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Z-Genève-Histoire - Page 14

  • Tremblement de terre et...Tsunami sur Léman (an 563)

    Le tremblement de terre, magnitude 5 subi hier dans la zone sud-est de la France à 21h27(épicentre à Barcelonnette, Alpes de Haute Provence)  à 300 km de Genève témoigne d'une activité sismique certaine qui touche légèrement la Suisse, comme cette carte sismique récente  ne le prouve: intensité 1 et 2.

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    Cf: la carte  de RéNasS, le réseau qui étudie la sismicité en temps réel.

    Cet événement tellurique qui prouve que "cela arrive"  est l'occasion de rappeler d'autres typologies de  phénomènes catastrophiques.

                  TSUNAMI  SUR LAUSANNE ET GENEVE

    Il ne s'agit pas d'affoler. Juste de dire que cela s'est déjà passé Genève. Les rives lémaniques ont subi en 563 les ravages d'un tsunami meurtrier. Alors qu'il s'agit d'un lac, soit une étendue d'eau fermée et non de mer ou d'océan.

    Le scénario de la catastrophe et de sa découverte  par les géologues de l'Université de Genève lors de sondages des sédiments fut publié en 2012 dans Nature Geoscience.

    Katrina Kremer, Guy Simpson et Stéphanie Girardclos spécialisés  en limnogéologie (étude des sédiments lacustres) ont eu la-bonne-idée d'analyser les sédiments de la partie la plus profonde du plus grand lac naturel de l'Europe de l'Ouest.

    Deux récits historiques évoquent le  raz-de-marée dénommé Tauredunum.(dénomination de la montagne valaisane effrondrée, un pan du Grammont?)tremblement de terre,limnogéologie,renass,tsunami,unige,katrina kremer,guy simpson,stéphanie girardclos,éboulement

    Villages dévastés, pont de Genève emporté : "deux historiens contemporains de l’événement ont raconté la catastrophe. Le premier s’appelle Marius. Cet évêque d’Avenches a rédigé une chronique en latin, dans laquelle il évoque cet accident: «La grande montagne du Tauredunum, dans le diocèse du Valais, s’écroula si brusquement qu’elle écrasa une ville qui était proche, des villages et, en même temps, tous leurs habitants. Sa chute mit aussi en mouvement tout le lac qui, sortant de ses deux rives, détruisit des villages très anciens avec hommes et bétail. Le lac démolit même beaucoup d’églises, avec ceux qui les desservaient. Enfin, il emporta dans sa violence le pont de Genève, les moulins et les hommes et, entrant dans la cité de Genève, il en tua beaucoup.»

    EBOULEMENT

    Attention la vague meurtrière de 13 mètres (!) à Lausanne, 8 mètres à Genève 70 mn plus tard, ne fut pas liée à un tremblement de terre mais à un éboulement généré en Valais, à 70 km de Genève à l'embouchure du Rhône dans le lac.

    Une masse sédimentaire considérable s'étend sur 10 km de long, 5 de large, 5 mètres d'épaisseur ( soit 250 millions de mètres cubes!) au plus profond des eaux.

    La science a confirmé le récit historique.

    En terme de catastrophe naturelle en zone lémanique, l'impensable a déjà eu lieu !

     

                                                Sylvie Neidinger

    Crédits Images: capture d'écran site RénasS

  • En Crimée, l'émigration des... moutons genevois à Novoi Lancy et Genevka

     En cette période de forte mutation  pour la Crimée, un petit rappel des liens historiques avec Genève.

    Novoï Lancy en mer noire: La nouvelle Lancy ....grâce à Charle-René Pictet de Rochemont (1787-1856). Son métier: éleveur  diplomate !

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    A 20 ans, le fils de Charles Pictet (lui-même agronome et député de Genève) est envoyé à Odessa  pour installer sur de vastes terres en concession un élevage de mouton analogue -mais à plus grand échelle!- à l'élevage familial sis  à Lancy. L'idée est d'éloigner ce jeune homme de la conscription obligatoire....

    geneve,crimée,odessa,neydens,mouton,novoï lancy,genevka,pictet de rochemontLes Pictet à Lancy? Adelaide Sara de Rochemont mariée à Charles Pictet y achète vers 1798 la propriété Lullin, 50 hectares.

