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  • Supprimer son compte Viadeo

     Le monde moderne pousse à s’auto-numériser. Pour faire comme tout le monde.

    Du  préhistorique réseau social perso  MSN (récemment disparu) on a ensuite ouvert nos comptes (gratuits) Facebook, Twitter, Tumblr…

    Avec désormais des sites spécialisés  dans la visibilité professionnelle : Viadeo pour le monde francophone, LinkedIn plus anglo-saxon au départ. N’oublions pas Job up,  Rezonance pour la Suisse lémanique etc. (à un niveau moindre).

    Nota : le genevois Rezonance, à la différence des deux premiers est un véritable réseau social au sens où il organise des rencontres thématiques gratuites. Les First par exemple se concrétisent par de réelles rencontres avec échanges de cartes de visites pour créer du lien.

                                    LE NUMERIQUE POUR  UNE IMAGE PRO COHERENTE

    De fantastiques outils de visibilité qu’il ne s’agit pas de dénigrer. Mais qui posent tout de même plusieurs problèmes :

    *Il s’agit de construire par ces intermédiaires une image numérique pro, cohérente, publique. Et en même temps de gérer la confidentialité. Comme un yin par rapport au yan, le plein par rapport au vide.

    *En dire suffisamment mais pas trop...La lecture de certains profils est effrayante. Untel, en recherche d’emploi, était cadre. Dans une volonté perfectionniste de bien faire- il est dans l'urgence- il doit retravailler!-  il décrit avec minutie ses anciennes fonctions avec le nom de l’entreprise... Un véritable repoussoir ! Tout employeur sérieux va éliminer d’entrée celui qui est capable d'annoncer  sur un réseau social tout le détail  d'une organisation professionnelle privée, sans aucun recul !!

    *Une activité chronophage. Nous nous levons le matin. Nous buvons notre café et si nous devions entrer complètement dans le jeu de la visibilité sociale numérique, nous n’aurions pas assez de la matinée pour  ce petit jeu social qui sert surtout à   calmer les egos inquiets!

    On calculait le temps passé devant une tv. Désormais le temps réseau social doit être compté dans nos vies ?

    Et alors, quel temps nous reste –il  pour mener à bien notre vie personnelle, familiale, sociale, essentielle et primordiale.

    Les journées sont de 24 H. Même en réalité augmentée: 24h c’est 24 heures!

    *On se plaint d’une évolution de la société à la Orwell avec les Google etc. ces mega-conglomérats américains  qui en viennent jusqu’à filmer (google street) les maisons privées et au passage enregistrer toutes les adresses internet de la rue . Pourquoi entrer dans ces jeux de l'exposition publique? Les jeunes générations y sont à fond, sans recul.

    Le signe d’une étonnante évolution sociétale où au nom évidement de la « liberté » toujours mise en avant, le contrôle de plus en plus accru, mondialisé, des  consciences individuelles se met en place jour après jours.

                                                                              ACTIF OU RIEN !

    *S’inscrire, déposer un cv et ne plus rien faire en attendant le réseautage, le contact intéressant ou le job comme le messie ne sert strictement à rien. Car, ironie du système : si vous n'y intervenez pas, chaque jour, en expert de votre secteur sur les forums de discussion, vous mettez-vous -même- en scène publique votre attitudestatique. Sinon passive.

    Démarche parfaitement improductive !

    *Le coût. Les réseaux pro Viadeo, LinkedIn et Rezonance proposent  une offre minimale gratuite. Mais certains ne vivent  pas que de la manne publicitaire. Ils sont payants dans leur fonctionnement réel.

    C'est leur choix de modèle économique: il n'y a rien à commenter. Ce sont des entreprises privées.

    Ceci dit, l'usager peut ressentir comme un chantage exercé vis à vis de celui-celle qui reste dans l’option gratuite car le deal proposé est :" Monsieur x a consulté votre profil : pour entrer en contact avec lui il faut passer par la case tiroir-caisse."

