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G-Genève Galeries - Page 3

  • "Elle" s'est déshabillée pour le "faiseur d'images" Peter Knapp, "l'imperfectionniste perfectionniste!

     Qui, Elle? Elles ?  geneve,magazine elle,peter knapp,#blogneidinger,musée de penthes,barbara polla

    Le Musée des Suisses dans le monde aime les photographes. Après Marco d’Anna  (2012) et René Burri,(Utopia en 2013)  Peter Knapp  a exposé  récemment  ses  101 regards sur les femmes, réunis par Valentine Mayer, commissaire de l’exposition.(11juillet-30 novembre 2014)

    geneve,magazine elle,peter knapp,#blogneidinger,musée de penthes,barbara pollaUne rétrospective active car pour l’occasion genevoise, l’artiste- né en 1931 à Bäretswill-  a décidé de boucler la boucle de son art. Il a  produit à dessein un surprenant cliché local à taille humaine large comme un mur complet-  baptisé « l’Avenir de Genève » et spécifiquement dédié à cette expo de Penthes.

    Huit genevoises enceintes ont "posé nu". Certaines (pas toutes) ont ensuite participé à une visite, le bébé dans leurs bras !!

     Etonnant tour de cadrant pour cet esthète,  à ses débuts, d’une« femme de couturier » hyper-sophistiquée, maquillée, apprêtée, chic.

    En un mot,  reconstruite par un photographe architecte du vêtement en action.geneve,magazine elle,peter knapp,#blogneidinger,musée de penthes,barbara polla

    A Genève le photographe boucle son cycle en  passant de la ligne d’angle de ses débuts de carrière  aux rondeurs naturelles !

    Son trajet : le « Faiseur d’images » quitte jeune la Kuntsgewerbeschule de Zurich qui l’initia à la  rigueur géométrique des angles droits et à  l’interdisciplinarité du Bauhaus  pour les Beaux-Arts à Paris, en 1951 avec 100 francs en poche.

    Ses copains d'alors se nomment César et Dmitrienko...L'inconnu sait s'entourer.

    Il va devenir rapidement un maestro du microcosme  parisien, loin du calme de  ses Grisons où toutefois une tante avait eu la bonne idée d'envoyer des USA le magazine Harper’s Bazaard que le petit Knapp parcourait avec gourmandise.

    geneve,magazine elle,peter knapp,#blogneidinger,musée de penthes,barbara pollaA Paris, son regard fonctionnel le lance dans l'univers Mode.Celle des couturiers type  André Courrèges et ses vêtements droits, géométriques portés par de jolies  insaisissables qui s’envolent et virevoltent sous l'objectif de Knapp. 

    Virtuosités sophistiquées des  clichés type robe Yves St Laurent dite "Mondrian", ses diagonales…

    Femmes en mutation. Révolution féministe des années 60, 70 qu’il accompagne. En regard d'homme.

               KNAPP INVENTE LA FONCTION  DA !   Directeur Artistique mais aussi  sculpteur, illustrateur, peintre, photographe.

    geneve,magazine elle,peter knapp,#blogneidinger,musée de penthes,barbara polla Hélène Lazareff  le fait venir à ses côtés en 1959. Il entre à Elle comme DA d'un magazine féminin dont il  va inventer  une  charte graphique en toute liberté avec pochoirs et tampons.

    Il pratique les écritures dites"main libre" si modernes.  Bien loin de l’école typographique suisse dont il ne se revendique pas (les Max Bill, Adrian Frütiger).Il supprime la règle du gabarit.

     Au-delà du « journal de la  femme que les hommes regardent » il  va remodeler l'iconographie de la  presse. Il quitte Elle en 1966.

     L’expo de Penthes n’a rien omis du parcours complet.

    Ni  les Unes historiques de Elle ni les chemins de fer du magazine,ni  le visionnage des vidéos [démarrées en 1965] des DIM(anches) de DAM(es) et D(h)OMmes.

    Daisy de Galard, à la vieille ORTF. Dimdamdom : voyage dans le temps !

                                     BILDERMACHER : QUESTION D’IMAGE

     

     geneve,magazine elle,peter knapp,#blogneidinger,musée de penthes,barbara pollaPeter Knapp innove sans cesse. Quittera Paris et la mode.Celui  qui produit des clichés hyper construits va passer à carrément autre chose avec ses  «  Femmes griffées » telle « Brigitte 1989. » qu'il  redessine sur pellicule  en la rayant.

