le Nouvel Obs (de Jean-Daniel). On pourrait ajouter Saint-Germain-des-Près et son jazz américain et d'autres joyaux de la culture française. Le plan Marshall n'a pas été longtemps mentionné, car pour cela aurait freiné quelque peu l'anti-américanisme naissant.
N'oublions cependant pas, pour n'être pas trop partial, le Surréalisme, qui semble, seul, avoir traversé l'Atlantique dans l'autre sens.
Que pouvaient bien valoir, face à tout cela, marqué de plus du sceau de Paris, tout aussi omniprésent que "Made in China" plus tard sur le plan commercial (après, bien entendu le merveilleuse ère du Petit livre rouge de Mao), l'affection des Suisses (surtout Suisses allemands) rustiques et soupçonnés d'atavisme nazi, pour d'autres valeurs, plus traditionnelles et plus inscrites dans l'histoire de la création de la Confédération?
Seuls quelques produits commerciaux ont récupéré, pour quelque temps, les images les plus folkloriques de cette identité pour vendre des produits sous l'étiquette de "ethnique". Face à tout cela, quel pouvait bien être l'importance de l'usage de la notion de démocratie faite dans l'un et l'autre pays?
C'était un petit rappel, bien incomplet et certainement imparfait, des raisons et des modalités de la colonisation de la petite et modeste Genève par la grande et puissante France, représentée par le brillante Paris, comme elle l'était à une certaine époque, bien antérieure, par les fastes de Louis XIV et de sa cour de Versailles.
Genève est bien plus que française. Ville internationale où l'anglais et l'allemand sont plus que nécessaires. La proximité culturelle avec la France n'est pas inconcevable du tout. Compréhensible. Ce qui est dommage est dans l'autre sens: la fermeture de la France aux autres réalités francophones !
@ Sylvie:
Je vais dans votre sens: il y a une liberté sur ce portail de blog (TdG) que l'on ne trouve pas sur les portails français. Comme vous l'exposez les blogs des médias français ne servent que les médias. Le Nouvel Obs est spécial: il faut être parrainé, et chaque billet validé par le parrain sans quoi il n'est visible nulle part. Le Nouvel Obs m'avait invité à bloguer au moment du lancement. Résultat: après 3 articles plus un seul n'a été validé.
Mediapart est payant et si vous n'êtes pas dans la doxa ultra-gauche vous vous faites régulièrement assassiner. Le procès d'intention est une seconde nature chez les Mediapartiens. A part deux ou trois qui, comme moi, ont dû vouloir tester leur résistance masochiste (j'ai laissé tomber depuis). En plus sur ces portails on ne sait pas combien de gens nous lisent et on ne peut supprimer soi-même des commentaires diffamants par exemple. Le temps que le webmaster réagisse quand on l'interpelle, il peut se passer jusqu'à 48 heures (expérience faite). Ces portails gardent donc le pouvoir. Ils n'ont pas compris la démocratie. L'expérience TdG est d'autant plus louable.
Je reproduis aussi certains articles sur Agoravox. C'est un autre public. Les auteurs votent pour ou contre la parution de votre article! Et pareil que MDP: on n'a pas le pouvoir.
J'ai été demandé sur Newsring, j'y suis encore. C'est gratuit et plus intéressant. Mais l'interaction est moindre. J'y vais assez peu souvent.
Donc, oui, on est assez démocrates à Genève! D'ailleurs pas mal de français nous lisent.
@Homme Libre. Excellent votre témoignage vécu. vous aussi avez testé. Vous décrivez le Nouvel Obs qui a un système de parrainage; en réalité tous ont leur système de validation par un tiers, un parrain , une rédaction etc.... d'une manière ou d'une autre. Vous confirmez également ce que mon article disait: une blogosphère politique de droite et de gauche suivant de la couleur du journal. Ecrire sur Rue 89 en étant de droite ou sur..Médiapart? Difficile Actuellement une blogosphère de droite se met en place, en opposition à l'actuelle majorité. A l'image de ce pays : 2 blocs qui s'affrontent aussi sur les blogs de presse. Sur TdG : tout le monde s'exprime, suisses, français et autres!!
Dans le même lieu. C'est incroyablement précieux. Vous évoquez le fait que les français viennent lire les blogs TdG; ils y écrivent aussi. Tout comme des israéliens francophones y écrivent; TdG a intérêt à générer des flux pour élargir son assise géographique de lectorat- web. La sphère francophone est immense en potentiel par rapport à la seule Suisse romande !! SN
Bonsoir sylvie Neidinger,
Vous avez parfaitement raison, la France et sa presse sont très loin de la démocratie non seulement pour les blogueurs, mais aussi pour les commentateurs.
Bien des journalistes sont comme des paons sans paonnes, sans plus de cervelle.
J'ai tout essayé ou presque pour commenter des sujets religieux, politiques en envoyant une vingtaine de commentaires, un seul est passé. C'est valable pour la quasi totalité des journaux.
Souvent pour rédiger un commentaire avec des liens il faut du temps, lire et s'informer, savoir ou se faire avoir (Sami Aldeeb). La passion l'emporte sur tout le reste heureusement.
La presse Française et les partis politiques devraient venir se former en Suisse en particulier à la TDG. L'autre jour un titre m'a paru interressant sur Libération, il était indiqué après avoir cliqué, que pour lire la suite de l'article "c'était réservé aux abonnés" !
Ca fait trois ans que j'adresse des commentaires sur les blogs de la TDG je confirme qu'il n'y a pas mieux en France et de loin.
