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Recrutement par cooptation: les limites du marché caché

Le "marché caché" de l'emploi à Genève est estimé à 70%.

Au coeur d'une fourchette allant de 60 % à 80% car par définition, il est difficile d'estimer ce qui est ...fermé !

On pourrait tout aussi bien renommer ceci le "marché interne" ou le "marché de cooptation".

En effet il s'agit de postes à pourvoir qui ne sont pas annoncés sur le marché ouvert, des offres souvent même pas rédigées et qui se transmettent à l'oral.

L'avantage du système est un recrutement peu onéreux qui ne passe pas par les agences de placement, les chasseurs de têtes  et tout le tralala.

Si un employé recommande chaudement un individu qu'il connait, on peut penser qu'il engage son image, sa responsabilité et que, de fait il recommande une personne bien  adaptée au poste.

Le système a pourtant ses travers.

J'ai exemple d'une petite structure professionnelle [volontairement non citée] composée de huit  individus (10 depuis), actuellement  fortement impactée en négatif au coeur d'une crise  justement pour ces raisons.

Par recrutement caché, l'un des huit récemment arrivé a fait ensuite engager deux nouveaux. Ils ont été embauchés, dont l'un à un poste de responsabilité.

Résultat au bout de une année....la catastrophe totale !

Car les deux nouveaux et le n°8 avaient travaillé ensemble dans le passé et se connaissaient. Il y a même un lien familial entre deux des trois;

Ils ont donc  spontanément formé un bloc d'autant plus puissant que à trois sur dix, cela représente un tiers de l'effectif total: c'est beaucoup.

Le problème justement est que les nouveaux entrants  sont arrivés avec leurs liens pré-existants, dont  la culture d'entreprise de leur ancienne boîte qui de facto s'est plaquée sur  l'entreprise recruteuse.

Créant justement cette crise en interne tellement les règles de fonctionnement furent modifiées...

           LES LIMITES DU RECRUTEMENT PAR ...COPINAGE

Le problème s'accentue avec la particularité si fréquente à Genève d'une direction située en suisse germanophone, un peu lointaine, qui laisse souvent le local genevois travailler en solo et qui va mettre un temps fou à comprendre la véritable situation. Elle en sera bien  consciente lorsque la relation client sera dégradée... donc un peu tard.

Le marché de l'emploi caché prend le risque du copinage.

Avec un recrutement classique, externe [de personnes non connues en interne] ce risque d'importation et de prise de pouvoir par  une culture d'entreprise autre est exclu.

Rien n'est simple....

                                                                              Sylvie Neidinger

 

 

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