    Il  quittera finalement l'univers presse mode pour la sculpture et le reste.

    La boucle se boucle. Après sa Nicole [avant/après] de 1965, non maquillée /maquillée, il termine avec les rondeurs enceintes de la cité calviniste.

     A la question que j’eus la chance de pouvoir lui poser  le 11 octobre dernier à savoir : de toutes ces propositions, quel type de femme qu’il préférait ? Sa réponse  fut directe sans un seconde d’hésitation : assurément les dernières photographiées, les  femmes nues. Donc naturelles.geneve,magazine elle,peter knapp,#blogneidinger,musée de penthes,barbara polla

     Peter Knapp a accompagné l’esthétique du féminin dans ses mutations d’après- guerre.

    Il fait des confidences dans un documentaire…Sa mère,  chanteuse d'opérette amateur le réveillait parfois la nuit pour admirer les lumières artificielles des premières...pubs néon scintiller sur un lac helvète lorsqu’il était enfant. Cette mère: parfaite éducatrice à l’IMAGE.

    "J'ai vite compris que j'ai une vision" avoue-t-il dans le docu qui lui est consacré "Knapp, faiseur d'image. L'art et la manière. Arte, Image et Compagnie"

     Ses 101 ou 110 ou 20 000 regards, dans le fond, cherchent probablement à retrouver, revivre  la douceur, l’intérêt de son instant magique personnel ?

    geneve,magazine elle,peter knapp,#blogneidinger,musée de penthes,barbara pollaC’est le sens de la dédicace qu’il  laisse  dans une incroyable simplicité et gentillesse en retour aimable  à celle qui l’a photographié « Merci pour vos IMAGES »

    Terminologie hyper révélatrice que ces  "images" fixes, animées, construites, élaborées.

    Mais jamais photographies de l’instantané, tel de reportage de presse.

    L'IMPERFECTIONNISTE TOTALEMENT PERFECTIONNISTE !

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    Lors du débat fort intéressant  de ce samedi 11 octobre- qu’il croisait  avec la célèbre  genevoise Barbara Polla, il  confirma ne pas être un photographe qui capte l'instant fugace.Ni pouvoir l’être.

    Peter Knapp élabore en réflexion son  visuel. Celui des années dites de la "libération de la femme".

    Perfectionniste, le photographe des Grisons maîtrise, pense, prépare sa création dans le moindre détail.

    Malgré toute cette hyper préparation  il se définit comme imperfectionniste.

    Le premier, plein de certitudes sait où il va. "L'imperfectionniste lui   ne va pas où l'on veut qu'il aille. J'aime ne pas trop savoir où je vais, confie-t-il !"

    Il boucle également sa boucle en...rachetant certains  tableaux de ses débuts pour les ...modifier, les transformer en triptyques par exemple ! Il n'aimait pas la manière dont ils avaient vieilli et les re-créér.

    Démarche perfectionnitissime !

     

                                                                                         Sylvie Neidinger

     

     

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    crédit images/photos Neidinger

     

     

  • Béatrice Mazzuri en "fragments d'éternité invisibles"

     Rendez-vous Cité du Temps,  Pont de la Machine- 1, cet extraordinaire « cœur  de fleuve »P1130085.JPG

    P1120940.JPGEntre deux eaux. Celles des puissants flots du Rhône.

    Qui finissent de se prélasser dans le lac et prennent  brutalement conscience de la longueur du périple nécessaire afin de mieux  se perdre dans l’immensité salée.

    Bondir, rattraper  au vol les secondes et les minutes. Se hâter pour mieux mourir….

     Béatrice Mazzuri  expose dans cet espace, magique «cœur de Genève » jusqu’au 22 avril.

    L’artiste  classée dans le courant de l’expressionnisme lyrique y  présente ses Traces d’invisible.

    Des tableaux de grand format. A sa taille presque. Elle adore.

    Une large dimension qu'elle  donne à visualiser sur son site dans sa démarche créatrice à  son atelier.

    Sa technique part du réel et y retourne. Boucle. Exactement comme on nait poussière pour le redevenir.P1120937.JPG

    Les photos de base sont triturées, puis délavées, estompées, oubliées. Ensuite "aquarellisées"

    Et, en fin du processus créatif, reviennent au réel sublimé.