     En 2013, j’ai donc supprimé  mon compte  viadeo,

    Du coup voici la page qui remplace le profil :

    viadeo.GIF

    Celui qui a osé quitter Viadeo devient gratifié d’une fatale  erreur 404 avec en gros les termes «n'existe pas » et « problème »

    Petite analyse sémiologique de l'image.

    L’individu- vous !-  identifié par un prénom et un nom a osé "ne plus exister" dans cette base de donnée.  Cette photo s'installe à la place de votre profil.  Où l’on voit une salle professionnelle en désordre avec un  homme en désordre, sa blouse de travail blanche déboutonnée qui laisse apparaitre une bizarre masse jaune  [le code couleur symbolique  du jaune est négatif et fait référence à l'échec, la traîtrise]

    L’individu barbe fournie, grisonnante, senior est tête baissée, mal coiffé : présenté comme un véritable looser!

    Le mobilier de la pièce est en totale instabilité: tout est sur roulettes. Un univers géométrique en déconstruction, avec au mur des croquis devenus papiers-avions  dont certains froissés voués à la poubelle!!

    On remarque au passage  combien Viadeo instrumentalise l'image du senior en....looser en une stigmatisation inadmissible de cette catégorie d'âge.

     En résumé l’homme- la femme-  qui a osé quitter  devient un moteur dézingué comme cette hélice  inutile posée contre le mur. Il  n’est plus « avion » en action mais devenu cocotte en papier inutile, au nez dirigé vers le sol puis  froissée, prête au rebus !!

    On observe comment Viadeo "se venge"  de celle ou celui qui quitte son réseau social, par une image décalée

    Viadeo conclue en incitant celui qui voulait  s'informer sur ce profil  d'aller ...."boire un café" !

    viadeo 12.GIF

     

    A bien réfléchir, faut-il s'en prendre à Viadeo? Probablement pas. On ne peut que s’en prendre à soi-même.

    Par quel effet de mode allons nous nous ranger volontairement comme de bons petits soldats bien dressés dans ces cases numériques publiques en déclinant tout : nos biographies, nos choix, nos activités ?

    Par quel effet de mode allons nous nous inscrire comme des moutons suiveurs sur toutes ces bases de données ??

    Dont celles qui ne respectent même  pas le libre choix individuel de.... s’en retirer éventuellement !

     

                                                                                                              Sylvie Neidinger

     

    rubrique blogosphère#web@com

     

                                      

     

  • Oubli numérique ? « Google/Face » et...Geneanet contre Bruxelles.

    Des acteurs a priori antinomiques se retrouvent dans le même camp face à l'Europe.

    Geneanet, le célèbre portail-gratuit- de généalogie lance une pétition contre le projet d'oubli numérique qui pose le problème du traitement des données donc des...Archives, notre mémoire collective.

    Il rejoint en cela les poids lourds que sont Google et Facebook.

    Le dossier est compliqué. La Commissaire européenne Viviane Reding  veut protéger les données personnelles des internautes qui relèvent de sa compétence territoriale.

    Au printemps, le Parlement de Strasbourg se saisit de la question avec, déjà  plus de 3000 amendements  déposés,  signe d’un intérêt politique.

    La précédente Directive date de l'âge préhistorique du net, en  1995.

    L'actualisation en cours consisterait à  poser le même cadre juridique à  tous les pays européens concernés. Aucun problème sur ce point.

    La polémique enfle avec le projet spécifique du " droit à l'oubli numérique" réclamé aux multinationales du net Google et Facebook.

     

    Selon  un site en ligne  "il s'agit pour la commissaire européenne qui défend son adoption depuis 2010 d'obliger les réseaux sociaux et moteurs de recherche à supprimer les données personnelles ou photographies d'une personne lorsqu'elle en fera la demande."

