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Brexit: la bulle du déni britannique explose à Salzburg

Theresa May est furax. La presse d'outre manche insulte, la dit humiliée par les 27.....

Tremblante, l'oeil noir, elle convoque le  vendredi 21 septembre une conférence de presse (noire) au  Downing Street.

Elle dit "tomber des nues" Elle tombe de haut effectivement..tellement sa position était..perchée !

Elle parle d'une impasse et réclame aux autres se joindre à son avis comme un ordre !

Bigre, diantre.

Encore une douche écossaise pour elle....

La crise de nerf est juste le résultat de ce que les européens observent depuis l'annonce du brexit : un Royaume-Uni en déni complet dans sa bulle et son splendide isolement.

Les oreilles britanniques sont fermées sur ce que les 27 leur signalent depuis le vote de sortie par Michel Barnier interposé.

1-L ' UE ne réclame pas leur départ. Ce sont eux qui décident de quitter un système complexe dont ils n' imaginaient probablement pas les implications.

2-L'UE est une construction juridique contraignante et solidaire pas seulement le plus grand marché du monde...

3-Theresa May entend picorer ce qui l'intéresse et nomme sa proposition le plan de Chequers. Elle demande le beurre et l'argent du beurre. Réclame l'accès au marché européen pour les marchandises mais sans en prendre les autres volets qui vont obligatoirement avec dont la circulation des personnes. Or, le "tout" est la base juridique du système... Pas de segmentation!

 Les cas de l'Irlande du Nord, de Gibraltar sont difficiles.Cameron et ceux qui ont réclamé de sortir n'y avait probablement pas songé.

                                      LE DENI  DU REVE NATIONALISTE

Depuis plusieurs mois on observe un débat interne....au parti conservateur en total déni des enjeux réels et de ce que les AUTRES, les continentaux leur disent.

Le Royaume-Uni, dans sa bulle se construit son film nationaliste. En quittant l'Europe, il rêve de  retrouver carrément la grandeur de son Empire coloniale.

Pensée magique.

Au réel tout s'écroule. La livre continue à chuter. L'immobilier tombe. La consommation se tasse. L'inquiétude de la population a surgi au lendemain du vote de juin 2016.

Le brexit sans accord annonce un chaos infini.

Le brexit avec accord ne peut QUE respecter le fonctionnement de l'Europe.

Insulter les européens ne sert strictement ...à rien.

Le Royaume-Uni voulant sortir   du système est juste  indécent à demander les avantages de ceux, les 27,  qui s'engagent dans le système avec toutes les contraintes.

La Reine, fine mouche a tout compris. Elle qui n'a pas le droit de s'exprimer  avait un jour par son vêtement signalé combien faire partie de l'Union Européenne était essentiel au Royaume.

Ils choisissent de quitter mais ne peuvent modifier les règles de l'édifice à leur profit.

Excellente analyse de Denys Mc Shane sur l'attitude déplacée de T May qui mène le pays au pied de la falaise selon lui . Il analyse les enjeux de la paix en Irlande.*

  Les britanniques sont désormais face à eux mêmes. Eux seuls; pas besoin d'insulter les autres....

Et en attendant la livre chute à l'image de la catastrophe annoncée en cas de brexit dur.

Lire cet excellent article sur la Grande-Bretagne et sa stratégie commerciale perdante.

 

 

                               Sylvie Neidinger

 

 * Mc Shane :

"Ce ne sont pas les Européens, c'est simplement Dublin qui ne peut pas accepter quelque chose qui va risquer la paix. Il y a des nationalistes extrêmes qui détestent Gerry Adams [dirigeant politique nord-irlandais] et qui pensent qu'ils sont tous des traîtres. Ils luttent pour unifier l'île. Toutes les forces de sécurité en Irlande du Nord sont terrifiées de l'agressivité de Theresa May sur cette question-là. Elle est prisonnière de protestants extrêmes, anti gay, anti avortement, qui ont presque le contrôle total du parti conservateur.

Les Européens ne contribuent-ils pas à fragiliser encore plus la Première ministre britannique ?

Madame May a écrit une tribune dans Die Welt, à Berlin, dans El Païs, à Madrid, insistant sur ce point : elle veut envoyer des ministres pour donner des leçons aux politiciens des 27. Et hier soir, elle a simplement lu le texte de son papier dans les journaux que tous les autres leaders ont déjà lu. Elle n'arrive pas avec des propositions concrètes. Monsieur Barnier a dit depuis le début des choses très claires. Oui, vous allez quitter [l'Union européenne]. On va organiser un accord basé sur trois principes qui n'ont pas changé depuis deux ans. Un, vous devez payer ce que vous devez payer. Deux, un traitement décent pour les ressortissants européens. Et trois, pas question de frontière avec Dublin. Theresa May a accepté, elle a engagé l'honneur de l'Angleterre. Et maintenant elle dit non.

L'absence d'accord est-il quasiment intégrée au Royaume-Uni ?

Non. Par exemple, il y a l'équivalent du Medef qui a fait l'annonce aujourd'hui que 80% de leurs firmes, s'il n'y a pas d'accord, ne savent pas quoi faire. Ils vont certainement fermer des usines. Il y a 1,4 million de jeunes qui n'étaient pas assez âgés pour voter. Et il y a des vieux, des Anglais, qui ne sont plus parmi nous. C'est l'avenir du pays qui est en jeu. Regardez la Suisse, le pays des référendums. Si les Suisses arrivent avec un résultat qui serait mauvais pour la Suisse, ils revotent. Toute la politique est bloquée. Le gouvernement ne fait rien. Les partis politiques sont bloqués. Il faut quelque chose pour couper le nœud gordien chez nous. Je ne suis pas fana des référendums. Mais je crois que le pays va aller sur l'abysse, sur les falaises si on continue avec le Brexit."

La posture de déni de Theresa May qui pensait imposer son plan de Chequers. La panade complète.

Et les britanniques de plus en plus inquiets.

 

En attendant ....Dessin de Ruben, Pays-Bas lu dans le Courrier international

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