Cette fois, la "peau de mur" est une moquette ! (cf la rubrique Peau de Mur du blog, ici le 6ème article de la série)
Mais quel objet ! En fait une intégration complète sol/mur.
Déroutant bouleversement des perspectives.....
Le plasticien viennois Peter Kloger (né en 1959 à Innsbruck) a dessiné à la Maison de la Paix de la Genève internationale ses alvéoles d'abeille au delà de la traditionnelle opposition de la verticale des cloisons face à l'horizontalité terrestre.
Pour quelle symbolique ? Celle de cellules vivantes qui explosent en cas de conflit? D'une grille flexible qui se déforme, se tend? 3D ? Concave puis convexe ? Celle d'une présence/absence de la concorde comme le filet d'une prison variable ?
LA PAIX ELASTIQUE
Le décor du revêtement de sol devient alors pur élément architectural. Pièce unique fabriquée pour ce lieu.
Magnifique expérience visuelle même si déstabilisante.
Un champ de perspective totalement inédit. Mouvant...comme la paix qui n'est jamais gagnée éternellement ?
Ces lignes mobiles déstabilisent physiquement l'équilibre du piéton qui traverse la "moquette-architecture" tout comme l'irruption d'une guerre bouleverse tous les repères face au miel de la douceur de vivre toujours négociée, jamais acquise.
Paix si fragile, jamais définitive...
Le filet de l'agressivité pré-conflictuelle se tend, se tend, se déforme, menace de craquer en faucheuse mortelle si rien n'est fait pour arrêter l'escalade, notamment si aucun organisme diplomatique telle la Maison de la Paix n'intervient.
Bravo, l'artiste !
Sylvie Neidinger
*Autres oeuvres de Kluger à la Galerie Mezzanin, Vienne 2004
*Le concept architectural de la Maison de la Paix
*Suite : Inauguration officielle en octobre 2014
#PeaudeMur
Crédit images/ Sylvie Neidinger