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journalisme - Page 2

  • Conférences de presse élyséennes 100% surannées

    Thierry Mandon s'est dit "consterné" par le "surréalisme le plus total" du format des conférences de presse présidentielles" peut-on lire à propos de celle du 18 septembre 2014.

    On partage totalement cet avis critique  sur le résultat consternant de tels raouts médiatiques. Mais pas sur les causes telles qu'il les décrit !

    En effet le secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat et à la Simplification met directement en cause les mauvaises questions des journalistes et seulement elles : trop facile !

    On n'épiloguera pas sur l'absence de réponse par le Président à certaines questions qu'il élude ou au contraire sur ses trop longues digressions ou ses réponses et son ton carrément dépressifs (voire sa manière inacceptable de signifier que le job est dur...)

    L'exercice complet sonne faux !

    La conférence de presse présidentielle  apparaît surtout totalement surréaliste aux yeux de... la presse étrangère notamment anglo-saxonne, plus mordante.

    Faux pour trois raisons:

    1) Il s'agit en fait   d'un acte de communication présidentielle. Le président (de droite comme de gauche ) démarrant souvent par un discours hyper long (voire ennuyeux)  et ensuite ne répondant finalement qu'à ce qui l'intéresse.

    C'est bien de  la  com',  pas la presse !

    2) F Hollande, spécifiquement,  commente souvent sa propre action plus en journaliste qu'en président. Même à cette conf de septembre. Dans le réel, il est très, très proche de la presse  telle évidemment "son" journal Le Monde (ex janvier 2014, )   Le 5 août 2013 le président se déplace pour manger à la rédaction du Monde C'est très étrange considérant la Séparation des pouvoirs. La profession de sa compagne Trierweiler etc. Le livre choc de VT le décrit comme tweetant en permanence avec 70 journalistes, acte bizarre et peu présidentiel !

    Plus que d'autres, à   ces conférences,  il apparait comme" le président des journalistes" qui parle aux français par cet intermédiaire.

    3) Il s'agit en fait  d'une cérémonie de la monarchie républicaine française.

    Tout un cérémonial déférent, dans le salon rouge d'apparat. Alerte à celui qui va poser une question dérangeante....

      Le 14 janvier 2014, c'est bien  un journaliste accrédité de la presse présidentielle qui fut autorisé à poser "La" question attendue, finalement très calibrée. La réponse ne fut d'ailleurs pas très instructive...

    Les professionnels de la presse si nombreux sur place (de 350 à 400 c'est énorme)   peuvent aller jusqu'à s'auto-censurer puisqu'au final, rien de très vivifiant  n'en ressort. Les journalistes apparaissent même dans ce cadre   avec l'image gênante d'un "corps intermédiaire" révérenciel et complaisant. Un écran miroir.

    Thierry Mandon a parfaitement raison de souligner combien est inintéressante cette sempiternelle  question de savoir si l'actuel président va se représenter en 2017. Une demande  qui intervient en permanence dans les débats journalistico-politiques  hexagonaux.

    Comme si le plus fondamental pour tous n'est pas tant de savoir comment l'actuel roi dirige mais surtout qui sera le monarque suivant !

    Cela se passe ainsi dans le Palais Présidentiel de l'Elysée.

    Effectivement, la réunion président/presse  n'est absolument pas une conférence de presse mais bien  un rite suranné, obséquieux, bavard complètement démodé de la Vème république.

    A réformer et simplifier pour devenir une...vraie conférence de presse  !?

    Mais,pour devenir une vraie conf' type Maison Blanche, encore faudrait-il, M Mandon, changer tout le système et non simplement le jeu des questions !

     

                                                             Sylvie Neidinger

     

    Cité par TDG

     

     

  • Charles-Henri Favrod: élégance de l'indépendance du journaliste

    Ce blog continue la déclinaison de la thématique du Libre dans  les conférences forts intéressantes du TEDxGeneva. Non pas par obsession ou par promotion. Mais parce que le contenu des conférences était fort intéressant.

    #tedxgeneva,grnd reporter,accords d'evian,rsr,université de lausanne,vaudois,belletrien,charles-henri favrod,journalisme,histoire,libertéIl fallait absolument évoquer le journaliste Charles-Henri Favrod qui du haut de ses 87 années péniblement appuyées sur des cannes a fait l'honneur de sa présence.

    Wiki présente ainsi ce journaliste helvète de premier plan très honoré (légion d'honneur, officier des arts et des lettres...) Membre d'honneur de la Presse Suisse.

          GRAND REPORTER  "BELLETRIEN" VAUDOIS

    "Charles-Henri Favrod, né le 21 avril 1927 à Montreux, est un journaliste, photographe, essayiste, directeur de publication et bellettrien vaudois.(...) Il crée Télévision Rencontre, dont le premier film, Le Chagrin et la Pitié (1969), constitue un succès mondial, couronné en particulier au Festival de New-York et ouvrant le grand débat sur le régime de Vichy."

