"J'irai cracher sur vos tombes" titrait Boris Vian dans les années 50, créant un immense scandale.
C'était sa liberté d'expression d'écrivain. Un tantinet germanopratin.
En 2016, c'est un tantinet germano-hexagonal: les commémorations à Verdun des 100 ans de la fin du massacre. Un rite social.
Or, ces commémorations du centenaire de la fin de la guerre ont fait couler de l'encre en juin 2016 par leur côté décalé: avec cet incroyable (unbelievable!) jogging sur les tombes par 4000 jeunes allemands et français.
Une cérémonie décriée par la droite et l'extrême droite.
Mais pas seulement.
Un décalage inadapté à la situation.
Il ne s'agit pas à Verdun de l'expression artistique d'un auteur mais d'une cérémonie transnationale de commémoration d'un massacre de masse qui a laissé exangues les familles et les pays en guerre...
De tous pays au delà de la France et de l'Allemagne lors de ce premier conflit Mondial.
Cérémonie SACREE.
En principe....
JOGGING INTER-TOMBES SUR LES OSSEMENTS : LE CHANGEMENT C'EST MAINTENANT
Certes moderniser le déroulé d'une cérémonie ne fait pas de mal. Mais attention à ne pas en faire trop.
Ici, le résultat fut une scénographie totalement à côté de la plaque avec des hordes de joggeurs débraillés à l'assaut des tombes horizontales, bien incapables de se défendre.
Les fantassins des temps passés avaient de la tenue eux, avec leurs uniformes militaires.
On ne court pas dans un cimetière, non ? Par principe.
Avec ce gouvernement: le changement c'est maintenant !
JOUER SUR LES TOMBES SACREES DES SOLDATS SACRIFIES
Dernière lubie: le jogging inter-tombes.
Franchement au lieu d'une horde de joggeurs mal fagotés, ils auraient dû faire déborder encore plus leur imagination: jouer une partie de croquet par exemple en replantant certaines croix en arceaux ou tendre des filets hauts sur des croix superposées pour un petit badmington.
Pourquoi pas un jeu de piste en fixant les drapeaux allemands et français aux célèbres croix blanches ? Cool.
Avec des petits papiers messages posés là encore sur les croix décidémment bien pratiques ...du genre: trouver la tombe du poilu x, y ou z, tourner trois fois autour et repartir vers la droite.
Le gage ? Tourner 5 fois dans l'autre sens.
Pourquoi pas.
Avec les drapeaux reliés, il serait aisé de jouer à cache-cache à l'intérieur d'un labyrinthe opportunément fabriqué.
On peut aussi organiser une super partie de cartes.
Le jeu des 7 famille semblent parfait: moi je veux l'oncle Alfred mort dans la tranchée A. Toi tu me donnes grand-père Lucien décapité par un obus dans la tranchée B.
Sans oublier dans cette partie géante, la famille des outre-Rhin Hans, Klaus et Johannès,puisque en 2016 la réconciliation est acquises.
Ni celle des canadiens, tirailleurs venus du Sénégal, Afrique du Nord, etc. Les australiens, les états-uniens...
Sans omettre le joker, à savoir les ossements indéterminés.
Une activité ludique semblerait également fort bien adaptée à proposer aux jeunes générations comme modèle de commémoration de la Grande Guerre: la pomme à dégommer.
Comme celle de Guillaume Tell.
C'est hyper simple. On pique une pomme en haut d'une croix (c'est pratique il y a beaucoup de ces bâtons pointus sur place). On tire. On gagne un point.
La balle ne va pas créer de dommage collatéral.
Car, avantage de Verdun: le soldat est déjà mort. Voire même enterré.
Mort sacrifié. Par millions. Ce n'était pas un jeu, en 14-18.
Sylvie Neidinger
crédit photos capture d'écran
#Allemagne #France #Verdun2016