    Un contenu publié par la personne et qui ensuite  ne veut plus. Ou mis en ligne par un tiers et que la personne veut voir supprimer :

    "par ailleurs les entreprises qui éditent des sites internet devront recruter des responsables chargés du respect des données personnelles. La portabilité des données privées (images, listes de contacts) d'une plate- forme sur le web est incluse aux propositons de révision de la législation européenne sur la protection des données"


    Ce droit  à l’oubli part d'une bonne idée. Et semble une évidence pour tous ceux qui veulent encore croire que l’on puisse un peu maîtriser sa web-vie.

     En réalité, elle suscite une controverse là où on ne l’attendait  pas. Puisque le monde des chercheurs du passé, les généalogistes archivistes monte également au créneau .

     

    HISTORIENS EGALEMENT CONTRE LE PROJET DE LOI REDING !!!

    Le grand portail gratuitde la genealogie  Geneanet  n’y voit que du mal également :oubli numerique,web- vie, viviane reding,commission européenne,geneanet,google,facebook

    "Une nouvelle pétition vient de voir le jour, et non des moindres : en effet, il s'agit d'un projet de règlement, à l'échelle de l'Europe, visant à "supprimer ou ano­ny­mi­ser les don­nées per­son­nel­les". Si le cadre de ce projet est établi dans le but de respecter le "droit à l’oubli", il engendre cependant une aberration : la fin des archives telles que nous les connaissons. Plus d'archives, cela signifie tout simplement des livres d'histoire aux pages blanches : plus de souvenirs, plus de traces de nos ancêtres, plus rien de ce qui constitue, tout simplement, la mémoire de l'Humanité, avec ce qu'elle a de négatif, certes, mais aussi avec ce qu'elle a de beau.Ce projet absurde doit être dénoncé, et GeneaNet s'associe pour cela à l'Association des Archivistes Français qui a lancé une une péti­tion citoyenne : « Citoyens contre le pro­jet de règle­ment euro­péen sur les don­nées per­son­nel­les ».

     

    Le monde du Passé, des Historiens rejoint les geeks de la net économie !

    Tout ceci pour comprendre que nos données personnelles , individuelles, très convoitées... valent de l'or !                                                                  

                                                                      Sylvie Neidinger


    Geneanet.org

    Nos données mobiles intéressent.


    Rubriques du blog Neidinger concernées : Journalisme, journalistes /Blogosphère#web@com


  • Niels Plotard au Ballet Junior de Genève en lumière "outdoor"

    Niels Plotard est un artiste "en herbe" à suivre très sérieusement. Ce danseur de  talent a intégré le Ballet Junior de Genève. Où il est le benjamin car né en 1993.niels plotard,neidinger,danse outdoor,thl,ballet junior de geneve

    Cette institution fondée en 1980 fonctionne comme tremplin entre apprentissage et vie professionnelle.

    De jeunes danseurs viennent  de tous horizons -lui c'est la Rochelle- pour  se confronter à de nombreux chorégraphes installés. En réel.  Plusieurs spectacles sont produits  par saison.

    Niels a la danse chevillée au corps puisque dès l'adolescence, il choisit pour lycée  une section spécialisée de sport-étude-danse. Puis le Conservatoire. Puis Genève.

    Ce qui m'a attiré chez lui??? Une superbe photo corporelle  postée sur son Facebook: la plastique du danseur, l'originalité de la pose, la mise en scène de la photo outdoor réellement en plein champ ! Et les questions induites: danse écologique? Choix de la scène "nature" ? Quelle philosophie derrière ce choix ?

    Il est bien le sujet de ce magnifique cliché  à la fois  comme danseur et quelquepart côté appareil: le jeune homme  est issu d'une famille de photographes et de peintres.

    Désolée du comparatif  exagéré. L'immense notoriété de ceux que je cite n'ayant rien à voir évidemment avec le danseur du Ballet Junior.

    Mais on se trouve dans la même  logique d'un peintre (du type Renoir-Père) dont la captation de la lumière se transmet à son fils (Renoi) cinéaste.

    Transmission intergénérationelle  par  une autre technique artistique plus novatrice, mieux adaptée à l'époque. Avec la famille de Niels Plotard, on en ajoute une couche ou plutôt un mouvement. De la peinture et de la photo, on passe à la danse. Avec une constante: la lumière!

