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neidinger - Page 5

  • Chaussez vos bicyclettes pour mieux voir le monde!

     

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    BESICLES !
     

     

  • Le goût du vélo

    La bicyclette dans tous ses écrits ! Hélène Giraud a eu la bonne idée  de réunir divers  textes consacrés à la « petite reine » : son premier ouvrage et premier livre sur le thème des diverses facettes du moyen  de locomotion roulant.

     

    La journaliste parisienne, elle -même passionnée par ce mode de transport dans sa version urbaine - a mis en exergue la « Révolution »  induite par ce nouveau moyen de locomotion qui s'élance au XIXème siècle.

     

    Vélo sportif du Tour de France certes, mais aussi vélo émancipateur, vélo de la balade, vélo de ville, vélo en temps de guerre etc.

     

    Elle choisit ses textes d'auteur  dans un rapport charnel entretenu avec le deux-roues, tous les sens étant en éveil : vélo pour sentir et ressentir, vélo pour changer le monde, vélo pour rire, vélo pour se dépasser. Une approche féminine très originale.

     

    Tour d'horizon littéraire et sensitif autour du vélo         velo z 001.jpg

     

    Un auteur helvète va d'ailleurs ouvrir le bal :

    « Voilà ce que fait la bicyclette : une race libérée, écrit en 1940 le poète suisse Charles-Albert Cingria ( « les beaux engins » La Tribune de Lausanne, 1er septembre 1940) au lieu de faire «une- deux », « une-deux » qui est métrique et de la dure condition humaine, vous puisez dans un long temps complexe qui fait jouer et jouir toutes vos articulations, une capacité de franchir qui ravit l'âme. L'âme ou l'être ? L'âme qui est être car tous les sens y ont leur compte et connaissent moins de frontières »

    Petit bémol : dans sa recension de la littérature cycliste, d'Albert Londres  à Emile Zola, Hélène Giraud a omis de citer  le voyage immobile du vélo ...d'appartement qui a aussi des adeptes acharnés.

    Un grand manque dans la « vélosophie » ! Peut-être parce que ce texte n'est pas encore rédigé?

    Pour compléter le panorama  littéraire du vélo sensation,  un écrit  sur le vélo statique d'appartement est attendu : à vos plumes.

    Avec beaucoup..d'imaginaire !

    Sylvie Neidinger

     

    Le goût du vélo. Hélène Giraud.Mercure de France.Isbn 978-2-7152-3196-2

     

    Tags: Le goût du vélo,Hélène Giraud,Mercure de France, Cingria, Tribune de Lausanne, bicyclette, vélosophie

     

     A lire aussi :Les bienfaits de la velocipédie

    crédit image /scan de couverture

     

     RUBRIQUE A LIRE


     RUBRIQUE LE CYCLE DU VELO

     

     

     

  • Protestantisme rhénan contre orthodoxie grecque

    On signale l'excellent article paru sous la plume de Sophia Mappa intitulé « la Grèce tragique et ottomane expliquée à l'Allemagne luthérienne » (Rue89, rubrique  Tribune du 4/02/2002) qui décrypte les incompréhensions fondamentales entre l'éthique protestante(cf son lien avec le capitalisme, Max Weber) et l'absence profonde d'adhésion à ces valeurs de la part de la Grèce. Rue 89 (lire) Il évoque la Grèce byzantine et ottomane.

    Nous pouvons remonter  plus loin encore dans l'histoire. Un grec sur "C dans l'air France 5" hier soir évoquait «  les occidentaux » en parlant de l'Allemagne, la Hollande, la France....La remarque lui a été faite. Il assume. Son pays est en transition entre deux mondes.

    Effectivement, Docteur Economie doit comprendre aujourd'hui que son malade est aussi oriental. Il partage avec toute la zone levantine  le poids de la religion comme squelette constitutif " réel  "de l'Etat, le poids  de l'absence d' instruments de mesure fiables (peu de comptabilités publiques et privées normalisées ) le poids d'éventuels comportement clientélistes claniques « antiques »

    C'est un autre fonctionnement ...politique parfaitement accepté, assumé par les populations de   l'est méditerranéen.

    En  Israel , le fait religieux déborde souvent sur l'espace public. En Palestine aussi.

    L'Etat syrien laïc et socialiste fonctionne  également sur la base des lois  spécifiques à chaque religion en matière d'Etat civil et de transmission de patrimoine - par exemple, seul le mariage religieux y est reconnu.

