Le 20 novembre 2016 aura été historique pour la droite française.
-Pour la première fois, elle organise une primaire. Elle choisit son challenger, probable futur président , démentant tous les pronostics de commentateurs qui signalaient l'exercice impossible pour elle (en raison d'une supposée culture du 'chef ', un chef bonapartiste s'imposant naturellement selon eux, regards tournés vers Sarkozy)
-Fillon hier gagne contre toute attente médiatique à 44%, il écrase. 28% (Juppé) 20% (Sarkozy) En tête dans 87 départements! Un raz de marée.
Les militants et proches sentaient eux le terrain bouger.
Notamment quand ceux de la droite dite "dure" du sud-est traditionnellement sarkoziste disaient vouloir se positionner pour Fillon à qui voulait bien l'entendre. .
Mais jamais ces signes n'annonçaient une victoire avec une telle avance!
Personne n'a prévu un tel écart, pas même lui.
-Sarkozy se retire très dignement. Et appelle à voter pour François Fillon. Fair play, bon joueur.
Oubliée la phrase vacharde sarkoziste "le premier ministre est un collaborateur, le patron c'est moi" qui rappelle toutefois que Fillon a tenu la boutique Matignon cinq années durant contre vents et marées. Solide comme un roc, un menhir sarthois. Dans un gant de velours et toujours calme.
Il fut benjamin du parlement: plus jeune député de France à 27 ans.
4 millions de votants !
Le vrai patron de l'élection primaire aura été... les Quatre millions de votants. Enorme chiffre. Totalement imprévu.
Les français ont choisi nettement François Fillon en dépit des commentateurs qui se sont trompés et/ou qui avaient décidé par avance du ticket Sarko-Juppé.
Juppé plus atlantiste et étatique que Fillon, n'a pas le courage de revenir aux 39 heures pour le service public, par exemple.
Le sportif sarthois a fait un travail préparatoire de fond.
Fillon, ce notable gaulliste social, proche du spinalien Philippe Seguin, parle économie, famille, territoires dans son programme, veut reformater le code du travail à 200 pages, compte ré-installer les "allocations familiales pour tous" supprimées par les socialistes.
Un traitement de choc à l'anglaise: il entend supprimer ...500 000 postes de fonctionnaires !
En politique internationale, il compte détricoter les errements hollandais et tenir la Russie comme un interlocuteur valable, sans insulte type Fabius/Hollande.
S'éloigner diplomatiquement du Qatar et de l'Arabie saoudite.
Les français ont choisi lors de ce premier tour François Fillon, ce candidat nettement à droite, au programme économique libéral (à la Thatcher, moins étatiste que Juppé ) et conservateur (il avait reçu le soutien de Sens Commun émanation de la Manif pour tous, lui, et non JF Poisson)
Il ne mâche pas ses mots. Il ne manipule pas la langue de bois.
Les français hier ont cantonné en 2ème position un Juppé qui ratissait plus largement vers le centre.
Choisissant nettement Fillon ce gaulliste social, d'une droite certaine qui appelle aujourd'hui au rassemblement derrière lui, centristes compris. Droites au pluriel plutôt, car il réunit désormais toutes les droites de France (cf René Rémond)
FILLON COMME JACKY ICKS
Pilote de course (son hobby dans le privé) sa première parole fut hier une comparaison.... avec le pilote belge Jacky Icks vainqueur au Mans (sa ville de naissance) en 1969 (rappel: ce belge part mal mais lance une attaque fulgurante de dernière minute et gagne)
Pourtant lui, Fillon, était bien parti ! Très tôt, avec un programme structuré.
Le Sarthois a commencé avant tout le monde par un bon réglage du moteur.
Mais les médias l'avaient négligé. Tous béats devant un supposé effet Le Maire et tenant Fillon pour un "éternel second" de la course. En l'espèce ici un "4ème de la course" avec des sondages discutables.
FAIRE
François Fillon annonce sa candidature dès 2013 (au Japon) puis confirme en avril 2015 avec un projet de rupture.
Il publie il y a un an son programme dans un ouvrage titré FAIRE. Puis récemment un essai sur le thème de "vaincre le totalitarisme islamique". Un livre sur les chrétiens d'orient publié en septembre.
Il nomme un chat un chat. Un engagement hyper ferme toujours dans un gant de velours, très policé, calme.
Il ne revient pas sur la mariage homosexuel mais bien sur l'adoption: pas de GPA, pas d'adoption plénière.
Il lance officiellement sa candidature cet été en signalant qu'un président de la république sans "casserole" judiciaire serait un mieux...
Les médias hurlent mais l'argument est reçu à 100% dans les chaumières...
Paradoxe, les médias ont snobé le sarthois mais ce sont les émissions Tv qui vont le révéler au plus grand nombre(débats+ l'émission people "Une ambition intime" de Karine Le Marchand)
Fillon va crever l'écran lors des trois débats. Présidentiel, il recadre les journalistes dont l'innommable Elkabbach; ce papy de 79 ans qui sévit toujours...Le sarthois ne se laisse jamais emmener là où il ne veut pas.
Il parle avec douceur de ses positions fermes et affirmées. Libre jusque dans ses vêtements, n'hésitant pas à porter des vestes à col Mao.
Sa femme Pénélope mère de ses cinq enfants, galloise, est son inconditionnelle. Conseillère municipale de Solesmes, elle monte actuellement en visibilité.
Fillon n'a rien d'un politicien distant. Il répondait personnellement aux courriels. (oui....)
Son temps maintenant est pris pour gagner la primaire la semaine prochaine. Et la présidentielle ensuite.
François Fillon veut diriger la France et faire oublier l'épisode Hollande.
Sylvie Neidinger
Suite Fillon pilote de course
Hollande a tout faux dans son analyse