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Dégât patrimonial: 14 oeuvres du XIXème "restaurées" par un barbouilleur en Haute-Marne

Incompétence à tous les étages. Quatorze tableaux d'un Chemin de Croix bicentenaire viennent d'être "massacrés" par un peintre très amateur à qui le maire de Chatonrupt-Sommermont, Haute-Marne, Joël Agnus a confié la "restauration" de ces biens issus de  l'église du village...

Dans une ambiance d'autocongratulation générale en plus. Tout le monde se félicitant de " l'exploit": la presse, le « restaurateur » , le maire, certains villageois sans analyser  que les tableaux « restaurés » sont désormais  détruits.

Vandalisés dira  La Tribune de l'Art qui liste les disfonctionnements du dossier. Et ne mâche pas ses mots face au barbouillage  psychédélique.

Didier Rykner  réfléchit aux moyens d'éviter, à commencer paru une action d'information en direction de  l’Association des maires de France: "Quid des Service de l'Etat,  la DRAC  ? Elle  ne peut être tenue responsable d’une affaire qu’elle ignorait absolument, le maire et le « restaurateur » croyaient eux bien faire… Et pourtant, onze tableaux d’un chemin de croix ont été vandalisés. Si le ministère de la Culture n’est objectivement responsable de rien, il faudrait qu’il réagisse de manière forte, à un niveau autre que local, pour s’assurer que des affaires de ce type, qui ne sont pas rares, ne soient plus possibles . Une action via l’association des maires de France serait à mener"(La Tribune de l'Art) 

L'oeuvre religieuse en question: une peinture à l'huile de 14 toiles au  format 30 (92 cm/73 cm) fabriquées a priori "en série" dans des ateliers spécialisés du XIXème.

 Le retraité, un certain Patrick Quercy  "restaure" (=détruit!)  la série de tableaux centenaires et magnifiques.

Son ego ne doute pas une minute. Pire, il ose dénigrer les peintres originels ! "J'ai vu qu'elles n'étaient pas signées et qu'il ne s'agissait que d'un Chemin de croix dérisoire, a précisé le peintre bénévole au Figaro. Je me suis documenté. La mode de ce genre de peinture s'est installée en France après 1815 . C'était des toiles de troisième ordre, faites à la va-vite, en série, par de petits peintres locaux travaillant dans des manufactures et qui les vendaient sur catalogue. En plus elles étaient au rebut et couvertes de fiente de pigeons.»

Bref, des supposées épaves de productions à sujet sacré, certes, mais de nature alimentaire et "bâclées par des tâcherons", d'après les mots inouïs du retraité-destructeur enthousiaste et peu modeste...

Le barbouilleur rejoint ses homologues espagnols célèbres pour avoir également  démoli des oeuvres dans une démarche de ...restauration, à un niveau caricatural: l'Ecce Homo de Borja et la fameuse  statue  Saint-Georges du XVIème.

Derrière ces affaires médiatisées: combien de biens d'églises dégradés dans l'anonymat.  Ici une  paroissienne croit bien faire en repeignant de couleurs criardes une statue de bois de plusieurs siècles (anecdotes  rapportées). Là une chapelle de forêt vosgienne est démolie, les objets cultuels disparaissent, une coupelle en pierre pouvant être d'époque mérovingienne.

STOP.

                                      Sylvie Neidinger

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