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Bérézina 1812-2012. Plus de 7000 morts helvètes. Relecture Suisse avec les Editions Cabédita

L’interminable hiver 2012/2013 qui n’en finit pas avec ses froideurs inédites n’a-t-il pas tout simplement marqué le souvenir de l'hiver 1812 ? Celui qui vit l’enlisement des troupes napoléoniennes du côté de la Bérézina dans le cadre de la campagne de Russie ?berezina2012,editions cabédita

 Les Editions Cabédita ont marqué l’anniversaire de  cet épisode tragique de l’histoire ouest- européenne par une publication. « La Bérézina : Suisses et Français dans la tourmente de 1812 »  

Le document ajoute à historiographie générale la version de la  Suisse, ce pays  non pas   «guerrier » mais » « ce pays de guerriers » qui s’engageaient alors dans les combats des Autres.

On parle de quatre régiments helvètes carrément disparus...

Soldats capables de la « furie du désespoir », pontonniers et 2ème corps  qui ont permis le passage sur la rivière et évité humiliation de la Grande Armée.

A quel prix ? Rien que pour  les Helvètes,  une estimation à plus de 7000 pertes, 400 survivants, seul ce dernier chiffre étant certain. [selon les ouvrages de 5000 à... 10 000 morts suisses] Le chiffre global du retour dans l'Empire français fut de 5 %.

 Le livre qui décrit cette ancienne bataille biélorusse est publié dans la collection bien nommée  « Archives vivantes » L’ouvrage, très riche en informations est aussi un guide de voyage pour ceux qui par loisir pérégrinent in situ  sur les champs de bataille.

 Eric Caboussat a l’histoire active !

Il fonde sa maison d’édition en 1988  dans le petit village de Bière sur la base de ce slogan imparable: « connaitre son histoire aide à prendre les bonnes décisions. »

berezina2012,editions cabéditaCe véritable « militant de l’Histoire avec un grand H »  indique dans l'Introduction :« en tant qu’éditeur et délégué du Souvenir napoléonien pour la Suisse, je suis heureux d’être l’initiateur d’un projet de livre à double détente puisqu’il nous offre plusieurs grilles de lecture de cette tragique campagne. Il est étonnant d’ailleurs que cette expédition réunissant vingt nations et qui va entraîner le bouleversement de l’Europe toute entière n’ait jamais été perçue que sous l’angle russe  ou à travers le prisme français, les autres protagonistes étant relégués à de la simple figuration. Croates, Italiens, Suisses et Polonais font nombre mais restent des seconds rôles. C’est cette perspective que nous avons voulu rompre ici. »

Les troupes Suisses s’illustrent dans ces combats des 26 au 29 novembre 1812: un désastre humain. Hommes brûlés par les morsures du froid glacial à moins 28°, sans équipement, sans nourriture.

Intéressante relecture avec la loupe helvète,  à la fois par la méticuleuse description des évènements dans leur précision historique  et par le  regard contemporain re-posé sur  les faits :« Un silence de plomb  a pendant des mois entouré le sort des régiments suisses en Russie. Aucune nouvelle ne parvenait du septentrion de l’Europe. Et la censure se chargeait d’interdire toute mention  » (p135) «  Hôpitaux devenus épouvantables charnier » (p126)

Soldats tombés par milliers. Retour inimaginable de souffrances car « la sortie de la Russie ne signifiait pas la fin du calvaire. » p130.berezina2012,editions cabédita

 Mais le chapitre le plus surprenant est probablement celui consacré à la Confédération Suisse (1803-1813) Il peut étonner les nationalistes contemporains de tous poils avec ce titre de chapitre: « Napoléon Bonaparte refonde la Suisse»

Paradoxal, ce rôle de la France voisine autour de l'Ancienne confédération !

 « Nous partons de la petite Suisse pour mieux cerner le caractère exceptionnel de cette gigantesque campagne qu’il fallait appréhender dans sa globalité »

Oui, Eric Caboussat est un "hyper- suisse" ! Au sens où il part effectivement  de la dimension  locale (Bière-Vaud-Romandie) Mais  pour mieux se connecter à de complexes relations intra-européennes.

Ce, dans l' ouvrage en question. Egalement dans sa démarche entrepreneuriale d'éditeur romand.

Car son champ d’action s'étend particulièrement sur la région Rhône-Alpes, la Suisse romande, la Franche-Comté, la Bourgogne et l'Alsace, soit une  frange-Est de la francophonie.

En zone de diffusion, certes. Mais aussi en zone de création littéraire. Editeur bien installé sur deux jambes...

Originales, au final, ces connexions "interrégionales supranationales" d'un éditeur...étonnant.

                                                                                               Sylvie Neidinger

 « La Bérézina : Suisses et Français dans la tourmente de 1812 »par Thierry Choffat et Alain-Jacques Czouz-Tornare. Editions Cabédita 2012 Isbn 978-2-88295-629-3

 La maison d’édition CABEDITA, Bières. www.cabedita.ch

berezina2012,editions cabéditaUne philosophie soutend la démarche éditoriale. Cabédita publie chaque année une trentaine de livres (pas qu’historiques…) Soit une vente de 60 à 70 000 livres

Une  formidable usine à revisiter l’histoire, la littérature avec le  vocabulaire entrepreneurial voire de stratégie militaire: équipes organisationnelles, cohérence éditoriale, avec même une « task force": une force d’intervention rapide  sur un ...sujet précis !

 Il dit lui même  avoir  "investi un créneau" celui du " littéraire consacré à l’histoire, la mémoire, le patrimoine et les traditions."

 

Complément:

*Gruyère célèbre seule les 200 ans de la Bérézina Le Matin

*une bataille vieille de 200 ans unit et divise la Suisse swissinfo

*Dans le canton de Fribourg, la ville de Villars-sous-Mont, en Gruyère est la seule à rendre hommage aux morts suisses. La Gruyère et la Bérézina

*1812, la Bérézina des Suisses, victimes du  duel entre deux empereurs Les observateurs.ch

*Centre d'Etudes Napoléonniennes; Bérézina2012.

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