Un jeune couple sympathique rentre de Londres et me dit: "ils se disputent dans les rues entre brexiteurs et antibrexiteurs"!!
Petite atmosphère de guerre civile verbale...
Hier, la session au Parlement fut la pire depuis 40 ans. Les députés s'écharpant comme des chiffonniers. Un éditorialiste titre "la droite la plus bête du monde".
Theresa May totalement seule à prendre tous les coups, ne plie pas.
Femme politique courageuse.
May subit les balles de la mitraillette des politiciens mais résiste, bombe le torse. Ne démissionne pas.
La PM s'adresse "par dessus les politiciens" au peuple, en direct.
Elle a hier intelligemment posé le deal: mon accord avec l'UE (certes un début d'accord de 580 pages juste pour la période 2020) ou pas d'accord avec l'UE (s'appliqueraient dès lors les règles de l'OMC).
Ou pas de brexit du tout...
L'option "pas de brexit" cela sera sans elle. Il faudrait alors la démettre.
La livre sterling a dévissé ce jeudi 15 novembre. La City, tétanisée "wait and see". Industriels inquiets. La population elle....fait des stocks: ambiance de guerre, on vous dit !
BREXIT, UN CAUCHEMAR D'EMPIRE
Qui est responsable du cauchemar hystérisé actuel ? (pro ET anti... tous contre le Premier Ministre! )
La faute au rêve totalement surréaliste, passéiste du Royaume-Uni des brexiteurs qui pensaient quitter facilement l'Europe, tout en gardant les avantages qui les intéressaient....Et ce faisant, comptaient recréer... l'ancien Empire britannique.
La Grande-Bretagne, île autonome, vainqueur de la seconde guerre mondiale retrouvant son splendide isolement.
Problème: on n'est pas en 1945 !
Le Royaume-Uni devient bateau ivre. A qui la faute ???
La faute aux menteurs (tel Boris Johnson) qui firent campagne pour quitter l'Union européenne sans mettre sur la table médiatique la complexité du départ (Irlande, aviation, Gibraltar, les douanes...) avec l'aide sombre de Cambridge Analytica.
Menteurs qui démolissent sans reconstruire.
Quitter l'UE est une terrible régression. Les britanniques comprennent un peu tard qu'il vaut mieux être dans l'UE qu'en sortir. D'autant que leur particularisme était respecté. Ils ne sont pas totalement intégrés. Ni dans Schengen ni dans la zone euro.
Les britanniques se prennent en pleine face les conséquences du rêve de grandeur impérial qui se fracasse sur la réalité de 2018.
Un deal que Theresa May est seule actuellement à gérer correctement.
Avec son extraordinaire alter ego : Michel Barnier et sa méthodologie transparente.
Pourtant l'accord trouvé reste flou. Juste une première marche. Juste, la "fin du début" des négociations. L'accord du divorce.
Les Européens n'entendent pas renégocier ce premier accord. Réponse ferme de Angela Merkel.
L'Europe ne veut en aucun cas un nouveau paradis fiscal à ses portes.
Sylvie Neidinger
La Reine Elisabeth a donné son avis pro-Europe avec beaucoup d'humour : chapeau