Niels Plotard est un artiste "en herbe" à suivre très sérieusement. Ce danseur de talent a intégré le Ballet Junior de Genève. Où il est le benjamin car né en 1993.
Cette institution fondée en 1980 fonctionne comme tremplin entre apprentissage et vie professionnelle.
De jeunes danseurs viennent de tous horizons -lui c'est la Rochelle- pour se confronter à de nombreux chorégraphes installés. En réel. Plusieurs spectacles sont produits par saison.
Niels a la danse chevillée au corps puisque dès l'adolescence, il choisit pour lycée une section spécialisée de sport-étude-danse. Puis le Conservatoire. Puis Genève.
Ce qui m'a attiré chez lui??? Une superbe photo corporelle postée sur son Facebook: la plastique du danseur, l'originalité de la pose, la mise en scène de la photo outdoor réellement en plein champ ! Et les questions induites: danse écologique? Choix de la scène "nature" ? Quelle philosophie derrière ce choix ?
Il est bien le sujet de ce magnifique cliché à la fois comme danseur et quelquepart côté appareil: le jeune homme est issu d'une famille de photographes et de peintres.
Désolée du comparatif exagéré. L'immense notoriété de ceux que je cite n'ayant rien à voir évidemment avec le danseur du Ballet Junior.
Mais on se trouve dans la même logique d'un peintre (du type Renoir-Père) dont la captation de la lumière se transmet à son fils (Renoi) cinéaste.
Transmission intergénérationelle par une autre technique artistique plus novatrice, mieux adaptée à l'époque. Avec la famille de Niels Plotard, on en ajoute une couche ou plutôt un mouvement. De la peinture et de la photo, on passe à la danse. Avec une constante: la lumière!
Le jeune danseur en est pleinement conscient. Il le revendique.
Son manifeste publié sur Antigel:
"Niels Plotard est sensible à la lumière. Quoi de plus naturel pour le petit-fils et fils de photographes du côté paternel et de peintres du côté de sa maman? Elevé dans les coulisses de la scène nationale de la Coursive à la Rochelle où il a grandi, il assure qu'il aurait été éclairagiste s'il n'était pas tombé dans la passion pour la danse. Il joue sans infidélité de l'une et l'autre de ces passions pour montrer « ce que le spectateur ne voit pas à l'œil nu. » En l'occurrence, l'œil, ce sera le sien, qui filme les mouvements de Cédric Fadel Hattab, un danseur qu'il a choisi pour l'immense créativité développée dans le terreau du break. «Il invente des figures peu ou pas connues, passionnantes pour la captation de lumières et pour l'objectif que je vise: un focus sur le détail qui échappe. » Au duo avec Marico Koh choisie pour la contrastante fluidité de sa danse, les techniques lumineuses modifient le mouvement, leur perception et la temporalité de cette première pièce qui ne se révèle qu'à la fin, comme une image sur le papier du photographe."
Le danseur dit "junior" quitte déjà mentalement la scène pour la visualiser et l'éclairer. Comme un chorégraphe en devenir.
Artiste en éclosion à suivre sur Genève, avec plaisir!
Sylvie Neidinger
THL Théatre des Halles/ Ballet junior de Genève web
Niels Plotard Work, Genève