L'information parue dans la Tribune de l'Art le 18 janvier dernier n'a pas été reprise sinon par un autre magazine spécialisé en Art.
GRAND SILENCE sur un scandale majeur lié à la reconstruction: la destruction en catimini de couches de sol historiques avec l'accord putatif de l'Etablissement public Notre Dame en partie sud. Ce, en période de fête, le chantier étant alors inactif.
A la sauvette....Alors qu'il s'agit de ...l'Etat! Une affaire étouffée mais dénoncée par les Syndicats CGT et FSU de l'Archéologie dans un communiqué cité par Didier Rikner dans son magazine:
"« l’établissement public créé pour gérer le chantier de restauration [a] profité des vacances de Noël, de l’absence des équipes d’archéologues et de l’entreprise de BTP mandatée pour passer en force. » « Une tranchée extérieure a été ouverte côté Seine sur plusieurs mètres de profondeur comme prévu, traversant évidemment tous les niveaux médiévaux, mais sans la présence des archéologues. » Toujours selon le communiqué : « Pour ce faire, il aura fallu commander une prestation nouvelle avec une entreprise de BTP annexe et s’affranchir d’une réponse claire de la DRAC. En effet, celle-ci, coincée entre le marteau et l’enclume et n’ayant aucun moyen de s’opposer à l’EP tout puissant n’a pas eu d’autre choix que de livrer une partie du site à la destruction pure et simple des vestiges, dans la zone de l’Hôtel-Dieu du XIIIe siècle "
Aucune fouille préventive organisée par l'Inrap. Une destruction entre Noël et Nouvel An.
La réponse de l'Inrap est...édifiante !:
"Les fouilles sont fréquemment ajustées, prolongées ou modifiées en fonction des situations rencontrées – de même les travaux envisagés au titre de la restauration sont parfois modifiés et adaptés en fonction des découvertes archéologiques. Ce fut le cas notamment en décembre ; un examen conjoint de la Drac et de l’EP a alors conduit à concentrer les moyens de l’Inrap sur les fouilles où se situent actuellement les principaux enjeux archéologiques. Cette décision est le résultat d’une appréciation collective des priorités et contraintes menée par l’EP et la Drac et partagée avec l’Inrap"
Le chantier de réfection de la cathédrale Notre-Dame-de Paris a posé de sérieux problème de soins archéologiques: la découverte de la tête du Jubé ayant été FORTUITE. Le timing court a de facto les chantiers de fouille de long teme.
https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/incendie-de-notre-dame-de-paris/enquete-l-archeologie-le-casse-tete-du-chantier-de-notre-dame-de-paris_5385787.html
La ministre Rachida Dati ira jusqu'à mettre en cause le rôle de l'Archéologie préventive quelques semaines plus tard.
Le Président qui a capté le chantier comme son oeuvre personnelle procède ce jour à une pré-inauguration "toute à sa gloire". Comme le titre Libé: aujourd'hui, Emmanuel Macron se met "en Cène". Sur Seine.
Sylvie Neidinger