    Un cliché photo sera  au final tiré du résultat pictural, lequel est collé sous « glass » pour un rendu en toute brillance.

    Une curieuse… chasse à l’oubli qui désigne puis omet (!) et trie. Et  ne  donne à voir que l’essentiel !

     J’eus la chance de franchir la porte en passant par hasard,  un mardi  à la Machine.

    -Certes, il n’y a pas de hasard dans  la vie ! P1120938.JPG

    Et  de rencontrer ce jour là deux « âmes sœurs »   au diapason. 

    Béatrice Mazzuri en toute tranquillité et Francesca Schaal Zucchiatti, journaliste, écrivain, laquelle a rédigé le portrait de l'artiste dans le catalogue « Mémoire d’invisible ».  

    Deux mêmes réalités,  la peintre et l’écrivain. « pour Béatrice créer a toujours été un prodigieux geste de synthèse » affirme la vénitienne, son amie, sa complice.

     La tranquille et sereine Francesca vient de publier un roman... noir. Son site web: crimini!

    Pas si simple quand la synthèse est  aussi tirée des rencontres structurantes.

                                         MYTHIQUE PONT DE LA MACHINE

     

    Le jour du vernissage, je sentais le navire amiral immobile vibrer. Concordances….P1130060.JPG

    Le regard porté sur les oeuvres accrochées,  libre et indomptable  ne pouvait s'empêcher de partir pour suivre le fil de l'eau. Aimanté. Prodigieux site de la Machine...

     Je fus également attirée ce soir là  par la musique issue d’un bel objet de lutherie.  De l’univers de la résonance.

    P1130020.JPGCéline Renaud de JMC Lutherie évoqua avec passion ces épicéas, « ses » épicéas si choyés qui poussent  sans hâte   côté Jura,  transformés pour le bonheur des mélomanes. Les raisons de sa présence ? Une collaboration avec l’artiste sur les « sound boards".. P1130091.JPG

     En sortant  un peu tard de l’expo, une seule envie: se laisser porter par les flots impétueux pour voguer  vers Nice et puis Venise et plus encore en direction de l’Orient.

    Il fait nuit. Les eaux sombres reflètent toute la lumière de  la Ville.

    S'accrocher aux éclats....Frêles traces d'invisible, petit fragments d'éternité. 

    Toujours brillants, jamais mats. Pour mieux rebondir

    Ainsi en a décidé l'artiste.

                                                                      Sylvie Neidinger

                         (citation de cet article)                                              

     Reflets et flous de vernissage....                               

                                                                                            Crédits photos ©Sylvie Neidinger

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    P1130052.JPGP1130068.JPG

  • Shan Sa chez Red Zone

    " Et la lune descend sur le temple qui fut "

    La surprise fut, en poussant la porte de Red Zone  au 40, rshan sa bnbnb.GIFue des Bains  le 12 septembre dernier pour la-dite  Nuit des Bains - et les vernissages- de rencontrer directement, en toute simplicité Shan Sa, l'artiste-peintre  invitée, cette jeune femme chinoise  avenante et  si féminine.

    Dont on a senti immédiatement le caractère bien trempé, la suite dans les idées. Le ton juste. Entre ciel et terre, comme ses végétaux ligneux, elle incarne si bien son nom de plume, au vent de la brise qui caresse la montagne...

    Shan Sa est en fait multi-créatrice: écrivain au départ, poétesse, peintre, musicienne. Tout s'enchaîne. Née à Pékin en Chine, issue d'une famille traditionnelle et lettrée, elle se fait littérairement remarquer dès son plus jeune âge, comme le souligne sa biographie :

    " Elle a commencé à écrire et à publier des poèmes dès l'âge de 7 ans et aussi commencé à étudier la calligraphie chinoise et la peinture traditionnelle chinoise. Son premier recueil de poèmes a été publié à son âge de 10 ans et a été largement salué par des écrivains chinois les plus éminents du 20ème siècle, y compris le poète Ai Qing, le romancier Liu Xinwu, Yan Wenjin, et le critique littéraire Xie Mian. Quand elle avait 14 ans, elle est devenue la plus jeune membre de l'Association des écrivains de Pékin."

