Un lien de cause à effet est- il détectable?
Les observateurs ne peuvent que noter la faible distance temporelle entre l'abdication de l'Emir du Qatar al Thani à l'activisme politico-religieux et cette "révolution 2ème phase/coup d'Etat militaire" en Egypte pour déposer les Frères musulmans, élus démocratiquement.
Ces derniers tendaient à une captation progressive de tous les pouvoirs, en grande difficulté de gestion économique.
Ce changement intervenu face à des manifestations historiques : 14 millions dans la rue, un record de l'Humanité.
On citera cette discussion fort intéressante entre deux points de vue sur ce thème du lien très net entre l'abdication au Qatar et la reprise en main en Egypte par élimination rapide du président Morsi. Débat sur le site Atlantico, entre Antoine Basbous et Arslavan Amir Aslani:
Ricochets au Moyen-Orient. Et si le coup d'Etat militaire en Egypte n'était que la première des conséquences de l'onde de choc déclenchée par l'abdication de l'émir du Qatar
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- A noter cette info essentielle pour décrypter ces évènements: début juin l'imam sunnite ultra controversé d'Al Djezira est déposé. El Qardawi doit quitter le Qatar au plus vite (Il rentre en Egypte, son pays). Ordre du nouvel émir Tamim !
Explication possible ?Le 1er juin 2013, il avait passé un cran verbal en appelant l'Egypte à la guerre contre les chiites et la Syrie. Entre autres appels ouverts au jihadisme sur les ondes de cette chaine devenue ultra militante religieuse. Ceci dit le "nouveau Qatar" continue à acheminer des armes au pays de Sham...
- A noter ce qui semble analysé comme une erreur stratégique du Président Morsi, la goutte d'eau de trop. Celui-ci rompt les relations diplomatiques avec la Syrie dans un discours offensif du 15 juin 2013 au stade du Caire où il entend lui aussi contrôler la rebellion syrienne et surtout impliquer ...militairement l'Egypte :
Lu sur Radinrue.com:du 5/7/2013 certes un article au point de vue affirmé :
"le règne des Frères musulmans en Egypte a été une succession d’erreurs. Mais leur erreur fatale est celle d’avoir convié tous les pontifes salafistes, il y a deux semaines, à déclarer le « djihad » contre les chiites et spécialement contre la Syrie.
C’est devant une foule hystérique au stade du Caire que Mohamed Morsi, qui se voyait encore au panthéon de sa puissance, décida, dans l’aveuglement absolu, de rompre les relations diplomatiques avec Damas. Ce fut, comme l’a écrit le journaliste Hassanine Haykel, « l’erreur fatale » qui décidera l’armée à mettre fin à cette mascarade, en choisissant – ou en provoquant – le moment opportun pour écarter Morsi et suspendre toutes les institutions issues des Frères musulmans. Une source militaire égyptienne a expliqué qu’il s’agissait, pour l’armée, de défendre avant tout la sécurité nationale que la folie des Frères musulmans au pouvoir mettait sérieusement en danger, en voulant s’attaquer à la Syrie, un pays avec lequel l’Egypte des Officiers libres scella un jour une union sacrée. Et ce n’est sans doute pas un hasard si le président syrien Bachar Al-Assad a été le premier chef d’Etat à se réjouir de l’intervention de l’armée en Egypte, en prédisant dans une déclaration officielle « la fin de l’islam politique ».
LIENS HISTORIQUES
Cette information sur les liens historiques, et encore actuels entre l'armée syrienne et égyptienne est confirmée par le journal en langue arabe Al Jemouryé (= la république) publié à Beyrouth qui dit"selon des sources qui connaissent bien la situation égyptienne"que:
" les communication entre les deux directions des armées égyptiennes et syrienne n'ont pas cessé pendant les deux dernières années et la direction militaire égyptienne était derrière le retrait de M Morsi et qu'un conseil quadipartite s'est tenu pour régler la situation syrienne, en ignorant le Qatar et en prenant l'Arabie Saoudite comme partenaire" Recité par Syrian News, dépêche du 6 juillet à 8h06 sous le titre "Journal : les communications entre les deux directions militaires syrienne et égyptienne."
Un égyptien Hamdine Sabahi affirme qu'il ne s'agit pas d'un coup d'Etat.
Les Frères musulmans eux, éliminés brutalement alors que leur pouvoir est issu des élections crient leur colère. L'Egypte, divisée entre dans une période d'instabilité.
ARABIE SAOUDITE PLUTOT QUE QATAR
Analyse: une "real politique" US a-t-elle pris la mesure de cette ambiance jihadiste guerrière qui allait s'avérer incontrôlable ? Et agi en ce sens pour calmer le jeu de cet affrontement sunnite-chiite global qui prenait depuis le Qatar puis relayé par le gouvernement de M Morsi des proportions propres à déclencher un conflit de dimension mondiale??
S'agit-il de repenser ce qui fait la base du "printemps arabe": le remplacement de régimes autoritaires mais laics par des pouvoirs religieux islamistes ? A voir
S Neidinger