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marie paradis

  • Henriette d'Angeville, pionnière du Mont Blanc, première alpiniste. Ou plutôt Marie Paradis?

    En ce 8 mars 2015, la Femme que je  voudrais mettre à l'honneur est une inconnue du grand public,  alors qu'elle est la première alpiniste, exploit majeur s'il en est !

    Henriette d'Angeville se lance à l'assaut du "toit du monde" en septembre 1838.P1140203.JPG

    Première femme au sommet ? Pas exactement. L'anecdote est savoureuse.

    Car... attention! Marie Paradis, de Chamonix  atteignit   le somment mythique en ...1811. Soit 30 ans avant. Servante d'auberge, la fille du pays est littéralement portée au sommet presque à corps défendant par ses amis guides. Elle  racontera de cet exploit qu'elle a été "tirée, trainée et portée au sommet"

    Peu avant son décès en 1838,  invitée à la réception en l'honneur de Henriette, la chamoniarde  adoubera cette dernière. Elle confiera à celle-ci  qu'elle est la véritable première femme alpiniste à monter au sommet du Mont-Blanc, à quarante quatre ans.

    Certes. Mais sans conteste, la première femme à  avoir franchi  cette frontière, tout de même, c'est bien elle Marie Paradis, la modeste "historique".

    Côté masculin  Jacques Balmat et le Docteur Paccard (admirateur de Horace Benedict de Saussure, le genevois qui fonde l'alpinisme) réussissent la première ascension du Mont Blanc (4810 mètres) le 8 août 1786.

                           Premiers hommes: 1786

                           Marie Paradis: 1811

                           Henriette d'Angeville: 1838

    P1140197.JPGHenriette d'Angeville, en pro, techniciste, a véritablement révolutionné la montée au sommet en démarrant par la démarche moderne de se créer le vêtement adapté. Cet accoutrement a été reconstitué et fut représenté l'été dernier lors de l'expo du CG74 à Rivoire intitulée "Défilé alpin, la mode et la montagne du XVIIIème siècle à nos jours"P1140362.JPG

     Le Progrès  :"Entourée de guides triés sur le volet, elle va se lancer, à 44 ans, dans cette folle aventure. Qui plus est un dimanche, le curé lui ayant donné l’autorisation de manquer la messe!

    La montée par la Pierre Pointue, jusqu’au bivouac des Grands Mulets, se passera dans l’allégresse, Henriette gagnant la confiance de ses guides : « Elle va comme nous et n’a peur de rien. »

    Un gigot de mouton et quelque bouteilles plus tard, après savoir entonné des chansons en patois, chacun s’endormit avant de prendre la direction du dôme du Goûter. Là, les affaires se corsent. « Le froid devenait plus vif, j’avais pris soin de me frotter le visage avec de la pommade de concombre dans cette partie couronnée d’une guirlande de séracs », où, par prudence, les guides divisent la caravane. Après s’être retrouvée un pied dans le vide en franchissant un pont de neige, elle va connaître et vaincre le mal des montagnes.P1140202.JPG « Je ressentais une courbature dans les reins, accompagnée d’une pesanteur sur les yeux et mon pouls donnait 136 pulsations par minute, avec un cœur qui ouvrait ma poitrine. » Quelques paroles vont la piquer au vif et la sortir de la torpeur qui l’envahissait : « Voulez-vous que l’on vous porte ? » La crainte d’un tel affront lui redonne des forces, alors qu’elle distingue la cime. Débarrassée de sa corde et ses bâtons « à 1 heure et 25 minutes, mon pied foulait enfin le sommet du Mont-Blanc et, dans la plénitude de mes facultés physiques et intellectuelles, je pus admirer le grand spectacle qui s’offrait à moi"

    alpinisme,8 mars 2015,cg74,henriette d'angeville,marie paradisPro, Henriette d'Angeville poursuit une carrière d'alpiniste au coeur du XIXème siècle avec une vingtaine d'ascensions à son compte. La franco-suisse, fille d'aristocrates réfugiés à Genève, réalise sa dernière ascension dans les alpes vaudoises  (Oldenhorn, dans les Diablerets) à... 69 ans ! Pro, elle décrit son expérience dans un album Le Carnet Vert, en 1839, dont le Conseil Général de Haute Savoie a pu acquérir une vingtaine de planches.

    Cette pionnière qui n'a pas froid aux yeux se met également à la...spéléo et fonde le Musée de spéléo de Lausanne.

    Du plus haut au plus profond, à une époque où, pour manquer une messe, elle devait demander une autorisation: quelle force de caractère !

                                                                                                                               Sylvie Neidinger

     Rubrique Femme du 8 mars

    Rubrique Genevoises

    crédit photo image de documents de l'expo CG 74