    Il démarre d'ailleurs sa conférence en rappelant ses humanités à l'Université de Lausanne. Il commença par le latin et le grec....la genèse d'une autre génération de journalistes aujourd'hui "webisés".

    Gazette de Lausanne, Radio Suisse Romande, Musée photo de l'Elysée...#tedxgeneva,grnd reporter,accords d'evian,rsr,université de lausanne,vaudois,belletrien,charles-henri favrod,journalisme,histoire,liberté

    Sa liberté à lui ? Dans les années 50,  avoir commencé à  chercher l'information écrite et photographique "de l'autre côté" ou "sous une autre facette, notamment autour de la guerre d'Algérie, entre autres.

    L'écouter le 7 avril 2014 : Les clefs de la décolonisation

    Du "bon boulot": chercher les angles inédits. Dans un conflit, donner la parole à ceux dont le point de vue n'est pas toujours mis en exergue.

    Il  favorisa les rencontres secrètes qui permirent les accords d'Evian.

    Le rôle du journaliste libre et indépendant d'esprit. Et un peu plus encore.

    Position qui forcément sur le moment, lui a valu une inconfortable  volée de bois vert."C'est faux de prétendre que j'ai été un porteur de valises" a-t-il dû rectifier.

    Il a ensuite porté  par sa voix journalistique personnelle et non ses bagages -sinon ses bagages intellectuels !- les éléments d'une négociation de paix internationale de premier plan en donnant accès aux revendications d'une des deux  parties en présence.

                                                                             Sylvie Neidinger

     

    Blog-Série n°5/TEDxGeneva 2014:

    1/5-FREEDOM@digital age à Carouge

    2/5-Richard Stallman: libre n'est pas gratis!

    3/5-Gwenn Seemel et la multiplication des petits pains

    4/5-Lessive digitale "libre". Vraiment ?

    5/5-Charles-Henri Favrod élegance de l'indépendance du journaliste

    Crédit Images /photos Neidinger sous commons creative


  • Le salut du journalisme : hyper-local ou en hyper-web-proximité?

    La chaire "Convergences, Laboratoire du journalisme numérique" basée à Grenoble P1080091.JPG(Sciences-Po, GEM et Supcréa) proposait récemment un Forum de réflexion sur le thème de la mutation médiatique face à la digitalisation.

    Quelques suisses invités n'avaient pu faire le déplacement.

    Réponse, docteur ?

    Article disponible sur le site du Club de la Presse 38

    Dont ma  conclusion suite aux diverses interventions :

    "Il ne s’agit  pas pour les médias d’aller conquérir la niche géographique locale la plus infime....

    Hyper local n’est   pas un stade infra du local,  lui-même supposé  placé  sous le régional.

    Avec la webosphère, les anciens codes  hiérarchiques sont cassés.

     L’info est consommée par un « consommateur en proximité médiatique » qui de ce fait se sent « en communauté d’intérêt, de sujet, de thématique »

    Qu’il habite à 2 km ou à l’autre bout de la terre, il ressent une grande  proximité phatique, empathique.

    En fait l’hyper local, c’est juste de l’hyper  lointain connecté !"

    C'est en tous cas ce que les blogs TDG nous enseignent ! Au nombre de 400, ils sont normalement en référence avec la région lémanique franco-suisse. Leurs thématiques retenues tournent autour du genevois pour partie et de grands thèmes à la Une. Elles montrent en tous cas une réelle  communauté locale de lecteurs.

    Mais pour une part seulement !dijonscope,sabine,torres,chaire convergences,journalisme

    Les blogueurs sont surpris de recevoir des courriers de l'autre bout de la planète issus de personnes qui se sentent tout autant en ...proximité !

                     Sylvie Neidinger

     

     

     

    sur la photo:Sabine Torres, unique actionnaire de Dijonscope, une pure"pure-playeuse", véritable "patronne de presse"localisée en région Bourgogne.

    Elle réclame non pas des subventions mais une égalité de traitement par les pouvoirs publics: une TVA à 2,1 % comme la presse et non à 19,6 %pour son site en ligne.

    A 18 ans, cette journaliste ...pure et dure(qui ne participe ni aux cocktails-presse ni aux voyages de presse invités, ni au journalisme de communiqués)  avait déjà lancé son  premier site internet...

    Après avoir adopté pour Dijonscope la formule gratuite puis l'abonnement payant, elle affirme aujourd'hui que "si le lecteur ne me suit pas, je ferme" Réaliste et courageuse ! SN

    Rubriques du blog Neidinger concernées : Journalisme, journalistes /Blogosphère#web@com

  • Locale française délocalisée à Tunis, journalisme en question

    Les voitures, cela se fabrique de plus en plus hors du pays consommateur, le textile idem. La facturation peut être générée au Mexique ou en Chine. Des services complets d'informatique  passent de l'Europe à l'Inde. La délocalisation est désormais  une variable du jeu économique.

    Et cela continue dans des secteurs jusqu'alors non touchés...