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    Elle vient étudier à Paris mais la Suisse intervient aussi dans son parcours

    "En 1994, elle a rencontré le peintre Balthus et sa femme japonaise Setsuko en Suisse. Shan Sa est devenue leur assistante. Durant ces deux années, Shan Sa écrit son premier roman en français,  observe le travail du dernier grand maître de la peinture figurative du 20ème siècle. Pendant ce temps, elle participé également à l'organisation des expositions rétrospectives de Balthus à Taiwan, Hong Kong et Pékin"

    Poète, musicienne, écrivain, peintre, elle  tire  plusieurs cordes de son arc de vie. Pour chanter son unique musique.

    Perchée sur un socle solide: ce peintre contemporain part d'un savoir chinois traditionnel certain. Petite, elle s'exerçait à illustrer des poèmes chinois anciens classiques.

    Surprise : lorsqu'elle se met à écrire en langue française, c'est tout de suite...bingo.

    Sa Joueuse de go ( Folio) : roman paru en 2003  qui mêle Japon et Chine connait un succès littéraire immédiat (Prix de  lycéen).

    Extrait:" La légende dit que le Japon est une île flottante posée sur e dos d'un poisson-chat dont le mouvement provoque des tremblements de terre"....

    Une chose certaine, Shan Sa, solide comme la montagne, forte et souple comme la branche d'arbre posée entre ciel et terre, est bien une joueuse de go impérialement chinoise.

    Impérieuse aussi  de sa stratégie....artistique personnelle.

    "Sa silhouette s'incruste dans le ciel. Le vent effleure les branches chargées d'oiseaux particulièrement joyeuses..."                                                                

                                                                                   Sylvie Neidinger


    La galerie genevoise Red Zone continue son travail spécialisé de meilleure connaissance des artistes liés à l'Asie. Shan Sa est visible jusqu'au 31 octobre.

    Quartier des Bains, Genève

    Nuit des Bains, Genève.

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  • Sumo en lutte signalé rue de la Corraterie. Contre qui?

    "Puissant". Massif pourrait-on dire. Comme un sumotori, un vrai. Surprise au détour d'une rue genevoise de croiser une telle masse musculaire humaine de plus de deux mètres !sumo

    Street Art ??? Pas vraiment. Oui, l'oeuvre appartient bien  au domaine de l'Art. Oui, elle est localisée dans la" Street Corraterie". Oui, elle est exposée  d'une manière éphèmère. Trois critères majeurs du Street Art.

     En réalité, en s'approchant, on découvre la plaque de l'artiste Alexandra Gestin.véritable groupie de la thématique japonisante. Et adepte de l'hyper volume.sumo

    Ce sumo albinos 3D  appartient bien  à l'univers des galeristes.

    Mais en expo " total open space"

     

    Renseignement pris, la galerie Bel Air Fine Art est invitée tout à fait officiellement à exposer régulièrement  sur le large trottoir  de sa devanture, au 7.sumo

    Excellente idée car le promeneur s'offre une réelle  expérience de rencontre créative en tournant autour du  lutteur japonais de résine toute blanche et brillante.

    Objet à physionomie humaine mais hors norme visité sous toutes ses coutures... Cuisses et fessiers bovins. Corps déformé. Comme les vrais sumotori. Ceux que dans la vraie vie personne n'a jamais rencontré.sumo

    Mais qui est le challenger du terrifiant asiatique prêt à la bagarre rituelle  imminente ?

    De quel passant  le lutteur japonais est-il en attente dans cette rue de la Corraterie? Vous ou moi? ( je préfère d'ailleurs vous que moi )

    Il est tapi. Prêt à bondir. A détendre son ressort. Inquiétant.

    sumo

    Au fait, le combat est inégal puisqu'en regardant bien, ce  Japonais traditionnel et naté  est déjà plaqué au sol, immobilisé à mort par des fers.

    -Certes pour éviter le vol.

     Les voies  de Genève recèlent de bonne surprises.

    Insolites et volumineuses. Sayonara.

                                                      Sylvie Neidinger

    sumosumo

    sumo

    sumo

    sumo

  • Céramique de pointe à l'atelier Dethurens, Carouge

    Françoise Kindler exposait  cet été en Haute-Provence à Simiane-la-rotonde *. L’artiste genevoise s’installe dès aujourd’hui (vernissage à 17h30 ! ) aux bords de l’Arve chez l’incontournable figure locale du monde de la céramique : Michelle Dethurens.