    De la verdure de bord de Rhône pour lancer l'élevage du mérinos. Et ensuite, en terres lointaines.

     

    A l'époque, Odessa intéresse au plus haut point genevois et vaudois. Après François Lefort (qui modernise la Russie de Pierre Le Grand) Les cousins de la Harpe furent conseillers de Paul 1er, pour étendre la Nouvelle Russie du Tsar en direction de la Crimée au détriment d'Empire Ottoman.

      PRODUIT COMMERCIAL VISE: LA LAINE POUR UNIFORMES MILITAIRES

    Charles Pictet  ami d'école de Frédéric César de la Harpe, alors précepteur des enfants de Paul 1er obtint du Tsar par cette relation privilégiée ... 28 000 hectares baptisés  Novoï Lancy pour  production de laine mérinos.

    Une matière première si nécessaire pour les uniformes militaires de toutes ces armées d'Europe qui engagent du soldat en nombre. A commencer par la napoléonienne...A noter, un autre célèbre genevois, Gallatin cousin de Rochemont, avait également fait fortune en vendant sa laine aux armées avant de partir s'installer en Amérique.

    archivesfamillepictet.ch/bibliographie/documents/Charles Rene-Pictet_de_Rochemont.pdf

    Ces gentlemen-farmers capitalistes  pratiquent  la sélection vétérinaire. Elle  est déjà  à l'ordre du jour en cette fin du XVIIIème siècle. Les béliers genevois proviennent de la bergerie impériale de Rambouillet.

    Le croisement se pratique pour le produit fini suivant:  la meilleure mérinos possible.

    Dans un courrier, Pictet fils  évoque un « établissement de croisements pour l’amélioration des laines ». Moderne, il entend créer une filière économique complète pour exporter les laines,  fabriquer des lainages, une école d’agriculture "sur le modèle du célèbre institut de Hofwyl fondé par son ami le Bernois Philippe Emmanuel de Fellenberg", une école de bergers etc. Il ne réussira pas à mettre tout le programme sur pied.

    Envoyé en mission exploratoire, Charles-René revient à Lancy et convainc son père de la viabilité d'une telle expédition :  "A son retour à Genève, à la fin de septembre 1808, son père,
    convaincu par son rapport et les conseils du duc, entreprend aussitôt les démarches
    nécessaires à l’exécution de son projet : octroi d’une concession de terres et de facilités
    financières, obtention d’un permis pour exporter son troupeau, organisation de son
    déplacement à travers l’Allemagne, recrutement de bergers, construction de bergeries pour abriter les bêtes, constitution de provisions de fourrage pour le premier hiver, etc"

    Concrètement 850 moutons genevois sont exportés. Problème la guerre menace entre France et Autriche et handicap le projet . " Bien que la caravane, partie de Lancy le 1er juin, soit arrivée à sa destination le 2 novembre 1809, après avoir fait un grand détour pour éviter les zones de combats, Pictet attendra encore un an avant de recevoir les 80.000 roubles, solde du prêt  convenu de 100.000 roubles. Ce manque de fonds, qui limite l’achat sur place de milliers de brebis indigènes pour les premiers croisements, entravera les débuts de l’établissement, appelé  Novoi Lancy"(p 3)

    Ensuite il y passe  cinq ans d'une vie de partie de chasse, en compagnie  sur place d'une micro-société francophone dont la genevoise.

                                        NOVOI LANCY ET GENEVKA !

     Deux autres genevois, d'Espine et Revilliod,  à l'exemple de Pictet obtiennent en 1811 l'autorisation de créer un "établissement de croisement" qu'ils baptiseront Genevka, la petite Genève près d'Odessa!

    Charles René en fera l’acquisition en 1825.

    Comment s'est terminée l'aventure ?

    "Les bergeries d’Odessa continuent certes à occuper Charles-René de loin car, comme Richelieu d’ailleurs, il ne retournera jamais sur les rives de la mer Noire.