    Au Liban, l'exercice est porté à son comble puisque les fonctions régaliennes de l'Etat sont constitutionnellement partagées entre cultes : un président toujours maronite, un premier ministre toujours sunnite et un président de l'Assemblée toujours chiite.

    L'EUROPE DE L'EURO SIDEREE OUBLIE SES PROPRES CHOIX INITIAUX CATASTROPHIQUES

    « L'Europe de l'euro » découvre avec stupéfaction les rapports incestueux entre l'Etat grec et  l'Eglise  orthodoxe, premier propriétaire terrien du pays (130 000 hectares) sans cadastre ni impôt foncier.

    « L'Etat autonome orthodoxe »  ne paie aucun impôt mais peut vendre très cher des parts du littoral, ne paie pas toujours les cotisations sociales de son personnel. Les popes quant à eux sont des fonctionnaires rémunérés par l'Etat  laic.

    Constatation :  la Grèce semble  aimer fonctionner ainsi ! La question est :  pourquoi avoir fait entrer dans la zone euro un pays visiblement non préparé ?

    Parce que le capitalisme libéral l'y a poussé !! On veut encore aujourd'hui faire entrer la Turquie dans l'Europe pour élargir le « marché commun » si cher aux Anglais.

    Les fondateurs de la monnaie unique ont pêché par optimisme et naïveté en pensant régler  avec l'euro devenu une  sorte de « dénominateur commun unificateur »  les problèmes par automatisme, par régulation ...naturelle du marché en quelque sorte.

    Ils ont parié. Ils ont perdu.

    Le capitalisme protestant rhénan doit, avant de fustiger  «  les menteurs grecs » , reconnaître qu'il a cru aux.... Miracles de Saint Optimisme et Saint Libéralisme sans règle du jeu préalable.

    Accuser  aujourd'hui la Grèce de  tonneau des danaïdes a des limites déontologiques. Quand on choisit de bâtir l'immeuble EUROLAND pour mieux faire vivre ensemble les   co-propriétaires,  le comité des architectes se devait de ne  pas accepter dès le départ la présence à la fois  de  piliers solides  aux normes sismiques  et de piliers au béton pourri car saturé de sable.

    Aujourd'hui, des pans entiers du bâtiment Europe s'écroulent sous les yeux médusés de tous.

    Cette  sidération globale paralyse les prises de décision.

    Le pire dans cette affaire sera de bouc- émissairiser la Grèce !

    Certes , ne pas payer ce que l'on doit ruine la confiance et semble évidemment trop facile...

    Pour autant les prêteurs doivent balayer devant leur porte et réfléchir à cette construction d'une Europe monétaire sans structure politique sérieuse à l'origine parce que l'on a cru que les « lois du marché » allaient d'elles-mêmes réguler les aspérités par enchantement.

    La baguette ...magique pour transformer la Grèce en profondeur n'est même pas encore inventée.

    Le mythe d'une Economie qui tournerait  seule indépendamment  du poids des cultures, des histoires, des pensées, des peuples est la principale erreur du capitalisme libéral qu'il soit rhénan, anglo-saxon ou capitalisme tout court.

    Le cadre de la régulation politique semble évident. Cette constatation basiquement réaliste aurait coûté moins cher si elle avait été faite au départ de la construction et non quand l'immeuble s'écroule !

    Sylvie Neidinger

    Tags : capitalisme rhénan, Grèce, Allemagne, Liban,Syrie, économie, Sophia Mappa, rue 89, euro, europe

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  • La 3ème guerre mondiale: dans le monde arabe?

    Le mal nommé « printemps » est une équation explosive à cinq entrées car traversé par les guerres suivantes : numérique, verte, énergétique, coloniale enfin par la guerre froide.  Analyse des conflits sous-jacents qui se croisent.

     

    Historiquement, 2011 sera l’année du premier usage des réseaux sociaux dans un cadre de conflit armé. Cela s’est passé dans le monde arabe, à  la plus grande surprise du monde occidental- qui véhicule tellement de préjugés notamment celui d’omettre imaginer que l’on pouvait  être arabe et cliquer comme tout le monde sur la Toile.

     

    LA GUERRE NUMERIQUE et la propagande font rage sur les réseaux, dans chaque camp autour d’un « réel » inondé d’images pas toujours garanties et vérifiées, journalistiquement parlant.

