La presse suisse (Tribune et autres) était bien représentée au petit-déjeuner de la MED (Maison Economie et Développement) jeudi dernier le 19 février sur le thème suivant: "l'âge d'or du frontalier est-il derrière nous ?"
Preuve d'une communauté d'intérêt.
Des statisticiens de Rhône-Alpes ont fourni leurs données chiffrées: 70 000 frontaliers résidant en genevois français génèrent une économie "présencielle". 8 000 nouveaux actifs par an dans la zone venus de Suisse (pour se loger) ou de Rhône-Alpes principalement par mobilité interne. 1/4 de frontaliers sont des cadres titulaires de diplômes universitaires.20 % d'emplois induits par leur seule présence, en genevois....etc.
Michel Charrat, dans la salle a tenu à relativiser l'intitulé du débat. L'âge d'or ?? Il en doute. Il avait justement fondé le GTE (Groupement Transfrontalier Européen) face à l'immensité des problèmes de ces travailleurs pris en tenaille entre deux législations à l'époque.La seule période favorable selon lui fut justement celle qui s'ouvrait avec la signature des accords bilatéraux au 1er juin 2002. Pile celle que la votation Immigration historique du 9 février dernier remet en question.
Jean-François Besson, secrétaire général du groupement a refusé d'imaginer l'avenir, trop incertain: le présent lui suffit dans sa complexité ! Il a démontré, chiffres à l'appui, la baisse de revenus programmée chez les frontaliers autour du passage obligatoire en CMU par le ministère de la santé et des modifications intervenues dans la fiscalité suisse vis à vis du conjoint salarié en France. Sur le genevois, elle s'évalue à 210 millions d'euros au minimum, selon ses analyses pragmatiques. Un sérieux manque à gagner localement.
Or, ni l'économie ni les ménages n'aiment l'incertitude...
Cette instabilité est partagée dans le Grand Genève avec les voisins suisses. A Archamps ce jeudi, il fut souligné que le canton de Genève avait bien refusé cette votation anti-immigration aux conséquences inédites incalculables?
Dans la salle, Claude Deffaugt, ancien directeur de Migros France souligna combien, dans ce bassin de vie commun,"nous partageons les mêmes analyses mais les pressions viennent de l'extérieur"
Tous conscients que Genève et genevois sont dans le même bateau....Face à une météo peu favorable. Brouillard épais et vents contraires se sont abattus sur l'économie grand-genevoise.
A la fin de la présentation, l'écran a laissé place à des points d'interrogation.
Jamais interrogation n'aura été signifiante à ce point....
Sylvie Neidinger
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