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Z-#EspritdeGenève - Page 2

  • Précieuses Sociétés savantes dont la SHAG

    Savantes? La terminologie peut paraître désuète avec l'emploi du terme dix huit-ièmiste...

    Il y aurait toutefois erreur à enfermer les actuelles sociétés savantes dans la naphtaline.

    Elles interviennent dans tous les champs de la connaissance: art,histoire, littérature, sciences.

    Ces organisations possèdent souvent de précieuses archives. Leur richesse est tout autant  humaine que documentaire.

    Ces sociétés dite d'émulation  valorisent le savoir non pas à côté mais en plus de l'Université où nombre de ses membres ont été formés. 

    Mais pas seulement! Les sociétés savantes en réseaux depuis longtemps  FEDERENT la communauté d'une discipline avec des profils variés dont les érudits, les précieux amateurs éclairés en plus des classiques chercheurs, étudiants, enseignants.

    Elles  organisent  congrès et  conférences, distribuent parfois  bourses et récompenses.

    Ces associations  expertes mais ouvertes à tous  assez méconnues du grand public   publient souvent et à leur compte des travaux de recherche originaux.

    Elles valorisent tous savoirs  et savoirs-faire, les... savoirs locaux. 

                      SOCIETES SAVANTES EN RESEAU DEPUIS LE XIXEME SIECLE...

     

    Les  Sociétés savantes communiquent entre elles : un réseau de connaissance... avant l'heure de la numérisation.

    Elles partagent également avec d'autres académies,  musées, écoles, universités...

    Riches de fonds documentaires "sauvés" (par leur action!) , elles procédent parfois  à des dons de documents aux institutions régaliennes.

    En France le CTHS, le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques  instauré par le ministre Guizot pour justement  soutenir les sociétés savantes date de 1834.

    La précieuse SHAG de Genève,  dynamique, est-elle fondée en 1838. Elle est d'ailleurs membre du CTHS. 

    (site SHAG) "Depuis 1841, la SHAG contribue au rayonnement intellectuel de la Cité par la publication des Mémoires et documents (MDG), diffusés sur 3 continents grâce à plus de 200 sociétés correspondantes.
    S’y ajoute depuis quelques années la collection des Cahiers destinée à recevoir les travaux de jeunes chercheurs.
    Depuis 1891, la SHAG publie un Bulletin annuel qui suit au plus près l’évolution des sciences historiques.
    La SHAG collabore également avec la Bibliothèque de Genève pour la publication de la Bibliographie genevoise.
    Soucieuse de conserver un lien aussi étroit que possible avec le public, la Société organise chaque année une dizaine de conférences et de visites ouvertes à tous, sur les sujets les plus divers.
    Depuis septembre 2012, notre Société est reconnue d’utilité publique." 

    Dernière publication de la Société d'histoire et d'archéologie avec les Editions Slatkine:  Une jeunesse en Italie : les années de formation de Jean Gabriel Eynard , ce lyonnais si genevois.

    La SHAG: une jeune société savante  de 183 ans, hyper active. Chapeau bas.

                                                                             Sylvie Neidinger

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  • MERCI Docteur Dider PITTET et William GRIFFITHS pour l'invention du gel hydroalcoolique

    Il y a vingt ans, Prof. Didier Pittet, médecin genevois inventait le gel hydroalcoolique avec l'aide du pharmacien anglais  William Griffiths, -un peu oublié dans les comptes rendus de  l'affaire.

    Ce dernier véritablement   testait la formule depuis un certain temps notamment  à l'hôpital de Fribourg.

    Aux HUG, son idée est validée par Didier Pittet du Service d'Infectiologie qui au final aurait choisi la meilleure formule adaptée in situ.

    Le médecin pouvait alors breveter le produit désinfectant  à son profit. Le commercialiser.S'enrichir. Il a choisi de donner le brevet  à l'OMS. Belle éthique.

    Né le 20 mars à Genève, d'une famille catholique de Lancy, d'un père électricien et d'une mère au foyer, l'épidémiologiste et infectiologue a fait ce choix: "afin que la solution hydro-alcoolique puisse être fabriquée localement et à moindre coût dans le monde entier." Pour lutter contre les infections nosocomiales principalement.

    Une révolution.

    Son interview à l'OMS.

    Le médecin est actuellement au front contre la pandémie coronavirus en Suisse.

    Et cela passe par des mains propres!

                                                               Sylvie Neidinger

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    Série #BlogNeidinger Gel Hydroalcoolique:

    https://duboutduborddulac.blog.tdg.ch/archive/2020/04/27/merci-docteur-pittet-306115.html

    https://duboutduborddulac.blog.tdg.ch/archive/2020/05/30/attention-au-gel-hydro-alccolique-306746.html

    https://duboutduborddulac.blog.tdg.ch/archive/2020/07/28/enfants-attention-au-gel-hydro-alcoolique-dans-les-yeux-307843.html

     

    Rubrique Covid 19

  • Javelots en bois d'if par les Archers du Genevois

    En cette période des cliquetis otanesques des armes, deux documents historiques genevois sur la lance et le javelot !