    La couverture tunisienne par le web 2.0 a démarré comme une sorte de  jeu vidéo, un conflit kleenex où il fallait appuyer sur le bouton « eject » pour changer les gouvernants. A ce jeu, Khadafi fit de la résistance. Il s’accrochait au pouvoir face à l’injonction de virer « out » Il restait « on » Il est désormais « off ».

     

    Les bons vieux médias grand public (tv, radio…) ne sont pas en reste, toujours dans les logiques idéologiques propres à chaque bord. En France (pays promoteur de l’attaque militaire en soutien à ceux de Misrata, ville de l’Est libyen) la discrétion a été de mise sur le bilan humain final suite aux 8000 raids aériens de l’Otan (60 000 morts estimés, nombre infiniment supérieur aux morts kadhafistes) aux destructions des villes et infrastructures.

     

    Al Jazeera, la télévision qatarie aux moyens et nombre d'auditeurs colossaux soutient activement le mouvement de contestation. Elle a choisi son camp...

    En 2011, la CNN orientale ne se fait plus remarquer pour ses points de vue variés dans un océan médiatique arabe inféodé aux pouvoirs en place. C’était avant.

     

    Une mue radicale s’est opérée en direction de la promotion en direct d’un islam sunnite rigoriste « du désert »

    Le 20 septembre dernier, son  directeur W Khanfar a démissionné face à la reprise en main idéologique par la famille régnante Al Thani. Qatar dont l’émir est également hyper actif au sein de Ligue Arabe. « Son » média d’information en continu est devenu un fer de lance puissant qui accompagne les évènements dans une vision toute wahabite. Anecdote du mois d’août à Tartous (Syrie) : toutes les poubelles de la ville furent recouvertes par la flamme,  logo désormais célèbre de la chaîne pour exprimer le désaccord sur le traitement médiatique de ce pays par cette chaîne.

     

     

    LA GUERRE VERT SOMBRE. Un puissant mouvement religieux enflamme le monde musulman avec plusieurs clivages:

    D’une part entre l’islam à clergé  chiite et l’islam sans clergé, sunnite.

    D'autre part entre la pratique ordinaire et la pratique intégriste.

     

    Les régimes politiques qui se mettent en place dans la foulée dudit « printemps arabe démocratique » tiennent de la radicalité.

    Or, si vous ajoutez «  isme »  la  différence devient majeure !! Cette nuance est mal perçue dans nos pays occidentaux.

    La religion musulmane n’est pas extrême. C’est un des trois monothéismes. Elle respecte les prophètes antérieurs dont Issa (Jésus).

    Mais déclinée dans sa version dure en « isme » sont évacués le féminin du champ public, ,les non musulmans, ou ceux qui pratiquent différemment, intolérés.

     

    Politiquement, deux pôles d'influence diplomatico-religieuse cherchent à accompagner ce mouvement : celui des Monarchies du Golfe et celui de la Turquie, chacun des deux tirant la couverture à lui. Mais ils sont en réalité ...complémentaires!


    Les partis conservateurs qui prennent les rênes suite au Printemps érigent souvent  la Turquie d’Erdogan (non arabe) en modèle d'action car la démarche est hyper moderne. C'est une prise de pouvoir par les moyens de la démocratie contemporaine du bulletin de vote, de facebook pour appliquer les règles de vie instaurées il y a une dizaine de siècles.

    Quant au Qatar et à l'Arabie Saoudite (GCC) ils fournissent les nécessaires moyens logistiques.

    Résultat: la charia est prônée en Libye. Le PJD, Parti islamiste marocain dit modéré (parfait oxymore!) vient de gagner les élections. Les Frères Musulmans en Egypte sont devenus majoritaires. Salafistes et Frères en Syrie manifestent le vendredi à la sortie de la prière.

    Le sunnisme version wahabite s’installe progressivement dans chaque Etat touché par les révoltes indignées, laissant poindre les plus vives inquiétudes. (cf: églises coptes brûlées)

     

    Un Etat préfigue ce qui va se passer :  l'Irak dont la  « démocratie importée » est un échec absolu, un contre-modèle repoussoir. Certes, l’ancien régime fort a disparu mais sa laicité a sombré avec lui au profit de découpages territoriaux (kurdistan pétrolier) et du religieux comme gouvernance. Les communautarismes exacerbés se mesurent en attentats mortels quotidiens des années après le changement de régime. Les arabes chrétiens menacés quittent.  Toutes les communautés non musulmanes se fragilisent. La voix politique de l'Irak à l'international a disparu.

