Un 24 août de sinistre mémoire: celui de 1572 quand 3 à 4000 huguenots furent anéantis en quelques jours à Paris.
10 000 pour toute la France. Une tuerie de voisinage.
L'amiral de Coligny, chef du Parti Réformé "inaugure" en victime la séquence puisque assassiné à l'aube du 24 août 1572 en sa résidence sise au 144, rue de Béthisy, près du Louvre. L'évènement qui s'inscrit dans les Guerres de Religions s'inscrit ponctuellement dans le déchirement interne à la noblesse française. Dont l'intransigeance des Guise.
Cela se produit peu après le 18 août 1572 date du mariage entre Henri de Navarre, futur Henri IV et Marguerite de Valois la Reine Margot qu'un célèbre film a remise en scène.
Nombreux gentilhommes protestants étant venus dans la capitale (hostile...) pour la dite cérémonie.
L'historien Jérémie Foa (maître de conférence à Aix-Marseille, Laboratire TELEMMe) a revisité les archives. Il publie fort à propos aux Editions La Découverte "Tous ceux qui tombent . Visages du massacre de la Saint-Barthélemy". Après "Sacrés guerres", en format BD.
Selon l'article consacré par Slate :"L'apport de Foa est majeur en ce qu'il démontre que ni le Conseil du roi, Charles IX, ni évidemment sa mère, ni les Guise, ne pouvaient connaître le nom, l'adresse et le visage des Huguenots de la capitale ou des grandes villes du pays. Il fallait une implication décisive: celle des propres voisins des victimes, bourreaux en herbe, membres de la milice et bourgeois installés, parfois membres de familles très impliquées dans la forme ultra du catholicisme versant politico-religieux. Tous ces noms apparaissent sur les listes d'écrous de la Conciergerie dans les années de brimades et répression des Huguenots. Ainsi les portraits de victimes comme des bourreaux dessinent une sorte de cartographie du massacre qui, par les patronymes et les lieux évoqués, s'avère d'une actualité troublante."(...)
"Il n'y a pas, selon J Foa, de préméditation, mais un conditionnement progressif de tous les acteurs de la Saint-Barthélemy, tant des bourreaux que des victimes, qui furent persécutées pendant les années 1567-1570. Si terrifiant que cela puisse paraitre, c'est l'interconnaissance qui est le facteur décisif des massacres. Au-delà des relations entretenues (souvent fort mauvaises depuis les années de persécution de la fin 1560), tous les acteurs de ce massacre se connaissaient."!!!!!!
Le Petit Bleu d'Agen signale le cas concret de l'Agenais où les idées réformistes de Luther trouvaient un écho favorable avec 10 % de convertis pourtant dans un contexte de répression largement antérieur au massacre commémoré mercredi 24 août 2022.
Les incidents démarrent bien avant 1572: un Jean Bernède, brûlé vif à Agen en 1545, Jacques Maigna prêtre à Villeneuve d'Agen brûlé en 1551, la langue de Jean Malhort percée au fer rouge...Quelques exemples.
24 août 1572: une tache sur l'histoire de France que personne n'oublie.
Sylvie Neidinger
SERIE DE BLOG 24 AOUT 1572: LA SAINT-BARTHELEMY
-*24 août 2022. Qui commémore les 450 ans des Massacres de la Saint-Barthélemy?
Seule oeuvre contemporaine du massacre et visible à Lausanne par le genevois François Dubois