    Une expo accueillie du 16 novembre au 7 décembre 2012.

    Françoise Kindler malaxe la terre depuis 1978. Comme beaucoup, elle commence par  produire de l’utilitaire, soucoupes, jolis bols et tasses à café.

     Juste assez pour se familiariser aux techniques complexes du ceramique.pngcéramiste,  chimiste en réalité voire alchimiste avec la phase cruciale de la  cuisson…Tellement essentielle au rendu final du produit fini: valable ou jetable, cruel verdict !

    L’artiste présente ce jour une vingtaine de  sculptures presque  en voisine. Car son propre atelier, le bien nommé "Terre", se situe à quelques coulées de fleuve rue des Pêcheries  à la Jonction.

    Ses œuvres témoignent d’une recherche  de design autour de la « tension »  « la pointe » « l’arrête »079.JPG

    Il ne s’agit en aucune manière de naturo-morphisme ou de zoo-morphisme. Mais une fois créé, l’objet a quelque chose à voir avec la nature, les animaux. L’auteur  dénomme elle-même sa série plate  les « raies »  

    Le rapport a priori  lointain, entretenu avec le monde animal se confirme avec l’usage détourné de véritables cornes de capridés retrouvées dans une grange.céramique 2.png

    Elle les a ré-interprétées. Terminées serait le terme le plus exact. Comme pour rendre à l’objet sa courbe la plus significative, la plus épurée. Réparatrice? "Optimisatrice"? Perfectionniste?

    D’autant que la matière cornée avec ses rayures naturelles grisées lui convient parfaitement (curieux, d'ailleurs,  combien  keratine ressemble à l’étymologie grecque du terme keramik= argile…)

    La céramiste apprécie plus que tout la technique du raku, l’enfumage, ces  grès "chamotés" qui nécessitent des cuissons à réduction de carbone ( sans oxygène) Ainsi, elle invente  des dégradés de noir et de  gris que la Nature ne renierait pas…

     Michelle Dethurens (cv)  propose deux à trois fois par an son espace vitrine à des artistes professionnels  «  je cède au coup de cœur  en créant un lien vivant  avec ceux dont j’aime le travail » 

    L'enthousiasme de cette professionnelle genevoise reste intacte. Elle se souvient. Il fallut une certaine dose de ferveur  à cette pionnière des années 70 (atelier ouvert en 1980)  pour démarrer  à une époque où la céramique n’était pas un art du feu…féminin. Les fournaux oui mais culinaires ! Les plus difficiles à convaincre étant au départ très certainement les proches.

    Une génération de femmes a entrouvert les portes d'une profession devenue bien féminisée.

    Michelle Dethurens et Françoise Kindler tiennent le même langage.

    Elles parlent avec la même …flamme de leur nécessaire présence chacune en son  atelier.

    Toutes les deux enseignent.

    Toutes les deux évoquent avec la même passion cette magie de transformer une terre molle en objet structuré  (d’art ou utilitaire)

    Les gestes  techniques sont précis, dangereux, avec ces cuissons raku, et tout l’attirail du forgeron, des pinces, des gants, des masques etc.

    A vrai dire, les artistes de l'Art céramique sont encore plus forts encore qu’ Hephaistos !

    Ils  ne partent pas d’une matière noble,  le métal mais de basiques argiles informes, de  boues, de  glaises, de terres,  de « poussières d’humanité » ... transformées en sculptures esthétiques, froides et cassantes.

    Toutes  empreintes d’émotions humaines: magique !

    Sylvie Neidinger

     

    Atelier Michelle DethurensP1050527.JPG

     

     

     

    18, avenue Cardinal Mermillod

    CH-1227 Carouge

    www.ceramiquedethurens.ch

     

     Atelier Terre Kindler

    rue de la Pêcherie 2

    1205 Jonction-GE  sur rendez-vous

    Le 13e Parcours Céramique Carougeois aura lieu
    du 28 septembre au 6 octobre 2013 . Biennale internationale de céramique contemporaine depuis 1989

    Fondation Bruckner pour la promotion de la céramique.

    * On citera la Maison de Brian pour dire combien l'Esthétique en général -donc nous tous!-doit à ce genre d'initiative: avoir créé un lieu d'expo d'Art contemporain dans un village de moins de 600 habitants en zone de mi-montagne. Ici , les Alpes de haute provence à Simiane-la-Rotonde.

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