    Armes  d'oppidum gaulois... 

    http://www.toxophilus.org/articles/francais/if_bois.html

    if.JPG

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    Ici, une reconstitution archéologique d'équipement romain autour du pilum :

    http://genva.ch/wp-content/uploads/Pilum_A.B.1.pdf

    Autant de travaux historiques de la bonne ville du bout du lac.

                                                                                              Sylvie Neidinger

  • Par contre, disait Jean Calvin. En revanche...

    Attention à l'usage de l'expression "par contre". Un puriste pourra relever que vous ne parlez pas français!

    Vous vous creusez la tête. Aurions-nous affaire à un oxymore? Soit deux mots de sens contradictoire. Il serait dès lors  écrit  "pour contre"', ce qui n'est pas le cas.

    Très étonnant, Jean Calvin et Voltaire s'invitent au débat. L'attestation écrite de la locution adverbiale "par contre" se rencontre en effet pour la première fois en langue française  au XVIème siècle dans les écrits du théologien protestant.

    A la même époque la langue anglaise traduisait sans souci le latin "per contra" et "per contro." L'expression "par contre" était donc  usitée dans le langage  commercial, celui des contrats écrits. Ce qui n'est pas étonnant vu de Genève!

    Voltaire voulait qu'elle y restât. La polémique fit donc réagir Voltaire mais aussi Gide, Grévisse, les Académies successives...

    Les puriste réclament plutôt  l'usage de la terminologie  "en revanche" en substitution....

    Sophie Viguier titulaire d'un blog dédié donne sa réponse  synthétique. Selon elle, "par contre" n'est effectivement pas en odeur de sainteté. Mais bien en usage. La correctrice  a même la perspicacité de  souligner que  les deux expressions adverbiales ne sont pas strictement interchangeables. Elles renvoient à des contextes sémantiques légèrement différents.

    Son analyse tend toutefois à montrer  que "par contre" serait  plutôt pessimiste et "en revanche" optimiste. Pas sûr..

    Le débat reste ouvert sur ce point: une "revanche" n'est pas si optimiste que cela! Car issue de la lignée lexicale de la  vengeance. La "re-venge" étant une vendetta. Pas si paisible que cela, effectivement.

    Nous avons ici un usage de la langue comme terrible marqueur social dixit le Larousse :"Employer la locution « par contre » ne constitue pas une faute, puisqu’elle est admise dans le registre courant. Pour clore le débat, nous nous rangeons à l’avis de Larousse. Il est recommandé d’employer « en revanche » dans l’expression soignée – on dit aussi « la langue surveillée » – en particulier à l’écrit. Vous l’aurez compris, la querelle n’est pas d’ordre linguistique, mais social ; il s’agit moins d’une question de grammaire que de style. La langue française, perçue comme extrêmement rigide, offre parfois des espaces de liberté. Ce serait dommage de ne pas en profiter ! (scf Sandrine Campese)"

    A l'heure où dans le tram, on peut entendre en 2019 de la bouche de  charmantes jeunes filles le très chic " je m'en bats les coui...s" , se voir interdire le  "par contre" en usage depuis plusieurs siècles pour motif de parler "correctement " en français "soigné" ou "surveillé" (dixit le Larousse) relève... en  revanche du suranné! Juste décalé. 

    J'utilise régulièrement l'expression "par contre" BIEN  inscrite dans la langue par  Jean Calvin. Ce, sans avoir la désastreuse impression de mal parler le français!

    Remarque. La langue n'est pas rigide mais bien l'usage que certains en font (les dénommés puristes)

    Une ridicule tempête dans un verre d'eau...parisien?

                                                                                      Sylvie Neidinger

     

                                                   RUBRIQUE VOCABULARIA, VIE DES MOTS

  • Hommage ce mardi à "Staro" le célèbre critique littéraire, psychiatre genevois récemment disparu

    Les étudiants littéraires francophones ont pratiquement tous rencontré les écrits du célèbre critique dans le cadre de leur formation !

    Martin Rueff, écrivain,  titulaire de la chaire XVIIIème à l'Université de Genève confirmait le 8 mars dernier dans Libération l'importance majeure de celui  affectueusement nommé "Staro": "Parce qu’il a maintenu tout au long de sa longue activité la triple exigence de relier l’intelligible et le sensible, d’attester du passage des œuvres et de les soumettre au jugement de sa compétence critique, attentif au passé parce qu’inquiet du présent et soucieux du futur, Jean Starobinski aura été le plus grand critique littéraire de langue française au XXe siècle".

    J'eus (ô privilège donné par Genève)  la magnifique occasion de  rencontrer pour la première fois  Jean Starobinsky au Palais Eynard en 2016.

    A ma question de savoir comment il put gérer des études médicales et littéraires en même temps, il répondit -modeste -que la médecine était moins scientifique qu'aujourd'hui.

