Valérie Trierweiler intrigue. La semaine fut un sans faute pour François Hollande qui travaille et signe des autographes sans compter.
Sa compagne fait fureur sur les moteurs de recherche et dans les forums. Au soir des élections, le monde découvre une jolie femme hitchcockienne d'une élégance intemporelle à la Lauren Bacall.
Mais elle termine ses huit jours plutôt difficilement puisque déjà comparée à ...Cécilia Sarkozy, femme à poigne de l'ombre supposée avoir dirigé en sous main. D'autant que la compagne du Président règle déjà les comptes politiques en éliminant brutalement car ouvertement Julien Dray (certes au bizarre anniversaire "PS"... rue Saint Denis ! )
Celle qui prône la normalité vient de passer une semaine à répondre à des dizaines d'interviews (trop ?) Certes, les médias veulent mieux connaître cette nouvelle « people » Elle y répond. Massivement.
Internet n'est pas tendre. La dame y est même abruptement qualifiée de ...maîtresse. On lui reproche d'avoir gardé son nom de plume, celui du marié divorcé alors qu'elle se nomme Massonneau. On la décrit froide, arriviste, voire tigresse ! "Derrière l'homme chercher la femme", comme si elle l'avait elle même installé FH : remarques et clichés fusent sans ménagement. Problème: elle est encore journaliste!
Mon commentaire :
- Le mariage : non seulement pour les chancelleries étrangères mais aussi pour la France, la question est primordiale. Que la PDF(Première Dame de France) et donc le Premier Homme de France soient mariés semble important. Après tout dans l'Hexagone, chaque couple se dit oui et signe le contrat de mariage ... sous le regard de la photo présidentielle.
- L'Elysée. Leur demande de rester à vivre dans l'appartement du XVème arrondissement semblait superfétatoire. La République a mis en place un Palais sécurisé organisé pour accueillir le chef de l'Etat. Engager des dépenses supplémentaires pour vivre dans son petit chez-soi ...normal semblait bien capricieux ! Le couple semble avoir finalement choisi l'Elysée.
- Les tweets. Stop ! Question de protocole, de décence. Les gazouillis s'écrivent vite. Bien évidemment désormais, ce que la n°1 va penser en positif ou négatif ne peut en aucune manière s'exprimer par cette voie et voix. Le Ministre Besson pour d'autres raisons vient de supprimer son compte. Oui, il est possible voire obligatoire de clouer le bec à son oiseau tweety devenu parfaitement inutile quand on vit aux cimes de l'Etat comme compagne.
- Liberté d'expression d'une compagne de Président. Son tweet où elle corrigeait une consoeur journaliste parce qu'elle oubliait d'écrire « ex » à « Thomas fils du couple Hollande-Royal" est totalement en décalage avec la liberté d'expression de la presse. La journaliste qui ne l'est plus par fonction censure les journalistes : c'est hors norme, surréaliste ! Un petit dérapage qui indique (trop !) clairement au monde entier combien la relation Trierweiler/Royal est difficile. Pourquoi se livrer ainsi en pâture ...à la presse dont elle est supposée connaître les fonctionnements ?
- Le travail de journaliste. Non ! Une PDF qui porte la symbolique féminine de représentation d'un pays ne peut être dans des interactions personnelles privées même professionnelles. Qu'elle laisse sa place à d'autres (beaucoup de chômage dans la presse...) Elle ne peut plus commenter. Son actuel lien de subordination professionnel au journal Paris Match devient même caduc de facto !
-Modèle de PDF. Il semble, à ses dernières déclarations qu'elle accepte finalement le retrait du poste de journaliste pour sa nouvelle fonction. Mais en cherchant ses modèles à l'étranger anglo-saxon : Hilary Clinton, Eleanor Roosevelt....Conseil : qu'elle ressemble surtout à elle -même en puisant au sein de son couple son modèle à inventer.
- La potiche. N'est- ce pas un peu méprisant -et hautain- que de dénigrer comme étant « potiche » la place exceptionnelle qui va devoir être la sienne ? Protocole et bonnes œuvres appartiennent donc au vocabulaire de l'insulte ? Non. Commencer par réussir ce challenge avant de trouver ses marques pour ensuite faire évoluer la fonction semble plus ...intelligent. Dénigrer comme elle le fait les anciennes supposées « potiches » Madame Chirac et les autres, par non-dit indirect du type « moi je ne serai pas potiche ! » fut plus que maladroit, presque impoli. Le combat de la campagne est terminé !
- La fonction de Première Dame. Attention à l'autre travers : en faire trop. Madame Mitterrand dans l'indépendance personnelle de ses œuvres personnelles gênait le protocole. Son action pouvait aussi se lire comme le fait de « profiter d'une situation » L'élu étant le bien mari et non son épouse !
- Le besoin de « gagner sa vie » à ce stade de l'Etat passait mal. Les gens normaux n'acceptent pas qu'elle ne soit pas à la place qui est la sienne, très forte dans le système monarchique républicain hexagonal. Sauf à se voir comparer à Madame Pompadour et ses moutons pour faire vrai.
La normalité de ce couple est justement de se tenir bien à sa place dans l'anormalité exceptionnelle de la fonction présidentielle. François Hollande ne veut pas d'ostentation et choisit la modestie.
Il a raison. La symbolique peut gêner politiquement. Nicolas Sarkozy a plongé avec son Fouquet's et son yacht, ne s'en est jamais remis. François Hollande marque sa trace en se comportant dans la plus grande simplicité -en apparence en tous cas- mais qui ne peut être en aucun cas une normalité ...normale !
Les voisins de Madame Trierweiler la décrivent comme ouverte et très sympathique. Il faut faire confiance aux voisins : ils « causent vrai ». La vie de cette dame distinguée en une semaine se trouve totalement bouleversée. La Première Dame de France est fine. Elle va trouver ses marques.
La fonction de Première dame n'est pas codifiée juridiquement parce qu'elle s'inscrit dans une tradition millénaire. C'est justement une immense... chance pour elle ! Ainsi, la compagne de François Hollande aura-t-elle une amplitude pour réinventer, moderniser le rôle de l'intérieur et dans la tradition : le challenge de faire vivre une liberté personnelle au sein d'un carcan collectif historique fortement symbolique.
Sylvie Neidinger