    Le jeune danseur en est pleinement conscient. Il le revendique.

    Son manifeste publié sur Antigel:
    "Niels Plotard est sensible à la lumière. Quoi de plus naturel pour le petit-fils et fils de photographes du côté paternel et de peintres du côté de sa maman? Elevé dans les coulisses de la scène nationale de la Coursive à la Rochelle où il a grandi, il assure qu'il aurait été éclairagiste s'il n'était pas tombé dans la passion pour la danse. Il joue sans infidélité de l'une et l'autre de ces passions pour montrer « ce que le spectateur ne voit pas à l'œil nu. » En l'occurrence, l'œil, ce sera le sien, qui filme les mouvements de Cédric Fadel Hattab, un danseur qu'il a choisi pour l'immense créativité développée dans le terreau du break. «Il invente des figures peu ou pas connues, passionnantes pour la captation de lumières et pour l'objectif que je vise: un focus sur le détail qui échappe. » Au duo avec Marico Koh choisie pour la contrastante fluidité de sa danse, les techniques lumineuses modifient le mouvement, leur perception et la temporalité de cette première pièce qui ne se révèle qu'à la fin, comme une image sur le papier du photographe."

    Le danseur dit "junior" quitte déjà mentalement la scène pour la visualiser et l'éclairer. Comme un chorégraphe en devenir.

    Artiste  en éclosion  à suivre sur Genève, avec plaisir!

                                                                                Sylvie Neidinger

     THL Théatre des Halles/ Ballet junior de Genève web

    niels plotard,neidinger,thl,ballet junior de geneveNiels Plotard Work, Genève



     

     

                                                Rubrique Danse

  • Street Art N°4. Eco-quartier, Jonction. Genève

    Rubrique Graph'Urbain.

    Rue des Gazomètres, Boulevard Saint Georges,  Genève.  

    Catégorie: "urbanisme en mutation" Lié à Chantier en cours. Mention sur site :  "écoquartier"par lettres découpées, positionnnées en hauteur. C'est la dénomination très officielle du  futur... Eco-quartier.P1060518.JPG

    Support: provisoire, sur   palissade de chantier. Pas de datation.  street art,rue des gazomètres,neidinger,bd saint georges,genève

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    la signalétique de chantier et les panneaux de signalisation (interdiction de stationner) sont intégrés  à la fresque naïve

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    L'envers des palissades..


    Plusieurs expressions : du naif enfantin au style bédéiste...P1060549.JPGP1060541.JPG

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    street art,rue des gazomètres,jonction,écoquartier,neidinger,bd saint georges,genève

     

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  • David Douglas Duncan à mon bras gauche: Vietnam, Vietnam!

     Dieu, que le hasard du destin est puissant !!

     En choisissant de visiter  l’expo « Picasso à l’œuvre dans l’objectif de David Douglas Duncan » ce vendredi 1er février à Genève (vite avant la clôture définitive du 3/02) j’avais sans le savoir, choisi de visiter le Musée d’art et d’histoire…en même temps que le célèbre photographe.

    P1060944.JPGdavid douglas duncan,picasso,musée des art et de l"histoire,geneve,marines us,neidingerUne inconnue dont le sourire illuminait encore son visage me dit spontanément en me croisant «Duncan est dans les locaux. Il a été applaudi à la cafèt  !»

    Je refais vite  un tour de piste muséal : trop tard à 5 mn près. Envolé, l'oiseau…Dommage.

    Sa présence à l'intérieur de l’expo fut certainement   du pur bonheur intellectuel pour ceux qui eurent la chance de l'accompagner. En effet, elle court-circuitait le Temps.

    Dans les années 50 (1956 exactement) il avait  photographié Picasso en acte de création des Baigneurs  à la Garoupe -entre autres -dans la première « maison » de ce tableau, la villa California à Cannes.