    Un article du blog Big Brother du Monde en  signale un nouveau type. La rédaction en Tunisie d'articles d'information...locale française. Inédit.

    Certes, précision importante sur le statut. Le média en question n'appartient pas à la famille  de  la presse (avec numéro de commission paritaire) C'est une régie publicitaire qui habille d'infos ses petites annonces.

    La fonction du rédactionnel étant dans ce cas non pas une  matière première mais un  pot de confiture. A savoir un  habillage pour attirer,  inciter le lecteur à se rendre sur le web pour lire les PA.

    Avec comme producteurs en Tunisie, des salariés payés 300 euros par mois pour 10 à 15 articles par jour. Stakhanovisme.

    Leurs sources? 

    La PQR, les tv régionales,  "20 minutes", des  newsletters  institutionnelles, lettres de Conseils Généraux etc.

    Pour ré-écrire une info de locale sur Lyon, Toulouse ou Bordeaux. Bientôt Caen, Nice et Paris.

    Parasite, elle tire sa substance par reprise d'infos déjà parues chez d'autres. Ce qui n'est pas illégal.

    Cela pose problème tout de même :

    1-La régie publicitaire s'appuie sur le travail d'autres  médias qui eux, ont fait leur boulot basique à savoir RECHERCHER, VERIFIER LES INFORMATIONS.

    2-Quid de la fraîcheur et de l'intérêt?

    3-Faire travailler des Tunisiens  "comme des esclaves" dit l'article

    Le plus surprenant est la promotion sans complexe  de cette délocalisation d'info locale sur le site web de l'Ambassade de France à Tunis !!!ambassade.GIF

    Une brèche est ouverte.

    La question va se poser quand les journaux de presse, écrits et/ou digitaux, vont eux aussi délocaliser.

    Cela commence à se produire sous une autre forme : la mutualisation.

    Comme le pratique Ebra . Ce  Groupe de presse propriété du Crédit Mutuel fait diffuser le même article    dans chacun de ses journaux de PQR: Dauphiné Libéré, DNA...

    Economie de journalistes.

    Photocopie de l'info très, très loin  de ce qui fait le coeur du métier, l'interêt du lecteur/auditeur: la recherche de données  neuves, de terrain et originales.

    L'INFO-PHOTOCOPIE

    Acrimed, l'Observatoire critique des médias évoque cette mutualisation.

    Qui est victime de ces économies industrielles en marche ? Certes, celui qui recoit l'info-photocopie.

    Mais surtout la profession des émetteurs d'infos. 

    A la question télévisuelle posée  à un responsable national de Pôle Emploi en octobre 2012 : "quelle est le métier le plus en crise économique" La réponse  fut sans hésitation "les journalistes : trop de monde pour trop peu d'annonces".

    Une partie du problème s'explique par la pléthore de  formations presse. Bien au delà des besoins. (d'autant qu'on peut aussi intégrer ce métier  sans école)

    Il fait rêver, certes.  Des instituts de formation opèrent dans toutes les régions de France. La seule ville de Grenoble accueille deux écoles. Deux années d'études  intégrées le plus souvent après un bac + 2, +3 voire plus.

    Et  là une certaine hypocrisie générale doit être signalée. L'existence du nombre trop important d'organismes  de formation n'est- elle pas en place pour fournir aux médias des armées de....stagiaires gratuits ????

    Je peux en témoigner. Cela date un peu.  Des stages- écoles vécus sur le terrain en réel en fonction pro: 3 mois de conduite de nuit pour une grande radio parisienne, 3 mois de PQR, 3 de médias nationaux etc.

    Tout bénéfice pour  les entreprises de presse qui n'ont qu'à lire les CV et trier des cohortes de stylos ou souris gratuits super honorés d'avoir été sélectionnés.

    Normalement au bout d'un tel parcours, il y avait de l'emploi. Pour les nouvelles générations : le vide, la précarité.

    Le mouvement s'accélère avec ce nouveau type de délocalisation-parasite ( car en ré-écriture de données) comme le cas tunisien ou celui  des articles passe-partout, mutualisés entre plusieurs supports de groupes de presse. Car Ebra n'est pas le seul à réduire ses coûts de production de la sorte.

    On observe également que le passage du papier au web 2.0  voit une stricte diminution des rémunérations. Avec même une tendance vers le "carrément non payé"

    Anecdote véridique  vécue il y  a 8 ans avec le rédac chef d' une net-rédaction. Il proposait du travail mais non rémunéré- une habitude visiblement.

    Devant mon étonnement, sa réponse fut extraordinaire:" cela serait trop injuste vis à vis de tous nos autres collaborateurs externes que nous ne rémunérons pas non plus. Votre intérêt sera de voir votre signature dans notre publication. C'est une magnifique carte de visite

    Bigre. Net refus  évidemment.

    En réfléchissant, en Tunisie au moins, les rédacteurs délocalisés de la régie publicitaire française  gagnent 300 euros par mois !

                                                                                                                    Sylvie Neidinger