     

    La vieille religion chrétienne (proche-orientale et non occidentale à la source ) dans ses multiples composantes (assyro-chaldéens, coptes, syriaques etc.) s'exile hors du Proche-Orient. Ils vivaient jusqu'alors en bonne entente avec leurs frères musulmans. Une hémorragie comme conséquence collatérale des bouleversements en cours.

    Un exode totalement avalisé par nos décideurs occidentaux dont les consciences bizarrement ne souffrent pas.

     

    Pourquoi un tel succès de la pratique extrême musulmane ? Parmi plusieurs analyses, on peut retenir les suivantes:

    - Les difficultés économiques

    - Ce mouvement de retour à des pratiques rigoristes s’explique très certainement par un contrecoup des ( tristes !) évènements américains de septembre 2001.Des accusations  médiatiques islamophobes (généralisantes) s’ensuivirent.

    Les musulmans, à force de se voir pointés du doigt  globalement, en tant que tels, de tous les maux de la terre (de terroristes… jusqu’aux repas d’avions  qui sont surveillés pour voir qui consomme quoi) à force de se voir caricaturés, multi surveillés, se sont repliés sur leurs valeurs?  Aujourd’hui, les bulletins de vote prennent la couleur vert sombre.

    - Focus complémentaire: les mosquées jouent le rôle d’aide sociale, de soins, d’éducation pour les plus pauvres, des missions régaliennes que les Etats gangrenés par la corruption et le clientéliste n’ont pas pu tenir. Ces deux dernières années ont connu des émeutes liées au prix du pain en Egypte et en Jordanie.

    - Enfin, autre frustration majeure pour le « cœur arabe » : l’éternelle absence de création de l’Etat palestinien viable, dans le jeu de façade des discours onusiens (cf : les frontières de 1967 ...encore récemment  dans la bouche de B Obama !) et de promesses jamais tenues. Comme une grande moquerie internationale.

     

     

    POSITION AMBIGUE DES OCCIDENTAUX : LA PUREE IDEOLOGIQUE.

     

     

    Les pays occidentaux entretiennent une purée idéologique sur le thème de l’islamisme en acceptant ici ce qui est refusé là. Ils ont vendu à leurs populations respectives « au nom de la démocratie -qui a bon dos ! » une guerre en Afghanistan ( gazoducs…) pour soit disant contrer les intégristes locaux nommés talibans.

    Talibans évidemment aux idéologie inacceptables.

     

    Américains, Union Européenne ont refusé le dialogue avec le Hamas car islamiste. L’Iran qui attaque l’ambassade GB est qualifié aujourd’hui à la radio d’islamiste par un responsable britannique. C’est vrai. Sauf que…les mêmes occidentaux  participent actuellement à la mise en place active des régimes confessionnels islamistes qui sortent des urnes !

    BHL, le ministre des affaires étrangères d’opérette de la France a écrit récemment dans une tribune sur la Libye "qu’il y a charia et …charia." 

    Les véritables raisons sont donc à chercher ailleurs : le monde arabe intéresse évidemment pour son gaz et son pétrole. Ce "printemps" devient une super opportunité pour la reconfiguration du monde arabe telle que G. Bush la rêvait.

     

    LA GUERRE ENERGETIQUE. Deux pays attisent les papilles occidentales : la Libye et la Syrie. Les médias font peu de cas de la révolte yeménite qui  n’a ni ressource énergétique, ni intérêt géographique !

    Le cas libyen -pays immense qui regorge de pétrole- a été géré par une intervention militaire massive de l’Otan. Kadhafi est mort. Place désormais à la gestion du cas syrien. Pays dont  la position géostratégique centrale et son Est pétro-gazier sont dans l’œil du viseur. Alain Juppé annonce la nécessité de « zones tampon humanitaires » ...prélude aux futures partitions ?

     

    LA GUERRE NEO-COLONIALE : les frontières du monde arabe furent tracées dans la première moitié du XXème siècle à l’époque des colonialismes occidentaux. Or, ce mouvement de partage des territoires sous influence n’est visiblement  pas terminé. Il était intéressant de constater le  4 octobre dernier la nature des Etats ayant décrié le veto russo-chinois en faveur  de la Syrie : exactement tous les anciens pays coloniaux  de la zone !

