Aujourd'hui jour d'ouverture, les Jeux d'Hiver de Sotchi 2014 font l'objet d' un fort Russian Bashing, au sommet puisque les dirigeants de l'Allemagne, USA, France etc. ne se rendent pas à la cérémonie inaugurale.
Cette position politique occidentale de boycott de très haut niveau- celui des dirigeants autour de faits de société, contre la personnalité et la gouvernance du dirigeant russe- pose question.
Décryptage. Si la Russie et son système de pouvoir fort ne conviennent pas (cf l'article 6 de la charte)...alors pourquoi avoir décidé d'y installer les JO d'hiver et d'y envoyer les sportifs? Pourquoi surtout avoir participé au business de l'installation technique de Sotchi ? Pourquoi avoir gagné de l'argent au départ sans jamais évidemment dénoncé la validité des Jeux !
Quelle hypocrisie politique: les mêmes qui décident d'accorder les JO 2014 à la Russie -sans critiquer alors le système local en amont- viennent aujourd'hui les démolir pile lorsque les portes s'ouvrent?
En résumé, en termes de simple savoir-vivre et de politesse, si celui qui accueille, celui qui ouvre sa porte ne plait pas, alors pourquoi va-t-on chez lui ?
On demande à entrer chez lui pour ensuite le ....démolir ?
Si "on" avait des problèmes de conscience en amont, "on" ne devait alors pas donner carte blanche pour l'organisation et les contrats économiques et "on" ne projetait pas d'y envoyer des délégations, question de bon sens.
HYPOCRISIE ET AMBIGUITE
La position idéologique prise par les occidentaux est ambiguë. La Russie au départ reçoit du Comité la mission d'organiser par vote légitime.
Il est demandé que tout soit bien organisé pour bien recevoir sportifs, spectateurs, médias etc..
Une fois sur place, certains pays et médias occidentaux critiquent tout: le système, l'accueil, les coûts. Et se la jouent ensuite donneurs de leçons morales !
Intenable position. Toupet?
Quelle hypocrisie diplomatico-commerciale puisque dans les montants faramineux des 36 milliards pour ces JO, nombreuses entreprises des dits pays qui critiquent ont reçu leur part commerciale.
Pour la France, combien d'entreprises de l'ingénierie alpine, savoyarde et haut-savoyarde ont-elles vendu leur savoir faire ?
Combien de produits hightech hexagonaux comptent être mis en valeur?
De quelle nationalité est la voiture des JO ? Française avec Renault .
A noter: ces entreprises qui font bien leur job, qui développent leur savoir -faire, sont elles aussi prises en otage dans cette ambiance politiquement délétère.
En résumé: après avoir bien vendu équipement et produits-et à ce moment là sans aucune critique contre la Russie !- le jour où les Jeux s'ouvrent, on démarre sec le bashing..
Quelle hypocrisie comparative quand les mêmes dirigeants qui refusent de se déplacer à Sotchi aujourd'hui font des visites à des pays type Arabie Saoudite, qui semblent ne poser aucun problème eux...
SPORT VICTIME
Les victimes sont les SPORTIFS pris en otage à qui on demande presque de se positionner dans cette néo-guerre froide. Bel abus. Sportifs qui donnent le meilleur d'eux-même sphysiquement . Ce, après une longue préparation de plusieurs années, des sacrifices de vie (alimentaires, professionnels, familiaux)
Pour eux, participer aux Jeux fait briller des étoiles SPORTIVES dans les yeux. C
La victime est aussi l'idéal olympique, conçu normalement comme une sorte de trêve.
La victime est aussi le téléspectateur, mondial à millions car c'est son opinion que l'on cherche à capter sous couvert de pratique sportive.
Actuellement l'attitude boycotteuse pose problème pour celui qui devant son poste TV compte voir du SPORT, des beaux gestes, des performances de la part de sportifs au top.
Ce spectateur basique entend dire depuis quelques jours que ce raout médiatique mondial coûte des sommes folles. Ceci n'est pas nouveau: Londres, Barcelone, Athènes - qui d'ailleurs ne s'en est jamais remis économiquement -ont coûté fort cher sans que cela ne gène personne d'ailleurs.
Tant de milliard investis pour deux petites semaines télévisuelles...Se pose la question de ces investissements de plus en plus gigantesques bien loin des premiers JO de Chamonix en 1924.Les Jeux Olympiques d'été et d'hiver deviennent une machine financière que personne ne contrôle plus.....Sotchi ou pas Sotchi.
"OUI-MAIS-NON', 'YES-BUT-NOT"
A cela s'ajoute une nouvelle donne en Russie. Les JO à Sotchi s'orientent vers un enjeu de politique internationale contraire à l'idéal sportif: ici clairement une guerre froide.
Effectivement, suprême incompréhension pour le citoyen mondial ordinaire: le monde politique et médiatique occidental vient en plus (désormais non pas en amont mais en aval) mélanger des considérations géo-politiques de guerre froide à l'idéal olympique.
La question de l'identité actuelle des Jeux Olympique est posée: divertissement télévisuel pour une audience à milliards, performances sportives, booster commercial et technologique, objet de conflit est-ouest?
Alors, la traditionnelle trêve des Jeux Olympiques, c'est l'idéal de paix ou de guerre? On ne comprend plus....
Si c'est la paix, les pays respectent celui qui reçoit.
Si c'est la guerre les pays opposants n'envoient pas les sportifs. Mais aussi ne reçoivent pas l'argent lié aux fabrications des infrastructures.
La voie médiane "oui-mais-non", "yes-but-not"retenue par les occidentaux semble celle de l'hypocrisie poussée à l'extrême : prendre l'argent puis dénigrer.
Alors, place aux jeux et à l'ESPRIT OLYMPIQUE, non ?!
Sylvie Neidinger
20h fin d'une magnifique cérémonie d'ouverture Images
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