1-François Hollande commet cette semaine un acte monarchique: la grâce présidentielle à propos de l'affaire Jacqueline Sauvage, cette femme victime de sévices graves depuis des années qui avait assassiné son mari, à froid, dans le dos, sans motif de légitime défense immédiat, mais avec de sérieux motifs de se protéger d'une violence quotidienne inouïe durant 47 ans ( avec suicide de son fils et filles violentées).
La décision est bien accueillie à droite comme à gauche en raison du cas spécifique .
Pourtant des juristes Philippe Bilger entre autres, Mme Céline Parisot , secrétaire générale du Syndicat de la magistrature ) s'insurgent sur les ondes contre ce privilège régalien français accordé au Président certes inscrit dans la constitution mais clairement issu du temps royaliste.
La syndicaliste dénonce une confusion des pouvoirs et un privilège issu de l'ancien régime.
Ils signalent que cela créé une distorsion. Car bien d'autres dossiers sont en attente. Pourquoi celui là et pas les autres ??? Pourquoi casser deux décisions de jurys populaires?
La dame est tout de même meurtrière, avec préméditation.Il semble qu'elle avait son permis de chasse et tirait même mieux que son mari.
Ce qui peut déranger effectivement.
LIEN INCESTUEUX JUSTICE ET POLITIQUE ?
Autre argument: une certaine politisation de la justice.
L'affaire Sauvage a beaucoup mobilisé les femmes ( plus de 500 000 signatures)....par les associations.
Oui justement, il y a de la politique derrière . Ces associations militent clairement pour réviser la notion de légitime défense à propos des femmes battues.
Il ne s'agit pas ici de se prononcer sur ce sujet précis du militantisme féministe mais sur l'instrumentalisation de la justice:
-François Hollande avait critiqué la grâce présidentielle quand il était dans l'opposition
- A un an de la présidentielle cette grâce arrive à point nommé pour... cajoler l'électorat féminin.
REMISE GRACIEUSE: TERMINOLOGIE 100% INADAPTEE
Ce qui étonne dans cette affaire Sauvage est le vocabulaire retenu pour cette remise de peine bizarrement nommée par l'Elysée la "remise gracieuse".
Cela est véritablement comique car en voulant mêler "remise de peine" et "grâce présidentielle" on aboutit à "remise gracieuse" ce terme strictement lié à ...l'argent et aux impôts !!!!!!!
Chassez le naturel de François Hollande et l'inspecteur des finances, qui a chargé la barque des impôts dans ses premières années de gouvernance revient au galop !
2-Christiane Taubira publie aujourd'hui un livre contre la déchéance de nationalité à peine cinq jours après sa démission du mercredi 27 janvier 2016.
La mauvaise langue dira qu'elle a bien eu le temps d'écrire alors qu'elle était ministre, fonction normalement surchargée...Ce matin la droite enclenche direct sur ce thème. Selon la porte-parole des Républicains Valérie Debord «la sortie de ce livre montre l’égoïsme incarné à un niveau rarement atteint dans la République. Cette femme, en fait, alors qu’elle se disait affairée à s’occuper de notre justice, ne préparait que son avenir»
La bonne langue dira que le pamphlet apportera réflexion. La décision de créer deux sortes de devenir judiciaire pour les français de mono-nationalité ou pluri-nationalités mérite débat.
Le "circulez il n'y a rien à voir " valsien, par trop impératif, est en train de cliver la société et la gauche en particulier. Tout débat tient de la Démocratie salutaire non imposée par le haut.
Le Droit est déjà assez compliqué. Si il faut encore créer du double langage judiciaire...
TIMING POLITIQUE
3-Fabius père et fils. Concernant le ministre des affaires étrangères c'est le timing ( politique ? ) de la justice qui étonne. Cela fait des mois voire des années que la presse se fait échos des frasques de Thomas Fabius. Il est mis en examen seulement cette semaine, à quelques jours du remaniement gouvernemental annoncé et du départ probable de Laurent Fabius que la presse annonce partant pour le Conseil Constitutionnel.
Mis en examen plus tôt Thomas Fabius aurait porté ombrage à son père.
En tout état de cause, le papa n'est certes pas responsable des actes de son fils.
Là où la justice ne s'exprime pas, c'est à propos de Laurent Fabius lui-même.
De son basique soutien verbal, enregistré et imprimé au groupe Al Nosra, groupe qui appartient à l'obédience d'Alqaida. C'était en décembre 2012 .
Ce blog l'a écrit à plusieurs reprises à très tôt.
Aujourd'hui cette info commence à bien circuler. Il suffit de taper sur google "fabius al nosra" ou de lire. Xavier Panon, "Dans les coulisses de la diplomatie".
Police et Justice s'intéressent à juste titre à cette jeunesse qui rejoint les rangs combattants remplit les fiches S etc.... mais omet de poser des questions aux politiciens qui ont dès 2012 et en 2013 transmis des armes aux islamistes syriens d'AQ (puis EI puisque les armes ont changé de mains).
Cela a été effectivement un choix régalien de François Hollande/Fabius que d'avoir soutenu ces groupes infréquentables. C'est politiquement incorrect que de le signaler depuis que ces groupes ont étendus leurs champs de bataille aux pays qui les soutenaient dont la France qui a subi des actes de guerre en retour...
C'est d'ailleurs là toute l'ambiguité de ce conflit syrien que la position ambigüe de la France ( plus directe que les autres, très va-t-en-guerre) des pays de l'Otan et leurs alliés et leur double jeu (Turquie, AS, Qatar...).
Pour François Hollande ses choix de politique étrangère, totalement contraires au NON interventionnisme de Jacques Chirac est plus que la fin de l'Etat de grâce....
L'Etat de grâce hollandais a eu sa tête coupée...dès 2012 ! A l'époque personne ne commentait.
Aujourd'hui les livres donc l'histoire commencent à s'écrire.
Sylvie Neidinger