Les ténors de l'opposition reçus à l'Elysée n'ont pas joué l'Union Sacrée suite aux terribles attentats.
Bien au contraire. Ils demandent des comptes.
N Sarkozy réclame un changement d'orientation. Mais l'ancien président est lui-même à géométrie variable avec son interventionnisme hyper-actif en Libye sur lequel s'est directement calqué François Hollande en Syrie.
Marine Le Pen réaffirme la position qu'elle tient depuis toujours: que la France cesse sa collaboration avec les états islamiques dont elle est particulièrement proche et avec lesquels a été soutenu le jihadisme en Syrie depuis 2011.
Sur la diplomatie: « La France, dit-elle, doit enfin déterminer quels sont ses alliés et quels sont ses ennemis. Ses ennemis, ce sont ces pays qui entretiennent des relations bienveillantes avec l’islamisme radical. Ce sont aussi ces pays qui ont une attitude ambiguë avec les entreprises terroristes. Tous ceux qui les combattent sont des alliés de la France et doivent être traités comme tels. » On aura reconnu au passage, même si la présidente du FN ne les a pas nommés, l’Arabie Saoudite et le Qatar dans la catégorie « ennemis Bachar el-Assad et Vladimir Poutine dans la catégorie « alliés ».
Même réflexion lancinante également de Bruno Lemaire à propos du Qatar.
La Turquie elle aussi a beaucoup aidé l'EI jusqu'à ce que récemment elle soit elle même devenue cible.
François Fillon est net et précis: il fustige en cynique la politique activiste de Hollande mal maîtrisée:
"quand on rentre en guerre, ce n’est pas un jeu vidéo, on expose le territoire national à des risques et il faut en tirer les conséquences. Dans le passé, quand il y a eu des situations de guerre, on a mis en place des conditions exceptionnelles pour assurer la sécurité des Français : fouille à l’entrée des lieux publics, expulsions des étrangers qui présentent un danger pour la sécurité publique, mise en résidence surveillée de ceux qui présentent un danger pour la sécurité nationale mais qui ne sont pas étrangers…"
"L’erreur fondamentale, c’est d’avoir refusé une alliance avec les Russes". Et François Fillon de conclure : "quand on entre en guerre, on ne se contente pas de trois bombardements par semaine, on a une stratégie pour gagner la guerre, ce qui n’est absolument pas le cas aujourd’hui. Aucun bombardement n’a jamais permis de gagner une guerre. L’erreur fondamentale, c’est d’avoir refusé une alliance avec les Russes et refusé le dialogue avec les Iraniens".
REVISER LA DIPLOMATIE HOLLANDAISE
La droite et l'extrême droit lancent aujourd'hui une injonction et veulent mettre en débat la diplomatie version Hollande.
Ceux qui connaissent la Syrie savent combien la position française violemment anti russe et anti gouvernementale, très liée aux islamistes (encore aujourd'hui présentés par elle comme "modérés") semble vouée à l'échec.
Ne pas oublier combien la diplomatie hollandaise est "border line".
Ne pas oublier le déroulé de l'Histoire, des faits.
La France d'une manière plus affirmée encore que ses partenaires de l'Otan a soutenu l'insoutenable puisque NE JAMAIS L'OUBLIER Laurent Fabius affirmait en décembre 2012 à Marrakech que "Al-Nosra fait un bon travai!". Or, le groupe qu'elle rangeait dans les gens fréquentables avait déjà décapité, et était juste affilié à.... Al Qaida!!!!!
A ce jour personne n'a demandé à ce ministre de démissionner, preuve d'une grande désorientation de la politique étrangère française. Mais pourquoi finalement démissionnerait-il lui puisque cette position 100 % à côté de la plaque est bien celle du président Hollande.
Ce blog depuis longtemps évoque dans sa rubrique spécifique Surya cette ambiguïté de la France très en pointe dans la mise en place du fondamentalisme islamiste en Syrie de 2011 à 2013, avec livraisons d'armes et conseillers, ses liens avec les états activistes.
http://blogdesylvieneidinger.blogspirit.com/archive/2013/02/22/quatar-en-flagrant-delit.html
Aujourd'hui, François Hollande certes lance ses attaques sur l'EI mais reste ambigüe sur l'aide apportée aux autres rebelles islamistes qu'il continue à soutenir en le nommant "modérés"...
Or, les rebelles islamistes modérés cela n'existe pas.
La France a même armé ces islamistes immodérés
La France qui se nommait encore l'Empire jusqu'aux décolonisations des années 60 se place toujours au plus épais, avec des interventions tous azimut (Mali, Syrie...)
Pour, ce que l'on entend à longueur de journaux télévisés: "garder la place de la France dans le concert des grandes nations"
Mais pas toujours à bon escient.
Jacques Chirac avait refusé d'entrer en Irak, lui. Et le pays en avait alors sorti grandi, discours de Villepin applaudi à l'ONU, évènement rarissime.
La droite et extrême française voire l'extrême-gauche, choquée par l'orientation fortement anti-russe et pro-islamiste de ce gouvernement socialiste commencent à demander des comptes à celui qui a vêtu les habits de chef de guerre et ainsi relayer des questionnements de citoyens basiques
Enfin.
REPONSE AU CONGRES DE VERSAILLES
Réponse de François Hollande cet après-midi devant le Congrès extraordinaire, les députés et sénateurs réunis à Versailles.
A mon avis, il ne faut pas attendre grande analyse nouvelle de celui qui a bien aimé se montrer en "chef de guerre" opiniâtre dans ses alliances avec les états pétroliers qui sont de bons clients du marché interne de la vente d'armes.
L'Hexagone est désormais particulièrement ciblé par les vagues d'attentats ( janvier et novembre 2015) au point d'être nommé le "petit satan" contrairement à l'Allemagne, la Suisse , l'Italie ou l'Espagne....
Pourquoi ?!
En France se pose alors cette question fondamentale sur les libertés publiques au delà de l'affaire syrienne: comment à la fois s'impliquer militairement partout, vendre massivement des armes et garder chez soi son mode de vie de démocratie à pouvoir encore s'attabler à une terrasse de bar en toute insouciance ???
A cela, pas de réponse.
Sylvie Neidinger