Le Président Sarkozy donne à lire ces derniers temps une intéressante corrélation de son Moi avec l'univers marin par une série d'actions significatives décalées.
On se souvient. La première action régalienne de gouvernance qu'il commet une fois élu en mai 2007 consiste à s'isoler au large de Malte avec son épouse sur le Paloma, yacht de luxe appartenant à Vincent Bolloré. Ballade navale surprise qui étonne les citoyens . Cet acte politique manqué - se mettre en vacances en mer au démarrage !-reste encore aujourd'hui incompréhensible aux yeux des français car l'homme politique fut élu sous la thématique de la valeur travail entre autres.
Acte 2 : Pour la campagne 2012, l'affiche retenue est composée à moitié dans sa verticale droite d'une étendue aquatique calme et bleue de rêve.
(Avec un petit scandale au passage: l'agence de création a repris un cliché grec de la mer Egée trouvé gratuitement sur internet au lieu de se payer une photographie des eaux territoriales de la France !)
Il eut été prudent que Nicolas Sarkozy s'éloignât de toute référence maritime qui donnait corps au souvenir mal vécu de ce yacht.
Mais probablement attiré par un futur bon jeu de mot du type « je ne suis pas capitaine de pédalo, moi, je dirige le navire France » le Président sortant s'est imaginé en Pacha.
J L Mélenchon avait effectivement traité François Hollande de capitaine de pédalo lors des primaires!
A cette erreur initiale du choix sarkoziste de la symbolique croisiériste s'ajoute le « coquin de sort » qui s'acharne. Mauvaise chance, l'affiche de campagne sort en pleine tragédie italienne du Costa Concordia !
Acte 3: le Président déclare dans le JDD du 7 avril 2022 « je sens la vague monter » Phrase qui a bien fait rire les surfeurs. Certaines vagues sont attendues longtemps voire ne présentent jamais le bout de leurs gouttelettes.
Présence à Fukushima : mensonge délibéré ou « délire à verbe ouvert »?
Acte 4 : N Sarkozy déclare le 6 avril dernier à Caen en meeting, avoir visité Fukushima avec NKM, comme il avait dans le passé faussement déclaré être allé à Berlin au... premier jour de la Chute du Mur , soit avant même presque que le peuple allemand n'ait pris la mesure de l'évènement !
L'incroyable mensonge de sa fausse présence sur les lieux du raz de marée nippon -tragédie étrangère qu'il instrumentalise dans le cadre de la campagne électorale française -vient d'être sanctionné d'une protestation officielle du Japon !
S'agit-il d'un délire incontrôlé très inquiétant de la part d'un Président de la République en surchauffe ou d'un mensonge volontaire? C'est inédit.
L'AFFICHE BIZARRE
Revenons à la sémiologie de son affiche électorale méditerranéenne. Curieux choix d'une moitié du document consacrée à l'élément aquatique, vital certes mais matière instable.
L'eau n'appartient pas à un univers politique naturel ! Océan des loisirs, des poissons et des pêcheurs : certainement pas lieu de vie comme ne l'était le village de fond des affiches de François Mitterrand. Ou plutôt les pommiers de Jacques Chirac pour rester dans le même bord politique.
Sans même convoquer l'ancêtre socialiste, l'affiche de François Hollande s'inscrit dans un paysage que l'on soupçonne corrézien. Du très classique. Il nous regarde droit dans les yeux.
Le regard de Nicolas Sarkozy semble lui, perdu dans le - la !- vague.
Dans l'image, il semble flotter, sans support. Doit-on lire en message inconscient, un remake de mauvais goût du Christ marchant sur les eaux ? Lui seul, N Sarkozy étant capable de l'exploit, surtout avec le slogan « une France forte » ?
Slogan douteux car on y entend aussi une ... Frankfort !
Autre message de l'affiche : la mer est calme, étale. Lui, si fort, aurait donc calmé, dominé, les éléments naturels si puissants ? Bigre.
Demain dimanche 15 avril, Nicolas Sarkozy attend à Paris une.... marée humaine pour le soutenir. Là encore : mauvaise pioche ! Il a choisi la place de la Concorde, ce centre de commandement de la politique française idéalement placé entre l'Elysée et le Parlement.
Attention ! Concorde est la version française du nom du yacht « Concordia » lamentablement échoué sur les roches de l'île du Giglio par la négligence du désormais célèbre Francesco Schettino.
Il y a un danger certain en politique à se laisser comparer, même indirectement à ce capitaine italien incompétent, inconscient, coupable d'absence de décision.
Sarkozy a décidément bien du fil à retordre avec ses choix et symboles d'une campagne... qui prend l'eau ?
Sylvie Neidinger
Catégorie Photographique: Politique, élections
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