Coup de tonnerre en Helvétie.
Coup de canon à Genève, qui a voté "non" comme tous les cantons romands.
Stupéfaction dans le Grand Genève.
Le résultat de la votation du 9 février remet tout en question.
La Suisse a certes rappelé hier par une votation démocratique sa vieille tradition d’indépendance.
Sauf que l’annonce du résultat assomme les milieux économiques, universitaires (ex:l'IPFL reçoit aussi des subventions de recherche européennes) politiques (hors le parti gagnant UDC évidemment) .
Et un peu tout le monde...
Tremblement de terre. Tout est remis en cause.
Quid des institutions binationales du Grand Genève?
Le pays a-t-il agi comme un enfant gâté qui voulait tout sans contrainte?
La Suisse vit au cœur de l’Union Européenne, première zone économique intégrée mondiale. Et commerce avec elle à hauteur de 56% .
Une position privilégiée. Elle en veut désormais les avantages sans les contraintes.
Il est bien évidemment fort improbable que les partenaires européens ne l’entendent de cette oreille.
PAS DE DESOLIDARISATION
Car la remise en cause d’un seul accord bilatéral sur un point désolidarise les autres. Avec cette clause curieusement nommée la "guillotine"...des bilatérales.
L’Union Européenne est très sensible à toute « désolidarisation »
La Grande Bretagne de David Cameron se voit régulièrement opposer un ferme non à sa velléité de redéfinir les traités.
Alors cette volonté intempestive de la Suisse- qui n’est pas membre mais juste partenaire- de remettre en cause l'édifice bilatéral par la dénonciation unilatérale de l’accord de libre circulation des personnes risque de facto de se voir opposer le refus par l'UE pour le reste.
La Suisse qui performait dans la course économique vient-elle, toute seule, de se tirer une probable balle dans le pied ?
Elle risque de repartir en boitillant. Car l’Union Européenne va respecter son choix démocratique issu des urnes.
VOTATION CONTRADICTOIRE ENTRE DIVERSES VALEURS SUISSES
Le résultat des urnes est visiblement contradictoire car le pays helvète, s’il adore sa farouche indépendance au point de trouver – par cette votation anti-immigration- tellement... importuns tous ces européens qui foulent son sol (immigration européenne majoritairement d’allemands, de français, d’italiens et de portuguais qui visiblement dérangent ! ) elle n’aime pas du tout mais alors pas du tout par ailleurs…..l’Incertitude.
La Suisse, patrie de l’horlogerie, de ces instruments de la mesure hyper précis, ne laisse habituellement pas de place à l’imprévu.
Or, elle vient de faire plonger son économie complète dans un scénario non écrit, non modélisé, qui bouleverse tout et dont les conséquences sont immenses…
Bizarre. C'est n'est pas très très suisse que de se placer, sans filet de sécurité, dans une équation nouvelle à plusieurs inconnues!
La Tribune de Genève, à juste titre, évoque aujourd'hui la RUPTURE sous un dessin de presse.
La Suisse en total acte démocratique indépendant, de sa propre initiative a fait son choix . Avec une majorité à 0,3%...
Il y a bien un avant et un après cette volonté d'autarcie...politico-économique au coeur de l'Europe ...géographique.
Sylvie Neidinger.
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