    Duncan se  retrouvait ce vendredi 1er février 2013 face à la même peinture hébergée  dans son actuel foyer: le Musée genevois où l'oeuvre est entrée par donation de Paloma.

    Face à  ses propres clichés. Des souvenirs pour lui. De l'Histoire de l'Art pour nous.

    Enchevêtrement de temporalités.

    La présence du photographe a certainement rendu sa visite  carrément ethnologique pour ceux l'accompagnant. Dommage d’avoir raté cela.

                                                IMMENSE FORCE DE LA DOUCEUR DE DUNCAN

     Quelle ne fut pas ma surprise, en sortant de le voir. Lui. Oui.  Accolé au mur d’accueil, à droite, direction la sortie. Seul. Un mur bienvenu pour le soutenir  du haut de ses 97 ans  portés par deux béquilles.

    Je lui demande l’autorisation de le photographier. Il accepte.

    C’est tout naturellement que je lui tends mon bras  pour descendre le long escalier  en direction de son taxi.

    Fort heureusement, les marches du Musée genevois sont nombreuses...

    Très rapidement, je lui dis être impressionnée d’avoir à mon bras – côté gauche, côté cœur -une légende du siècle !

    Il fait une pause et me regarde très directement en toute simplicité, en toute bonté presque  amicale, déjà.

    Il me répond : « VIETNAM, VIETNAM » Pas de référence spontanée à Picasso.

    Je continue alors «  le monde est toujours en guerre malheureusement. L’amour n’a pas prévalu » On se comprend. Il sourit.

    Il était alors inutile de casser ce moment magique par une parole supplémentaire. La question que je comptais lui poser à savoir «  Picasso était-il un ami difficile ? »  devenant parfaitement superflue.

    D’autant que la réponse est largement prévisible :

    1) Ami avec  Picasso, il était impossible qu’il le critiquât car on ne critique pas un ami !

    2)  Picasso était évidemment un ami, un mari, un père, un amant …très difficile. Sans aucun doute.

    3) Mais l’épaisseur humaine de Duncan fut si forte qu’il a réussi à apprivoiser le Minotaure au point de le photographier jusque dans sa baignoire...

    P1060940.JPG

     Arrivés sur le parvis, il me vient un geste maternel. Filial serait plus exact. J’enferme sa main entre mes paumes, à plusieurs reprises. Emotion.Non je ne cherchais pas à capter une quelconque aura du type «  cette main que je tiens, a salué Picasso » Cela eut été parfaitement mégalo.  Et inexact. Car elle   n’appartient qu’à lui !

     La main enserrée était en fait celle qui a ...porté le boîtier de l'appareil photo et dont l’index a appuyé des centaines de fois  sur le déclic : reporter de guerre, aristocrate du métier ! Grand témoin de l’enfer rendu sous forme  humaine sur terre…

     David Douglas Duncan monte doucement dans son taxi. Omission de prendre l’ultime photo d’une scène intéressante: le taxi et le Musée dont les escaliers devenus  plus célèbres pour moi que ceux de Cannes !

     Une  fois le photographe  parti, je reste  sur place à réfléchir. VIETNAM, VIETNAM tourne en boucle.

    DUNCAN ET PICASSO, DEUX ETRES UNIS PAR CE QU’ILS DETESTAIENT : LA GUERRE. Bien évidemment, les deux compères, monstres du XXème siècle étaient amis au point que Duncan a publié plusieurs ouvrages en mémoire de Picasso.

    Question: ces deux célébrités forment-elles un" couple artistique"? La terminologie  que je choisis au final appartient au vocabulaire de l’archéologie: celle des PAREDRES!

    A y réfléchir, une parfaite "opposition symétrique  complémentaire" unit les deux artistes-témoins, quelque peu Janus et démiurges. Parfaits "alter ego".

    Du structuralisme pur:

    * Picasso créé dans un univers interne  protégé, entouré d’enfants, de femmes et d’amis. Atelier photographié, grand capharnaüm débordant de toutes oeuvres posées jusqu'au sol.

