"Ma petite boîte genevoise RH 2.0" est une nouvelle chronique d'anecdotes REELLES recueillies en entreprise à Genève.
Chronique inscrite au sein de la rubrique RH du blog. Entreprises non citées.
Quand certains évoquent les ressources humaines 2.0, on a la surprise de constater ici en Suisse, en 2018 des pratiques gratinées d'un autre âge.
...C'est ici l'histoire d'un chef de service qui, ayant des problèmes de nourrice visiblement menait régulièrement son jeune enfant carrément à son boulot un jour par semaine.
Surprise pour tout le monde sur place d'autant que ce responsable est d'une exigence extrême avec les autres. Surtout hiérarchiquement inférieurs.
Il se permet lui, tout et n'importe quoi en revanche. Sa hiérarchie étant non informée, évidemment.
Les employés ne caftent pas à la direction au dessus, un peu lointaine (suisse alémanique)
La venue de l'enfant se passe sur place dans la gentillesse évidemment.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là.
Anecdote. Le petit bonhomme qui est présenté aux salariés écorche le nom de l'un d'entre eux. Ce qui a donné un sobriquet assez insultant. Rire général. Rire du salarié en question. Un peu jaune tout de même.
La bonne humeur règne toutefois. Rire gras surtout du père de la progéniture, le dit chef de service.
L'anecdote banale serait déjà oubliée de tous.
Sauf que le responsable va dès lors continuer à nommer ce salarié par le sobriquet en question et devant tout le monde. C'est tellement spirituel...
On entre ici dans une phase qui peut alors se nommer "insulte à employé devant témoins". La nature du problème s'épaissit.
L'employé va attendre trop longtemps... plusieurs semaines avant de remettre en place son responsable précisément sur ce point de la manière insultante avec laquelle il s'adresse à lui.
LES VANNES SONT LACHEES
En tout état de cause, à Genève, les vannes de l'insulte semblent être lâchées.
Sur le ton de la plaisanterie, ce même chef de service, après avoir cessé le fameux sobriquet lié à son fils, continue à animer les conversations de couloirs et de machines à café puis celles des réunions formelles de travail en se jouant des identités, thème ô combien sensible. Sans filet.
Toujours sur le ton de la semi plaisanterie, il annonce tout de go "j'aime pas les vaudois", "j'aime pas les français"'j'aime pas les frontaliers" "j'aime pas..."x et y.
(il s'aime beaucoup lui...)
A peine aime-t-il les genevois. Il n'est pas genevois d'origine.
Ses parents viennent d'ailleurs et paradoxalement, l'individu passe son temps à jouer des identités du personnel qu'il a sous sa coupe.
QUAND LES VALEURS PRONEES PAR L'ENTREPRISE NE SONT PAS SES VALEURS REELLES
La direction cette fois a eu vent de ces paroles là. Et, surprise...n'en a rien dit!
En Suisse, on n'aime pas celui qui organise une certaine rupture de consensus.
Ici, selon la hiérarchie, celui qui aurait organisé la rupture de consensus n'est pas du tout.... le chef de service qui insulte les identités des employés mais bien le ou les salariés qui ont rapporté les paroles d'exclusion !...
Le monde tourne à l'envers au bord du lac.
A Genève, un chef de service peut donc agir ainsi sans retour de bâton....Cela se passe ainsi dans le meilleur des mondes.
Dans une entreprise qui prône évidemment toutes les valeurs de tolérance et de respect mutuel.... comme il se doit.
L'hypocrisie, le différentiel de la confrontation entre les valeurs morales respectées par cette entreprise et son attitude réelle vis à vis du réel vécu est aussi importante que le débit du Rhône au Pont de la Machine.
Sylvie Neidinger
(Blog Série n°15)
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