    L’établissement continue à connaître, malgré la paix revenue, beaucoup de difficultés.

    Son histoire et celle de sa liquidation reste à  écrire.

    En 1816, son père avait vendu la moitié de Novoï Lancy, Belair et Visirofka, à ses
    deux neveux Jean-Gabriel Eynard et Jacob Beaumont, chacun pour un quart.

    La surface du domaine dépassait alors 13.110 ha. Pictet de Rochemont étant décédé en 1824, Charles René, seul, profitant peut-être d’une embellie de la conjoncture, achètera le 7 septembre 1825 à Jean d’Espine et Léonard Revilliod leur établissement de Genevka (Petite Genève), d’un peu plus de 15.000 hectares, avec son cheptel fort d’environ 7000 moutons de la race d’Espagne. Le prix convenu s’élève à 160.000 roubles faisant 346.000 florins. Les trois Genevois sont  maintenant à la tête de 28.000 ha, peuplés, selon un bilan établi le 31 décembre 1826, de 24.000 béliers et brebis, 820 bovins et 252 chevaux."

     

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    Dans la fin de sa vie, Charles-René siègera au Conseil Représentatif, le parlement genevois, de 1825 à 1841. Il sera maire de Lancy de 1827 à 1833 avant de se fixer au bord du lac à Prégny où il construira  en 1835 Rive-Belle. Son existence sera dorénavant celle d’un rentier aisé, bien oisive. Il décède en 1856. Ses enfants liquideront leurs parts criméennes.

    Informations tirées des documents disponibles de la Fondation des archives de la famille Pictet

    La famille Pictet, protestante, est originaire de Neydens en genevois.


    www.archivesfamillepictet.ch

                                                                                                   Sylvie Neidinger

     

    Crédits Images/Captures d'écran/site web/archivesfamillepictet.ch

     

  • Le vieux berger de Genève fut-il le dernier?

    Belle anecdote recueillie lors de la visite du Musée Militaire genevois...

    Ce bâtiment (annexe du Château de Penthes)  est encore dans son jus.

    Les restes d' une...étable sont encore détectables par son  sol de  galets  qui présente encore les rigoles d'origine.

    En faisant cette remarque à la chargée d'accueil,  celle-ci me confia en retour avoir un jour vu entrer  un monsieur d'un âge extrême (pmoutons,berger,musée militaire genevos,représentation américaine,penthesresque centenaire selon elle)

    Il fut pris d'une émotion intense en foulant le sol du Musée.

    Et pour cause. Il lui avoua avoir été, dans sa jeunesse... berger à cet endroit. Il y  rentrait ses moutons le soir.

    Il  reconnaissait les lieux avec émotion.

    Dans quels champs ce jeune berger pâturait-il au début du XX ème siècle (si on fait le calcul/son âge) ?

    Aujourd'hui, les lieux de la Représentation Américaine, un peu plus haut, de l'autre côté de la route !

    La dame ne lui a pas demandé son nom.

    Cet inconnu devient alors mythique !  Fut-il le dernier berger genevois?

    Après la chronique de ce  blog sur les éléphants  (dont celui qui a fini à la casserole dans la cité calviniste!) resurgit par contact direct, une  mémoire pastorale ovine disparue.

    Où? Dans le secteur de la Genève Internationale, vers Prégny.

                                                                                                Sylvie Neidinger

    Musée militaire.


    Crédits photos ©Sylvie Neidinger et copie d'écran/musée militaire

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                                         crédits images/ photo Neidinger du musée+capture écran google map

  • Quand les bouchers genevois servaient de l'éléphant!

    De Genève, ce blog aime à exhumer puis diffuser des anecdotes historiques ou "micro-historiques",  ces détails  ethnographiques de la vie quotidienne passée.

    Surtout quand elles surgissent au hasard de visites,  de  pages oubliées.

