Le poids des mots, le choc des photos. Sémiologie d'une photo du quotidien Libération.
Voici le cliché qui accompagne l'article interview de E Philippe du 28/3/2020 où il se défensait de tout retard . Elle qui mérite réflexion. Péremptoire, il annonçait, :" je ne laisserai personne dire qu'il y a eu du retard sur la prise de décision s'agissant du confinement»" La photo le montre beaucoup moins assuré....Le choix visuel de la rédaction est hyper symbolique.
Une photo hyper complexe, duelle, atypique, bizarre avec un premier ministre dédoublé, l'air pincé. Sa main droit s'accroche au chambranle de la porte. Comme si, sonné l'individu avait besoin de se raccrocher. Ou alors toucher du bois pour conjurer le sort. Un rideau vers ue ligne de fuite arrière.
Il ne regarde pas l'objectif, donnant le sentiment d'un visage détourné. Ni face au public ni de profil. Le cliché le présente de biais, regard en biais. Pas direct. On voit son dos et sa poitrine, le miroir renvoie l'image.
Le jeu des miroirs est hyper compliqué, à l'image de la complexité de la situation du Premier Ministre, qui probablement "avale de nombreuses couleuvres".(cf La relation avec le président Macron, narcissique)
Il semble enfermé. Il semble étouffer. Le premier ministre est ici, selon Libé, face à ses paroles qui disent "qu'il n'y a pas eu de retard". Coincé.
Sylvie Neidinger