Etonnante expérience inversée....
Le piéton genevois, lors de ses pérégrinations urbaines, peut désormais se trouver nez à nez avec un clone des tableaux sagement, bourgeoisement et normalement installés au Musée d'Art et d'Histoire de la ville.
Un bis repetita, en version originale.
Tout simple: photographier, imprimer, découper, transporter, trouver le lieu vertical idéal, coller, admirer, partager, discuter, écrire, rephotographier...
Une oeuvre alter ego qui va au contact.
Histoire de humer l'air du temps pour respirer l'hygrométrie ambiante naturelle lémanique - pas du tout contrôlée cette fois.
Pas de capteur, ni caméra, pas de personnel de sécurité. Libres comme l'air, quoi.
-d'ailleurs, ils flottent un peu nos deux sumos locaux ! Un peu moins gras que leurs homologues nippons toutefois.
Les lutteurs de Hodler en avaient assez de leur représentation académique.
Ils voulaient juste voir du peuple, bon sang !! Sentir les ruissellements de la pluie et les uv. Acérer leurs biscoteaux, bomber les pectoraux.
Se sentir humains, revivre, sortir de l'imaginaire du peintre qui les a créés.
Certes ces vaillants combattants helvètes ne crachent pas dans la soupe de leur maison favorite, le MAH où ils sont bien gâtés, bien nourris.
De véritables coqs en pâte confortablement installés dans les vastes dimensions palatiales de la célèbre institution genevoise.
Pas compliqués, ces gros bras ne négligent pas du tout leurs visiteurs, habituels déambulateurs des grandes salles, ces fans capables de s'intéresser au moindre des petits détails de leur costume peint par ce bonhomme de Ferdinand.
Toutefois les bateleurs s'ennuient grave, éternelles vedettes statufiée, figées.
Rien ne vaut une virée pour chercher le populo, le vrai.
Sans oublier de boire de petites bières au passage.
Une envie urbaine, une bouffée d'air pur quoi.
Lutter et frimer un peu tout de même devant le regard des gamins et gamines de la bonne ville. Devant le regard des genevoises girondes aussi...
Grâce au projet baptisé Outings d'un artiste corse Julien de Casabianca.
Un projet collaboratif en mouvement sur sa durée et dans plusieurs "Streets" de Genève avec cette soixantaine de présentations à découvrir de la Jonction aux Eaux-vives.
La démarche est très cadrée. Il y a des oeuvres, des auteurs, des droits...
De fait le produit fini installé in situ est nommé un "outingsMAH", bigre.
Décidément le MAH innove avec ce que je m'autorise à baptiser le "Street Muséum Art" , ce, quelques mois après l'expérimentation Muséomix.
Magnifique idée pour laisser entrer une brise ou une bise entre les murs.
Ceux de la ville et ceux du musée en interaction, en miroir, en façade.
Murs en regards croisés "open space" de la population genevoise.
Sylvie Neidinger
Du 10 octobre au 10 janvier avec des expos In ...à l'intérieur du musée aussi en boomerang
crédits images captures sites web
RUBRIQUE MIROIR DE L'URBAIN STREET ART'