    La Turquie du vieil Empire Ottoman, la France (la mémoire populaire française a oublié qu’elle eut mandat sur la Syrie) la Grande-Bretagne (en Irak) l’Allemagne (certaines frontières furent tracées le long du Bagdad Bahn) enfin les Américains actuels maîtres du monde et de l’Irak.

    Les mêmes Cinq toujours à la manœuvre active en connexion évidente de fourniture d’armement et de renseignements  formation à l’ALS Armée de libération de Syrie -même s’ils se refusent à le dire officiellement.

     

     

    LA GUERRE FROIDE : La Russie a donné un doigt pour autoriser à l’ONU l’intervention libyenne mais son bras entier a été avalé. La mission de l’Otan a semblé dépasser les instructions de départ. De ce fait,  la Russie  va  poursuivre son attitude de veto et de refus à toute intervention en Syrie, pays de son aire d’influence ( laique socialiste )  actuellement  dans la fenêtre de tir otanesque. Elle donne actuellement  de la voix et  menace d’envoyer ses bateaux de guerre à Tartous.

    La Chine va-t-elle suivre cette démarche de veto ?

    Le sur-armement nucléaire israelien est sans contrôle international de l'AIEA qui ne réclame aucun compte.

    Le nucléaire iranien lui  ne se laisse pas  contrôler.


    Comment vont réagir les émergents les Brics dont l'Afrique du Sud, Inde, Brésil qui s’étaient abstenus de voter un engagement militaire en Syrie en octobre? Le scénario part en tous sens.

     

     

    L’enfer arabe

    Les Occidentaux reconfigurent le monde arabe à leur guise en coordination avec la Ligue  ( dont on n’ a jamais autant entendu la voix alors que nombre de  ses membres sont en transition gouvernementale )

    Ils  accompagnent d’une manière impérative  les indignations légitimes de peuples. Mais en axant les évènements suivant leurs intérêts géo-stratégiques énergétiques.

     

    La poudrière est  désormais en place avec la crise économique mondiale (qui touche les pays arabes non  pétroliers) les exaspérations religieuses,  les pétrodollars (ressource inépuisable qui finance les résistances) l’armement et  la logistique des pays de l’Otan (les dernières générations de drônes  américains sans pilotes sont testées)

     

    Chaque jour, une allumette est grattée. C’est attesté. Le mouvement d’indignation syrien a démarré à Deraa avec la torture intolérable d’adolescents. Mais rapidement des bandes armées - certains de  ceux que nos médias vantent comme des héros!-  mènent une lutte sanglante. Sanglante signifie des corps civils et militaires découpés à la hache.

    La guerre... civile semble désormais poindre dans ce pays  fragile car multi-confessionnel et multi communautaire .

    Syrie où tous les arabes ne sont pas musulmans ( maronites, orthodoxes, syriaques, ismaélites etc.) et où tous les musulmans ne sont pas arabes (tcherkess, druzes, arméniens,  kurdes etc.)


    En septembre, le Patriarche maronite Al Rai ( Libanais)  de passage en France,  plus qu’inquiet de la tournure des évènements,  a diplomatiquement  fustigé  les velléités de reconfiguration. du monde arabe –celles qui agitent les chancelleries occidentales.

     

    Diviser pour régner est  vieux comme le monde. En langage moderne cela se traduit par  une mentalité de type bantoustan "un territoire = une communauté" .

    Tout comme la droite israelienne qui prône la reconnaissance internationale  d'un "Etat juif," chacun serait rangé uniformément dans "son" fief ethno-religieux .(druzes au Golan, kurdes dans l'Est syrien) D'ailleurs, les mots d’ordre des contestataires syriens   lus dans les toutes premières manifestations allaient  dans le sens des partitions et élimination « chrétiens au Liban, alaouites au cimetière » !

     

    L’allumette de la guerre civile est malheureusement lancée. Le conflit peut d’un instant à l’autre enflammer  les voisins : Liban, Turquie, Israel, Jordanie, Irak. 


    Monseigneur Al Rai  eut le courage dans  sa sagesse  d’évoquer  l’hiver arabe. Moi, je parle de l’enfer arabe. J’espère juste …me tromper !

    Sylvie Neidinger