    Et qu'elles ne sont finalement pas si connues....En vrai, de la maltraitance animale, habituelle à cette époque

                                    L'histoire du jour date de 1820

    Elle est lisible sur un document, un peu perdu, trouvé  dans une vitrine  à l'étage du Musée Militaire Genevois.geneve,elephant,boucher,1837

    "En 1820, un éléphant devenu fou furieux dut être poussé dans l'eau du bastion de Hollande où il se mit à jongler dangereusement avec des affûts de boulets. Après avoir vainement tenté de l'empoisonner à l'eau de (x) additionnée d'acide prussique, il fallut l'abattre d'un coup de canon dans la tête. Sa dépouille naturalisée et son squelette furent longtemps visibles au Musée d'Histoire Naturelle"

    geneve,elephant,boucher,1837


    Le destin de Miss Djeck: dans les assiettes !

    En 1837 surgit un autre événement semblable

    "Miss Djeck", une éléphante qu'on exhibait depuis le mois de mars dans un enclos près de la Grenette  donne des signes d'agitation.

    Elle manqua de peu tuer M. Bourrit, blessant son cornac.

    Il fallut l'amener dans les fossés de Rive où elle resta jusqu'à la fin du mois de juin en attendant les résultats des démarches entreprises jusqu'à Paris où habitait son propriétaire pour trouver de geneve,elephant,boucher,1837nouveaux cornacs.

    Les démarches n'ayant pas abouti, il fallut se résigner à abattre ensuite cet animal d'un coup de canon de 4.

    Durant deux jours, les boucheries vendirent beaucoup de viande d'éléphant et de nombreux genevois purent en manger après avoir joui pendant trois mois du spectacle des ébats de Miss Djeck dans les fossés." Sur place, une gravure illustre cette affaire.

                                                                                         Sylvie Neidinger

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    crédits images/photos Neidinger

  • Geneva International Cooperation

    Genève est unique au monde par le nombre d'organisations internationales.

    L'Etat de Genève se dote dès 2005 d'un BGI pour mieux coordonner ses interactions. Son délégué siège rue Fazy.

    Les missions: "La Genève internationale est un ensemble unique  d'organisations internationales, de missions permanentes, d'ONG et d'institutions académiques.Ce site fournit une information complète sur son actualité, son agenda, ses activités et ses acteurs clé. Il offre également des informations utiles sur les services à disposition des organisations internationales, des ONG, des missions permanentes et de leurs employés"

    Le Bureau de la Genève Internationale créé dans la foulée comme outil un site web nommé Geneva  International Cooperation.etat de geneve,geneve internationale,bgi

    A savoir les contenus des focus sont émis par une équipe rédactionnelle et ne reflètent pas obligatoirement des positions officielles.

    GIC est un angle nouveau pour aborder tout ce secteur dans une nouvelle visibilité informationnelle, à la croisée de tous ces fonctionnaires ou autres "dans leur coin", dans leurs spécialités...

    Le site vient ré-incarner la vague notion générale "d'institution internationale"avec le l'humain tel cet article de 2012 qui interviewait Madame Cécile Molinier, alors Directrice du Pnud  sur ce que concrètement elle comptait faire en été.

    Le fonctionnement du PNUD

    Qui est qui ? (le who's who) qui fait quoi, l'agenda etc...Autant d'intérêts pratiques.

    Une nouvelle manière d'informer autour d'une.... communauté de lecteurs ou contributeurs, celle de l'Univers genevois institutionnel international.

    Cette initiative d'un site web est fort heureuse pour le présent (créer du lien social) et le futur (annonce de programmes, d'évènements)

    Mais aussi pour le passé... en train de  se construire chaque jour !

    Explication. Un archiviste  de Genève me disait  combien certains viennent aux archives pour rechercher de la documentation sur un évènement passé de la Genève Internationale. Quelquefois déçus.Si l'évènement était lié à l'Etat de Genève, il a de  fortes chances d'être disponible. Mais s'il concernait un organisme international uniquement et si celui-ci avait omis de l'archiver de son côté, il semble bien difficile de le reconstituer. Infos perdues à jamais...

    Les sites webs ont le mérite de garder tout en mémoire.

    Mémoire toujours active, en  plus.

    Par Geneva International Cooperation, rien ne se perd et tout le microcosme pointu, précis de la GI en garde trace.

                                                Sylvie Neidinger

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    Crédits photos/capture d'écran/site web/Geneva International Coopération