Les propos de la candidate Agnès Buzyn deux jours après sa défaite, le 17 mars dernier, en plein début de confinement ont totalement affolé la population.
Vexée de n'arriver que 3ème lors du premier tour des municipales, elle sort le lance-flamme verbal. Elle dit se retirer "en raison de la situation sanitaire et dans les hôpitaux ».« C’est ma part de liberté, de citoyenne et de médecin. » L’avait-elle donc perdu, ce libre arbitre, durant son aventure électorale ? Ses propos le laissent deviner. « Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée. »(citation)
Elle créé elle-même un véritable "bad buzz" puisque Agnès Buzyn accuse le gouvernement auquel elle participait au premier plan en tant que Ministre de la Santé, d'avoir su et pas agi, laissant la France dans un moment de sidération face à une telle dualité. En résumé, elle s'accuse...elle-même ! La séquence est lunaire.
Elle déclenche un tollé général.
Le corps médical qui n'a pas été protégé par les masques manquants, qui a vu des décès dans ses rangs, a immédiatement porté plainte devant la CJR contre elle et le gouvernement.
PAROLE POLITIQUE GIROUETTE DEVALORISEE
Pour le second tour, en mai, alors qu'elle... repart en campagne, la candidate parisienne rétropédale et se contredit. Elle regrette d'avoir utilisé le terme "trop fort" de mascarade.
D'une part, le mal est fait: elle n'est pas une gamine mais Ministre de la Santé en période de pandémie puis candidate. Elle devra s'expliquer.
D'autre part le terme de mascarade n'était pas seulement trop fort mais juste...ignominieux dans la situation épidémique. D'autant que les masques MANQUAIENT. On reprend ici la définition précise:
En période covid-19, comparer la situation à un "défilé de personnes déguisées et masquées" est improbable.
Le divertissement de la Maschera d'origine italienne se meut, historiquement en ballet de cour, les aristocrates adorant se montrer et se déguiser. On a encore une image, au 21ème siècle contemporain, de ce divertissement.... le carnaval de Venise! En bonne inversion sociale (= carnaval) tout un chacun peut jouer ce jeu du déguisé (souvent en habits 17ème) se pavaner caché derrière un masque.
Une mascarade est aussi, dans la définition étymologique, un déguisement étrange, une comédie hypocrite et TROMPEUSE.
Effectivement...TROMPEUSE là est le problème.
Il est certain que Agnès Buzyn, médecin, semble s'être fourvoyée en politique (par orgueil?) Avec cette mascarade, elle représentera probablement devant l'Histoire le degré zéro de la parole politique crédible.
Les soignants qui lui demandent des comptes par voie judiciaire ne vont certainement pas se contenter de ses regrets d'avoir usité cette terminologie méprisante, décalée, odieuse, contradictoire.
Tout simplement parce qu'un responsable politique de premier plan-ici Ministre de la Santé, en période pandémique de surcroît- ne peut PAS dire n'importe quoi, puis s'en excuser. Tellement facile.
Que dire dès lors de l'affirmation récente de Emmanuel Macron annonçant qu'il n'y a jamais eu de problème de masque !? Ce qui est faux rétorquent les soignants.
Sylvie Neidinger