    Duncan créé en externe, en ambiance hostile, en se mettant en danger dans les pays les plus lointains.

    *Picasso extirpe l'acte  créatif  de sa main, de son intérieur, de sa vue, de sa mémoire, de sa sensibilité. Il peut recommencer la même courbe un jour et le lendemain.

    Duncan, s’il rate un cliché,   ne peut le recommencer car le monde vit et ne l’attend  pas.

    *Picasso agit avec   la matière, la couleur.

    Duncan finalise sur papier glacé.

    *Picasso est un démiurge du temps. En dessinant un visage à la fois de face et de profil, il intègre deux temporalités.

    Duncan capte le monde au centième de seconde d’ouverture et d'obturation de son objectif.

                                                                  **

    Complémentarités opposées : ils sont , en fait, les deux faces d'une même  feuille... plate. La feuille, support d'information visuelle autour d'une thématique majeure: le PACIFISME.

    *Picasso fit entrer la  3 D sur un espace plat (cubisme, Demoiselles d’Avignon) Le peintre réussit à faire cohabiter deux plans abstraits sur une même toile.

    Les photos présentées à  l'expo  de Genève sur "Picasso créant" montraient d'ailleurs combien l'artiste aimait à fabriquer des sculptures, en réel   au préalable du rendu plat  dans son processus créatif :femmes aux bras écartés par exemple, de tous matériaux, cartons, fer.

    3D  pour mieux  coucher leur représentation sur une toile plate comme finalité qui l'intéresse.

    *Duncan, lui, photographie le monde par définition en volume et le présente sur la feuille-cliché.

    DEUX PAREDRES UNIS PAR UN PACIFISME SINCERE

    Finalement, voici le moteur majeur de leur acte créatif. Chacun de ces Géants du Siècle avec le choix de ses propres armes....son art propre,  la photo ou le graphisme a exprimé   la même exécration  vitale de la guerre.david douglas duncan,picasso,musée des art et de l"histoire,geneve,marines us,neidinger

    Duncan s’introduit chez Picasso en 1956. Cinq ans avant, en 1951, il avait publié « This is war » livre de dénonciation dont les bénéfices sont donnés aux veuves et orphelins des Marines US.

    Né en 1916, au cœur de la première guerre mondiale,  reporter de guerre pour l’armée US, devenu reporter pour Life, Duncan sera un témoin de la seconde guerre mondiale, de  la guerre de Corée puis de celle du  Vietnam. Et du moyen-orient.

    Picasso lui,  peint Guernica en 1937, de colère et de rage face aux bombardements qui  tuent les innocents. Il conçoit  sa Colombe de la Paix en 1949  à l'occasion de son adhésion au Conseil Mondial de la Paix. Il reçoit à ce titre un prix international de la paix.

    Le message des deux  parèdres, Picasso et Duncan, profondément anti-guerre  n’ a pas encore été entendu. Ni appliqué.

    Mais il est toujours là pour ceux qui savent écouter, en avertissement lancinant prononcé de la voix la plus douce : Vietnam ! Vietnam!

                                        Sylvie Neidinger

     

    Souscription publique pour les clichés originaux de Picasso en action

    Musée d'art et d'histoire de Genève,

    Crédit images photo   ©Neidinger Autres=captures d'écran (dont exhibition. University of Texas Austin)

     

    DUNCAN ARTICLE 1 du 29/1/2013  MAH: souscription publique pour des clichés de "Picasso à l'oeuvre" - Le Blog de Sylvie Neidinger (blogspirit.com)

    DUNCAN ARTICLE 2 du 5/2/2013 David Douglas Duncan à mon bras gauche: Vietnam, Vietnam! - Le Blog de Sylvie Neidinger (blogspirit.com)

    DUNCAN ARTICLE 3 du 8/6/18 David Douglas Duncan, photojournaliste (rencontré à Genève) décède: ô Vietnam! - Le Blog de Sylvie Neidinger (blogspirit.com)