    La MRL et la Société Jean-Jacques Rousseau organisent demain mardi 21 mai une projection de ses Grands entretiens (que l'on peut retrouver sur le site de la RTS) avec débat.

    #mrl,jean-jacques rousseau,genève,jean starobinsky

    L'intellectuel genevois -à qui pourtant Genève avait refusé la naturalisation !- nous a quittés il y a deux mois

     https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/03/06/jean-starobinski-historien-des-idees-est-mort_5432329_3382.html

    https://www.la-croix.com/Culture/Jean-Starobinski-pensee-mouvement-2019-03-07-1201007093

    https://www.franceculture.fr/emissions/lhumeur-du-matin-par-guillaume-erner/lhumeur-du-jour-par-guillaume-erner-du-jeudi-07-mars-2019

    https://www.tdg.ch/culture/culture/Jean-Starobinski-avait-le-genie-de-l-interpretation/story/16716503

    https://www.humanite.fr/disparition-jean-starobinski-un-bouquet-pour-les-lumieres-669024

    https://www.rts.ch/info/culture/livres/10268880-deces-du-critique-litteraire-et-du-psychiatre-genevois-jean-starobinski.html

     

    Biographie ( Isabelle Rüf RTS citation  ) : "Avec Jean Starobinski, c’est tout un pan de la critique littéraire au XXe siècle qui disparaît, l’école de Genève, celle qu’ont fondée Marcel Raymond, Albert Béguin, Georges Poulet.#mrl,jean-jacques rousseau,genève,jean starobinsky

    Il les citait comme ses maîtres à chaque occasion et tenait à inscrire son travail dans leur continuité. Staro, comme les Genevois l’appelaient amicalement, était aussi une figure familière bien connue qu’on voyait longtemps bouquiner au marché aux Puces de Plainpalais.

    Jean Starobinski est né dans cette ville, le 17 novembre 1920. Ses parents avaient quitté la Pologne où les lois antisémites leur interdisaient les études de médecine. Jean Starobinski a grandi dans un milieu cultivé, polyglotte, laïc, que fréquentaient musiciens et artistes. Il évoquait souvent avec bonheur la Maison des petits à Champel, basée sur les préceptes de "L’Emile", où l’on apprenait en chantant et en cultivant son carré de jardin.

    Un amoureux de Jean-Jacques Rousseau

    C’est peut-être là qu’est né son attachement pour Rousseau, conforté, au cours de ses études de lettres, par l’enseignement de Marcel Raymond. Il fera également des études de médecine, avec une spécialisation en psychiatrie, ce qui donnera à son approche des textes une dimension très large.

    Explorateur de la mélancolie

    Mais le critique a gardé une distance à son héros et s’est intéressé à tous les auteurs des Lumières, particulièrement Diderot. "L'Aufklärung reste le meilleur espoir de paix, de développement de l'homme qu'on puisse conserver. Il n’y a rien à larguer de cet héritage-là", dira-t-il encore.

    Sa double formation scientifique et littéraire lui permet d’explorer le vaste champ de la mélancolie, pathologie sur laquelle il a beaucoup écrit. "Action et réaction, les aventures d’un couple" (1999) doit aussi à son regard de médecin, bien qu’il n’ait jamais pratiqué la clinique.

    Hors des modes et référence mondiale

    A partir de 1958, Jean Starobinski est nommé à l’Université de Genève. Son cours devient un événement mondain, comme celui de Marcel Raymond auquel il succède. Son enseignement marque plusieurs générations. Le critique reste à l’écart de toutes les modes et querelles idéologiques – structuralisme, marxisme, sémiologie, psychanalyse – tout en s’y intéressant de près. Il préconise une approche patiente, historique, des textes et des manuscrits.

    En 1985, Jean Starobinski prend sa retraite, mais ce n’est que pour mieux se consacrer à ses travaux. Il est invité à donner des cours au Collège de France, à l’EPFZ, monte une exposition pour le Louvre, "Largesses". Il écrit sur l’art, sur l’opéra, sur la poésie. Il devient une référence mondiale, extrêmement sollicité, couvert de prix, invité à donner des conférences, des interviews, invitations auxquelles il cède au risque de s’éloigner de ses travaux en cours.

    Genève lui avait refusé sa naturalisation

    Jean Starobinski était d’une amabilité et d’une attention extrême, ouvert aux sollicitations. En 2005, il doit quitter l’appartement de la rue de Candolle, en face de l’Université, et réorganiser son immense bibliothèque, une épreuve pour ce savant déjà âgé. Ses archives sont confiées à la Bibliothèque Nationale à Berne.Mais Jean Starobinski garde toujours son attachement à Genève, qui lui a pourtant refusé la naturalisation, à lui et à sa famille, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. Il disait en riant que ce refus lui avait épargné le service militaire."

     Jean Starobinski a porté son regard neuf sur Jean-Jacques Rousseau, dépoussiérant ainsi l'image et les écrits de cet Autre citoyen de  Genève.

                                                                                                                       SN