La France moderne fonctionne étonnement comme une ....monarchie républicaine. Le pays qui a brutalement coupé la tête à ses rois, reines et consors, qui a tué en masse les "sang bleu" avec la célèbre guillotine -dont un exemple est visible au Musée Tavel de Genève -qui a détruit le patrimoine commun, châteaux, autodafés de tableaux, livres....
Le pays qui a coupé la tête de son monarque a recréé une royauté contemporaine version élective, aggravée par:
-le choix d'une personne à la tête de la pyramide politique
-la centralisation jacobine
-la spécificité des institutions présidentielles de la Vème république qui donnent au président de la République française le plus grand pouvoir parmi tous les dirigeants de l'OCDE (Barak Obama aux USA est obligé lui, de composer avec le Congrès!)
Il peut effectivement décider d'une guerre sans en référer à son parlement. Juste tenu de l'informer.
Pouvoir trop présidentiel qui fait tout remonter à une seule personne.
Les différents présidents ont pu se plaindre de l'effet Tour dorée, de la solitude, de ce poids. Un immense orgueil peut aussi les envahir.
Et cela devient catastrophique quand la vie privée déborde!
Humain trop humain...
Face à ce Pouvoir centralisé, combien d'émissions politiques hexagonales passent leur temps matin et soir à "bavarder" avec une question lancinante qui revient toujours (alors qu'inintéressante) "va-t-il se représenter en 2017" Comme si le problème majeur était de connaitre le nom du futur roi plutôt que de bien comprendre sa gouvernance actuelle.
Etonnants commentaires sur son humeur, sur la forme de sa cravate qu'ils scrutent. La grande déférence des journalistes hexagonaux lors des conférences de presse élyséennes (celle de janvier 2014...) étonne bien des confrères étrangers...
Sans le faire exprès, ils reproduisent un peu le comportement de cette cour qui passait son temps à observer le roi ...soleil.
Le miroir de la Galerie des glaces de Versailles renvoyait la brillance d'un monde qui assistait au petit lever du Roi, au grand lever. Jusqu'au coucher. Tout était public. Les repas même.
L' univers de la Chambre du roi, son étiquette est donc quasi-public.
Rien de ce qui touche la tête d'un Etat si centralisé individualisé ne peut être 100 % privé !
A l'époque de Louis XIV et en 2014!
Le livre de la compagne Trierweiler, à l'Elysée, est en ce sens infiniment politique dans son résultat.
Même si ultra voyeuriste car décrivant des scènes de la chambre à coucher présidentielle devenue de facto publique.
Il a bien ébranlé l'Etat.
Non pas ses institutions qui protègent le président car il ne peut être éliminé, fort heureusement.
Mais un Etat ébranlé dans ses fondations sur la réalité de ce président pas si normal que cela, de ses femmes, de ses frasques, de la brutale -innommable- répudiation qui génère une vengeance inédite (car tournée contre un président en exercice...) de ses phrases vagues sur ses projets, avec des verbes au futur, des annonces sans lendemain, sans financement
Frasques personnelles (le casque sur du Cirque!) mises en perspective face aux choix économiques désastreux des deux premières années du quinquennat qui ont accentué le déficit, tué la confiance, la consommation avec la logique comptable d'augmentation massive des impôts....(Moi, ennemi de la finance , taxation 75% etc...)
Un ministre qui ne déclare pas ses impôts et veut rester député,doux dingue qui se dit victime de "phobie administrative" par lui inventée, des basiques conseillers (Aquillino Morelle ) qui expriment ouvertement leurs griefs.
Déliquescence...Débandade ! Chienlit aurait -il le général De Gaulle.
Pays en panne qui cherche à comprendre la vraie nature de celui qui le dirige.
Régime ultra présidentiel de la 5ème à bout de souffle.
Le livre de Valérie Trierweiler est un retour de monnaie de la pièce Hollande et son cirque personnel. L'ouvrage est désapprouvé mais... acheté en masse!
Son impact, a démontré combien cette personnalisation /présidentialisation à la tête de tout l'édifice institutionnel France est désormais inadaptée.
Sylvie Neidinger
*un magazine people a joliment baptisé le livre de Trierweiler :
le peste-seller !
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#BlogNeidinger Blog-Série n°7: Sans-dents
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3-Sans-dent aussi fort que sans-culottes
2-Sans-dents: quand l'humour ravage un président plaisantin
1-Dent dure autour du Président qui n'aimait pas les sans-dents: étonnant succès commercial