Je trouve dommage par contre que le responsable de la plate forme ne réponde pas lorsqu'il est avertit au sujet d'une usurpation d'identité, pas plus que le détenteur du blog comme ce fut le cas il y a un mois sur le blog d'un socialiste. Mais bon, on ne peut être bon partout, c'est valable pour tout le monde.
Les commentateurs "nourrissent" les blogs dont les sujets sont intéressants; sans eux, la vie des blogueurs serait morose, triste à en mourir. Il n'y aurait aucune utilité à créer un blog.
En surfant sur le net combien de blogs sont à l'abandon faute de commentateurs, il n'y a pas de vie sans eux.
Merci qui?
Bien à vous...
"... liberté et tolérance existent tout simplement car Genève est …en Suisse !"
Je suis Française et j'aime bien lire les blogs suisses. Devant mon écran j'ai mon gilet pare-balles et un casque (0_0). La France y est souvent bien descendue : tacatacatac! Ben je ne suis pas encore morte même si je suis parfois sonnée (*_*). "Qui aime bien châtie bien"? Mmmm! (...)
Ambre. Votre schéma est un peu simpliste: d'ailleurs les commentateurs le plus acides sur l'hexagone viennent souvent des français. De plus critiquer le fonctionnement médiatique hexagonal en le comparant n'est pas vous critiquer vous . Diantre, vous ne représentez pas le système médiatique à vous seule que je sache? Bonnes fêtes et sans gilet pare balles...!
Vous avez censuré mon deuxième lien (espace Bécassine à Versoix). Et vous n'avez rien compris à mon humour... "simpliste"! Vous m'avez lue au premier degré. Ah ah!
A vrai dire je pensais avoir laissé mon commentaire sur le blog de H.L. et j'ai atterri chez vous par inadvertance. Je pense que HL aurait saisi mon humour.
Vous pouvez censurer ce commentaire si vous le souhaitez.
C'est vrai que parfois l'hexagone est taclé par ici. En réponse parfois à des stéréotypes pas toujours sympas sur les suisses.
Je suis parfois critique, mais j'aime la France
cf Ambre
@ Sylvie: quand je dis ici, je veux dire sur le site, pas spécialement chez vous.
pourquoi tant de griefs à notre égard ..je suis frontaliére et je ne permet
pas autant de reflexions vis à vis de la liberté d expression SUISSE......
soyons pour de bons échanges culturels et un échange de voeux pour 2013
la dame de haute savoie
Chacun interprète un article comme il l'entend. Sa liberté évidemment. Mais du point de vue du rédacteur de cette note "grief" ne s'applique pas ici. Je teste sur blog presse France l'équivalent de ce qui se passe sur blog Tdg à savoir "monsieur ou madame tout le monde veut bloguer sur blog de presse. Que se passe-t-il ? Observons"Résultat : pas possible sur France. Point barre. Je vous fais remarquer que mon blog se nomme "du bout du bord du lac" Le bout du bord du lac est partout et nulle part. Les rives sont françaises ou suisses donc transfrontalières. Nuance, donc.
Pour votre info , ce blog a une rubrique nommée saute-frontière. Je vous signale aussi cette caricature:http://duboutduborddulac.blog.tdg.ch/archive/2011/12/07/les-pendu-laires-frontaliers.html
@ HL : je suis d'accord avec vous. Mais c'est pour cela qu'il ne faut pas généraliser. Paris n'est pas toute la France et c'est souvent de la capitale que viennent les mauvaises appréciations. Et je crois qu'il ne faut jamais oublier que chaque pays a son humour. C'est la perception de celui-ci qui génère parfois des différends... dans les commentaires. Ah si nous avions le son de la voix de celui ou celle qui écrit, que de malentendus nous dissiperions j'en suis sûre.
Je continuerai d'aimer la Suisse et la plupart des Suisses. En France comme en Suisse et comme partout dans le monde il faut savoir faire le tri; les pépites se méritent.
Seuls les excès, l'acharnement, m'insupportent. Sans doute est-ce aussi un signe de vieillesse:)). J'ai besoin de douceur. C'est ce que je souhaite à tous pour 2013 : de la douceur, de la tendresse bordel!
C'est rigolo, Ambre parce que votre remarque, je me la faisais à moi-même hier justement et elle rejoint la vôtre "si nous avions le son de la voix de celui ou celle qui écrit que de malentendus nous dissiperions j'en suis sûre" Oui,surtout à propos des commentaires. On réagit dès fois un peu vite, celui qui lit reçoit quelquefois sur son iphone lors qu'il fait autre chose et lit lui aussi un peu vite. Et au delà de cela si les blogueurs Tdg qui inter-agisssent entre eux se réunissaient en réel dans une salle, je suis certaine d'un bon moment passé! Du type réunion avec nom de blog sur badge. Pourquoi pas! Cela constitue une véritable communauté ! Bonne année
Oui (pour répondre à votre réponse), la soumission de l'enseignement aux concours nationaux, en France, est une des erreurs les plus énormes qu'on puisse faire, elle rappelle celles de l'Union soviétique. Cela permet en réalité à l'Etat centralisé de contrôler l'essentiel de la vie culturelle, et d'exclure ce qui s'écarte de sa ligne. Cela fige, par conséquent, la vie culturelle, met sur elle une chape de plomb. Et en plus, cela plombe dangereusement les finances de l'Etat, car c'est ce système qui coûte cher, c'est ce système élitiste qui rend l'Education nationale de France le plus cher système éducatif du monde.