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SUISSE-UE "se contenter de ce que l'on reçoit"

Le professeur Gilbert Casasus , docteur en sciences po  et directeur du Centre d'Études européennes de l'Université de Fribourg, ne mâche pas ses mots dans son article  paru  le 1er septembre dans l'Hebdo et intitulé: "SUISSE UE : se contenter de ce que l'on reçoit"

Recherche désespérément une solution ! Voilà qui pourrait être la nouvelle devise d’un Conseil fédéral, pris au piège d’une votation dont il ne voulait pas. Que le temps presse, que l’échéance se rapproche, chacun en est parfaitement conscient. Mais, parce que tout aussi conscient de la difficulté de trouver une solution d’un problème qui, par définition, ne trouvera pas de solution satisfaisante, aucun Conseiller fédéral ne criera victoire. Au mieux l’esprit de compromis a minima prévaudra, au pire le conflit s’éternisera.

Depuis près de deux ans et demi, c’est toujours la même ritournelle. L’Union européenne est accusée de ne pas vouloir faire preuve de compréhension envers la Suisse. A l’exception près que la Suisse n’a jamais compris la position de la Commission européenne. A force d’inverser les rôles, Bruxelles est suspectée d’avoir enfreint les règles édictées par Berne, alors que c’est Berne qui n’a pas respecté celles adoptées lors de la signature des Bilatérales. Se sachant fautive, la Suisse n’eut alors d’autre stratégie que de renverser à son profit le rapport dialectique entre le contrevenant et la victime. Hurlant haut et fort sa bonne foi de maintenir de bonnes relations avec l’Union européenne, elle lui reproche concomitamment de les détériorer. A ses yeux, la Commission aurait en effet refusé de mettre en œuvre des règles exclusivement helvético-suisses que cette dernière n’applique logiquement ni à elle-même, ni au moindre de ses propres membres.

Cette démarche est symptomatique de toute personne physique, juridique et morale qui se sent acculée. Mais tel fut pris qui croyait prendre. Au grand dam de Berne, l’Union européenne n’est pas tombée dans le piège que la majorité des électeurs suisses lui ont tendu le 9 février 2014. La force de Bruxelles et des États membres fut celle de ne pas avoir changé d’un iota la seule position qu’ils pouvaient adopter, à savoir celle de la fidélité aux traités et au strict respect des accords bilatéraux. Par conséquent, Bruxelles n’a pas bougé, alors que le Conseil fédéral s’en remettait à des scénarios autochtones qui étaient immédiatement rejetés par ses interlocuteurs européens."...

 

                         BIZARRE INVERSION DES ROLES

Bizarre effectivement cette inversion des rôles de la part de ceux qui sont en demande et qui soit veulent quitter (brexit) soit ont voté une disposition non conforme au droit européen (votation immigration 2014) potentiellement destructrice d'accords passés.

Inversion   liée peut-être  à un complexe de supériorité et/ou un  complexe d'insularité, et/ou d'isolationnisme  ?

Les britanniques veulent par exemple impérativement imposer  à la hussarde un rapport de force issu du minoritaire, en demande de changement  contre le majoritaire. Mais...sur quelles bases????

Le ministre britannique M.David  Davis fanfaronnait hier lundi  devant les députés, indiquant  même pouvoir obtenir un statut à la carte, original  pour son pays avec  une UE qui va bien évidemment répondre à sa demande comme lui le désire. Mais aucune précision sur les modalités.

Le premier ministre Theresa  May veut son pays "leader mondial du libre échange" mais sans dire comment et vite rappelée à l'ordre par Junker et le Japon. Doux délire...

Ce qui est assez étonnant actuellement, que ce soit en Grande-Bretagne ou chez certains en Suisse: les plans sur la comète que EUX fabriquent....avec même des phrases au conditionnel ! Telle la récente proposition de Michael Ambühl:

L'ancien haut fonctionnaire de la Confédération suggère que la Suisse se base sur le futur modèle britannique de limitation de la libre circulation des personnes. Les négociations entre Londres et Bruxelles ne débuteront pas avant 2017, mais la Suisse pourrait déjà prendre les devants.

Selon Michael Ambühl, la Suisse devrait conclure un accord avec l’Union européenne. Cette disposition prévoirait que Bruxelles accorde les mêmes droits à la Suisse et à la Grande-Bretagne.

Surréaliste pour ce M Ambühl de vouloir:

1) lier son destin au Royaume Uni lequel navigue à vue  avec son brexit non préparé et finalement hyper compliqué et contre-productif. Quel tandem...

2) préjuger  de résultats de négociations putatives  et favorables au pays en demande.

3) des  négociations qui imposeraient sa conduite à l'...UE !!!?????

Doux délire de voir comment certains au Royaume-Uni et en Suisse, ces deux pays "insulaires" entendent imposer leurs vues à savoir "pas de libre circulation mais évidemment  un accès au marché unique"

Mais avec quels arguments????

Une utopie.

La votation helvète 9 février 2014 contre l'immigration de masse qui voulait exclure de la libre circulation les propres ressortissants de... l'UE (cette Union par ailleurs partenaire d'accords bilatéraux anciennement  négociés par une diplomatie helvète professionnelle)  semble bien, alors que l'échéance approche la balle auto-tirée dans le pied de la Confédération.

En Grande-Bretagne, le rejet des... européens fait bien partie du process du Brexit. Les Polonais sont particulièrement visés dans les récriminations (avec même un crime raciste cette semaine contre un jeune polonais)

Comment imaginer une seconde que la Pologne (et les autres membres)  va laisser tranquillement la Grande-Bretagne imposer son "accord à la carte" à l'UE.

Doux délire...

Les chercheurs, au Royaume-Uni comme en Suisse lancent un cri d'alarme. Leur horizon forcément prévu à plusieurs années est de facto bouché actuellement.(Un exemple récent: un  jeune étudiant voulait finir  ses études au Royaume-Uni. Il me disait hier avoir renoncé ne sachant qu'il adviendra de ce pays dans les années à venir.)

                       UE= "PACKAGE COMPLET"

Pour la demande spécifique suisse, Bruxelles remet carrément  l'accord actuel UE-SUISSE en suspens  et réclame un package global qui a l'avantage de tout clarifier la concernant.

Et de refonder ses futures relations politiques et économiques sur les bases de ce qu'elle est elle-même.

C'est évidemment le scénario noir pour La Suisse.

Berne vient d'interrompre les négociations car du coup c'est tout l'édifice qui est remis en cause de son pointe.

Elle perd de facto l'avantage des négociations passées.

  La Suisse bloque sur la volonté nouvelle de l'UE d'imposer une intégration politique supplémentaire.

Ici l'acceptation de la CJE.

C'est le scénario le plus défavorable du point de vue helvète.

Mais il fallait s'y attendre ....

Qui a bougé les règles du jeu ?

                                  Sylvie Neidinger

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