Sous les jupes des lycéens de Nantes: celles, genrées de l'Education Nationale !
Climat délétère autour d'une action ultra médiatique de traiter l'égalité masculin/féminin en milieu scolaire. Soit, auprès/par de jeunes mineurs.
Sur les évènements bretons deux versions s'affrontent autour du fait que les autorités administratives accompagnent ou non cette initiative ?
Version de la Manif pour tous ou assimilés. Version du Rectorat.
1-En allant vérifier les infos -pas une grande enquête juste une vérif facile- le diagnostic est oui, l'Administration a bien donné son aval puisqu'un document existe. Le dossier de presse issu du rectorat au sigle du ministère de l'éducation nationale a effectivement été diffusé.
2- Face à l'ampleur médiatique donnée à l'affaire non banale effectivement [dans le contexte lourd des combats pro et anti idéologie du genre dont on pensait qu'ils étaient derrière avec la gouvernance Valls] le rectorat indique à la fois qu'il s'agit :
a) de blague de potache et que b) c'est initié par les lycéens élus du Cavl, pas par l'administration.
Or, les deux explications sont contradictoires. C'est soit l'une soit l'autre.
*Dans le premier cas, le Ministère laisserait donc les dizaines d'établissements d'une grande agglomération, Nantes s'emparer d'une "blague de potache". Ce à peu de semaines des examens. On peut légitimement trouver que les élèves ont d'autres chats à fouetter plutôt que plaisanter de la sorte.
*Dans le second cas, les étudiants élus du Cavl, conseil académique de la vie lycéenne n'ont évidemment aucun pouvoir à organiser seuls un tel raoût. La tenue vestimentaire est un point du règlement intérieur des établissements. Et du Code de l'Education.
3- Au delà du cas local, cette autorisation pour les garçons d'entrer en jupe au sein de bâtiments scolaires initie une injustice certaine sur le territoire. Plusieurs affaires ayant eu lieu autour du vêtements: jeunes gens provisoirement renvoyés de leurs établissements pour motifs de vêtements inadaptés en milieu scolaire: jupes trop courtes, talons hauts, bermudas... (plusieurs faits divers) suivant l’article L. 511-5 du Code de l’éducation où il est inséré un article
L. 511-6 ainsi rédigé :
« Art. L. 511-6. – Dans les collèges et les lycées, la tenue vestimentaire
pouvant être considérée comme indécente au regard de l’âge de l’élève ou
des moeurs et paraissant inconvenante face à l’objectif d’éducation
poursuivi par l’établissement scolaire, est interdite.
« Dans le cadre de cette disposition, le chef d’établissement exerce un
pouvoir discrétionnaire et souverain au sein de son école.
« La présente mesure est assimilable à une sanction répondant aux
conditions et spécificités du présent code, notamment en ce qu’elle peut
donner lieu à contestation. »
Sans oublier justement cet autre aspect légal très sensible car confessionnel. Des filles sont en interdiction de porter des robes longues à l'école couvrant le corps comme elles voudraient le faire pour suivre les préceptes religieux, les foulards. Idem refus d'accueillir des garçons qui porteraient éventuellement une galabyé qui pourrait avoir une telle connotation.
Dans ce cadre, voir les lycéens en jupes sur jambes poilues à l'intérieur des lieux d'apprentissage des savoirs peut démonétiser la parole officielle laïque destinée à un vivre commun.
Dans ce contexte général ici évoqué, l'affaire de l'autorisation par le rectorat d'une journée jupe-garçon à l'intérieur des établissements scolaires semble incompréhensible.
Pourquoi ici une acceptation et là une interdiction ? Pas logique.
Le "grand public" en reste stupéfait: elle n'a pas autre chose à faire, l'école ?
SANS FONDEMENT
4- De surcroît, l'idéologie qui sous-tend l'action nantaise à savoir que le fait de porter une jupe pour un homme lutterait contre les préjugés sexistes est de plus une ineptie majeure.
Dans l'histoire du vêtement traditionnel- l'ethnologie en témoigne- les hommes ont depuis l'aube des temps porté des "jupes" qu'elles soient nommées kilt écossais ou longyi birman, hakama japonais ou autres ou la catégorie des "robes longues" type galabye, abaya sans que, en aucune manière cela ne confère une once de rapprochement égalitariste avec l'élément féminin.
Bien au contraire. D'où l'ineptie des fondements de cette journée des jupes-garçons. Les seules jupes masculines "modernes"sont celles introduites sur les podium lors de défilé masculins. Mais elles n'ont pas quitté ces espaces hormis le temps d'une minute de passage.
Oui, on valide le titre du Figaro journee-de-la-jupe-a-nantes-quand-la-lutte-contre-les-discriminations-devient-folle.
Avec les ABCD et les jupes de Nantes, l'école devient un champ expérimental et de bataille idéologique sociétale, du monde adulte notamment politique, appliqué aux enfants mineurs.
La laïcité hexagonale- et c'est une bonne chose !-induit de ne pas se présenter à la porte de l'école avec des signes religieux vestimentaires.
La laïcité version pouvoir actuel d'un militantisme certain, genré (auquel répond le militantisme tout aussi certain des "antis") n'est-elle pas en train de vouloir imposer à l'école française une nouvelle...religion laïque ?
L'uniforme scolaire britannique, lui, coupe court à toute instrumentalisation....
Sylvie Neidinger
Crédit images/captures d'écran web