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#journalistethomasgerbet

  • Autodafé woke en Ontario, Canada: livres... brûlés pour motif de "cancel culture"

    L'information  date de 2019 mais vient d'être révélée par l'enquête très complète de Thomas Gerbet de Radio Canada  «155 œuvres différentes ont été retirées, 152 ont été autorisées à rester en place. […] Au total 4716 livres ont été retirés des bibliothèques du conseil scolaire, dans 30 écoles, soit une moyenne de 157 livres par école». L'info a immédiatement fait le tour du monde. Et créé un tollé.

    Le Conseil Scolaire Providence qui regroupe près de dix mille élèves, au sein de vingt trois  écoles primaires et sept écoles secondaires francophones, réparties majoritairement dans les régions de Windsor, London et Sarnia au sud-ouest de l'Ontario, a procédé à l'immolation ou mise au ban d'ouvrages  jugés offensants pour les peuples premiers.

    Des BD, romans, encyclopédies, ouvrages universitaires historiques...

    Une vidéo  dite "pédagogique" a même été produite autour  de cette destruction présentée comme une "purification "avec enterrement des cendres pour planter un arbre et "redonner à Mère Terre" suivant le communiqué rédigé par le porte parole du Conseil catholique Providence Lyne Cossette.

    Pour soit disant transformer du négatif en positif :"Nous enterrons les cendres de racisme, de discrimination et de stéréotypes dans l'espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous pourront vivre en prospérité et en sécurité", annonce l'enregistrement. 

    Une "purification  par les flammes " de...livres non remise en cause puisque confirmée  benoîtement par Suzy Kies à l'origine du méfait, dans un accès"woke". A savoir, cette dame  copréside la Commission des peuples autochtones du PLC, Parti Libéral du Canada depuis 2016 de Justin Trudeau. Le site web du parti  la présente comme une Autochtone urbaine de descendance abénakise et montagnaise

    Un acte gravissime de censure : une trentaine de bibliothèques scolaires ont été épurées! 

    Le Journal de Montréal qualifie les arguments de délire.

    Diantre. Les autodafés signalent  TOUJOURS un totalitarisme aux   relents historiques nauséabonds: Savonarole et son bûcher des vanités, l'Inquisition, le nazisme, les Khmers rouge et autres talibans.

                       FEU "PURIFICATEUR" FEU "CENSEUR" FEU TOTALITAIRE

    Selon le venezuelien Fernando Baéz auteur d'une Histoire Universelle de la destruction des livres:  

    « En détruisant par le feu, l’homme joue à être Dieu, maître du feu de la vie et de la mort. De cette façon, il s’identifie à un culte solaire purificateur et au grand mythe de la destruction, laquelle finit toujours par un embrasement final. La raison de l’utilisation du feu est évidente : il réduit l’esprit d’une œuvre à de la matière. »

    Le fléau sévit aussi au gré des guerres pour détruire l'autre dans sa totalité, sa culture comprise:  destruction des bibliothèques de Bagdad, de Mossoul, de Sarajevo etc.

    Philosophie Magazine  publie un intéressant rappel étymologique du terme portugais à l'origine "auto da fé" : acte de foi. Une croyance!

                                           RELIGION WOKE

    Ici la religion woke a sévi.

    Le discours de l'instigatrice tient totalement du wokisme et de son avatar: la "cancel culture" négationiste qui entend effacer l'histoire plutôt que débattre.

    Claude Simard ex-doyen de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval analyse cet acte d'effacement woke: 

    «On pourrait parler d’une entreprise d’endoctrinement du monde scolaire axée sur l’inculcation d’une sorte de mythe antidiscriminatoire. L’autodafé ontarien est à l’évidence le résultat du wokisme qui se répand de plus en plus en Amérique du Nord. Ses promoteurs ont réussi à amener le monde de l’éducation à censurer les lectures des jeunes et à bannir tout livre qui semble s’écarter de la doctrine de la pureté sociale»,

    «Empêcher les jeunes de lire des livres de différentes époques et de divers horizons au nom d’une morale intransigeante conduit à leur imposer une pensée unique et à les habituer à se conformer servilement aux normes du groupe dominant. On ne peut former des citoyens libres qu’en amenant les jeunes à développer leur intelligence et leur jugement par la confrontation d’une pluralité de points de vue» s'insurge le professeur honoraire, auteur de nombreuses grammaires scolaires.

                                              ANALYSE DU WOKISME

    Pierre Valentin auteur d'une étude sur le wokisme pour Fondapol analyse comment   cette idéologie progressiste  peut mener à de tels actes.

    Suzy Kies affirme vouloir "corriger l'Histoire" en ...brûlant des livres. Soit une incapacité à construire un débat en démolissant les sources du débat.

    Les autochtones se disent instrumentalisés.

    Pierre Valentin note dans le mouvement woke outre atlantique une surprotection de l'enfant voire de l'étudiant" deux psychologues qualifient cette approche éducative de safetyism, ou «protectionnite». Lukianoff et Haidt expliquent qu'en 2017 «58 % des étudiants universitaires ont déclaré qu'il était "important de faire partie d'une communauté universitaire où [ils ne sont pas exposés] à des idées contrariantes et offensantes"

    Du coup les mouvements wokes n'hésitent pas à user jusqu'à de la violence extrême (autodafé, lynchage médiatique de profs etc.) pour justifier de se protéger des points l'Histoire que eux jugent violents. Paradoxe.

                                                       Sylvie Neidinger