Certains y voient du poujadisme. Le mouvement des #GiletsJaunes semble d'un autre type: une véritable jacquerie révolutionnaire. Un échec majeur de la politique macroniste, ce nouveau monde finalement très versaillais !
On notait dans les prémices du mouvement l'usage du vocabulaire de 1789. Le drapeau, la Marseillaise chantée. Il s'attribue le terme de "peuple" "qui veut monter sur Paris", peuple qui veut "chercher Macron". Ils veulent abattre le pouvoir, dissoudre l'Assemblée Nationale; "le peuple est souverain" entend-on.
Tout y est, les piques en moins.
Le mouvement cible celui qui se comporte d'une façon saugrenue en monarque républicain vertical, cassant, insultant sur les "gens qui ne sont rien et qui emplissent les gares". Insultant régulièrement à tout bout de champ "les ouvrières illettrées", on en passe et des meilleures...
Emmanuel Macron eut cet été cette parole terrible pour un Président de la République" "venez me cherchez". ....Les #GiletsJaunes actuellement viennent le chercher ! Message entendu.
Il a supprimé les corps intermédiaires, partis et syndicats. Il est donc en direct face à eux.
Il en est devenu totalement inaudible aujourd'hui lui et son gouvernement.
Les bonnets rouges bretons faisaient eux aussi référence à la période révolutionnaire à commencer par l'usage de... bonnets rouges. Leur révolte, toutefois plus circonscrite au monde des transporteurs, des agriculteurs, a obtenu gain de cause quand le gouvernement de l'époque (Hollande, Royal) prit peur. En effet les individus commençaient à s'attaquer aux lieux physiques de l'impôt: les perceptions. L'idée de taxation automatique par portiques sur toutes les routes fut vite abandonnée. Les sans-dents,expression scandaleuse du président Hollande, avaient gagné.
#GILETSJAUNES : MADAME ET MONSIEUR TOUT LE MONDE
Les gilets jaunes ne sont pas simplement circonscrits au monde professionnel des transporteurs: sur les barrages on observe les gens de tous âges et tous métiers dont les retraités pour la hausse de CSG (hypermotivés) les indépendants et tous les gens"ordinaires" qui n'en peuvent plus de leur plein d'essence pour la mobilité entre autres hausses, du passage à 80 km/h pour selon eux faire entrer encore plus de pv dans les caisses de l'Etat.
Dire que la colère est plus rurale que urbaine n'est pas exact. Certes les mobilités autonomes sont essentielles en campagne. Mais les urbains souffrent aussi des hausses.
Parler d'un monde supposé d'en bas face à un monde supposé d'en haut est également un clivage méprisant, inexact qui se lit à tout bout de champ dans les analyses en cours.
Parler des invisibles est également inexact: c'est la France du quotidien, bien visible.
Salariés, indépendants, retraités... la fameuse convergence des luttes réussie par les gilets jaunes et pas par les syndicats ou autres.
Il faut surtout analyser la situation en termes de consentement à l'impôt sous toutes ses formes. Et de rupture.
Ici le mouvement des Gilets Jaunes est beaucoup plus inquiétant pour le gouvernement qu'une révolte étudiante sur les pavés car la rupture est effectivement consommée avec la population.
Le Gilet Jaune, c'est Madame ou Monsieur Tout le monde, automobiliste et pas que.
La colère gronde. Se structure par les réseaux sociaux.
Une violence se fait jour, des dérapages racistes et autres sur les barrages.
Une colère protéiforme qui n'entend pas s'arrêter. On compte plusieurs décès déjà. Deux morts, 500 blessés. Les dépôts de carburant bloqués.
Un péage a subi des dégradations majeures à Virsac.
Plus de 200 radars furent vandalisés en un seul week-end
C'est assez inquiétant car hors de contrôle, transversal, concerne la société sous diverses composantes. L'île de la Réunion est très impactée.
Lors des manifestations étudiantes, qui lancent des milliers de jeunes dans les rues certains responsables ou journalistes ont parfois cette expression en bouche: "quand le tube de dentifrice est vidé, c'est difficile de remettre la pâte dans le tube". Ils font référence à la difficulté du retour à l'ordre.
Or, le mouvement des gilets jaunes ne concerne pas les seuls étudiants mais toutes les typologies. C'est la société dans sa profondeur qui est impactée. Comme actif sur les barrage ou soutiens (rappel 70 % favorables dans les sondages)
Les policiers savent qui puisqu'ils partageaient avec eux les premiers barrages de terrains, dans une ambiance bon enfant au départ.
Les autorités justifient la hausse d'une façon maladroite : la distorsion du réel et l'écologie qui a bon dos. L'argent en fait est rapatrié au budget général pour combler les déficits.
La future hausse programmée pour 2021 sous couvert de taxation écologique doit porter le plein de carburant à 100 euros.
Cela semble intenable dans le contexte des Gilets Jaunes. Sans compter les hausses prévues de péage urbain, d'essence et le prélèvement à la source mis en place à fin janvier 2019.
La crise est majeure, la colère profonde. Traiter cette colère sur le mode répressif et policier ne suffira pas à l'éteindre.
La voie de sortie de ce mouvement sans porte parole semble totalement difficile.
Sylvie Neidinger
Suite. Le mouvement s'amplifie. La CGT entre dans la danse et bloque les dépôts de carburant; La situation est insurrectionnelle à la Réunion. La population soutient le mouvement plus encore.(sondage) Le Président n'a pas pris la mesure du problème. Il entend "expliquer "