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H-Histoire Rel Protestantisme - Page 3

  • Par contre, disait Jean Calvin. En revanche...

    Attention à l'usage de l'expression "par contre". Un puriste pourra relever que vous ne parlez pas français!

    Vous vous creusez la tête. Aurions-nous affaire à un oxymore? Soit deux mots de sens contradictoire. Il serait dès lors  écrit  "pour contre"', ce qui n'est pas le cas.

    Très étonnant, Jean Calvin et Voltaire s'invitent au débat. L'attestation écrite de la locution adverbiale "par contre" se rencontre en effet pour la première fois en langue française  au XVIème siècle dans les écrits du théologien protestant.

    A la même époque la langue anglaise traduisait sans souci le latin "per contra" et "per contro." L'expression "par contre" était donc  usitée dans le langage  commercial, celui des contrats écrits. Ce qui n'est pas étonnant vu de Genève!

    Voltaire voulait qu'elle y restât. La polémique fit donc réagir Voltaire mais aussi Gide, Grévisse, les Académies successives...

    Les puriste réclament plutôt  l'usage de la terminologie  "en revanche" en substitution....

    Sophie Viguier titulaire d'un blog dédié donne sa réponse  synthétique. Selon elle, "par contre" n'est effectivement pas en odeur de sainteté. Mais bien en usage. La correctrice  a même la perspicacité de  souligner que  les deux expressions adverbiales ne sont pas strictement interchangeables. Elles renvoient à des contextes sémantiques légèrement différents.

    Son analyse tend toutefois à montrer  que "par contre" serait  plutôt pessimiste et "en revanche" optimiste. Pas sûr..

    Le débat reste ouvert sur ce point: une "revanche" n'est pas si optimiste que cela! Car issue de la lignée lexicale de la  vengeance. La "re-venge" étant une vendetta. Pas si paisible que cela, effectivement.

    Nous avons ici un usage de la langue comme terrible marqueur social dixit le Larousse :"Employer la locution « par contre » ne constitue pas une faute, puisqu’elle est admise dans le registre courant. Pour clore le débat, nous nous rangeons à l’avis de Larousse. Il est recommandé d’employer « en revanche » dans l’expression soignée – on dit aussi « la langue surveillée » – en particulier à l’écrit. Vous l’aurez compris, la querelle n’est pas d’ordre linguistique, mais social ; il s’agit moins d’une question de grammaire que de style. La langue française, perçue comme extrêmement rigide, offre parfois des espaces de liberté. Ce serait dommage de ne pas en profiter ! (scf Sandrine Campese)"

    A l'heure où dans le tram, on peut entendre en 2019 de la bouche de  charmantes jeunes filles le très chic " je m'en bats les coui...s" , se voir interdire le  "par contre" en usage depuis plusieurs siècles pour motif de parler "correctement " en français "soigné" ou "surveillé" (dixit le Larousse) relève... en  revanche du suranné! Juste décalé. 

    J'utilise régulièrement l'expression "par contre" BIEN  inscrite dans la langue par  Jean Calvin. Ce, sans avoir la désastreuse impression de mal parler le français!

    Remarque. La langue n'est pas rigide mais bien l'usage que certains en font (les dénommés puristes)

    Une ridicule tempête dans un verre d'eau...parisien?

                                                                                      Sylvie Neidinger

     

                                                   RUBRIQUE VOCABULARIA, VIE DES MOTS

  • Numérisation du fichier des "Communes réunies" (1599-1798) terminée

    Les Archives de l'Etat de Genève signalent à ceux que la généalogie intéresse la numérisation complète du fichier "Communes réunies" allant de 1599 à 1798.

    Soit 76 000 fiches... réunies  sur la base Adhémar.

    De quoi aller à la "chasse" aux ancêtres tranquillement depuis son salon si ces lieux vous concernent...

     Ce fichier, réalisé dans les années 1950, permet de retrouver une naissance, un mariage ou un décès ayant eu lieu aux XVIIe et XVIIIe siècles (1599-1798) dans les "communes réunies"..

    Au fait que signifie ce terme?

    Il s'agit de territoires de confession catholique cédés à Genève par la France en 1815 et par le Royaume de Sardaigne en 1816.

    Précisions et listing dans le dictionnaire historique de la Suisse: une notice établie par l'historien Paul Guichonnet :

    "On appelle "communes réunies" les territoires de confession catholique cédés à Genève (désormais confessionnellement mixte) par la France dans le Pays de Gex et par le Piémont-Sardaigne en Savoie; ces cessions devaient "arrondir" le nouveau canton, en reliant à la ville les mandements de Jussy et de Peney-Satigny et en le soudant au reste de la Confédération. Après de longues et difficiles tractations, menées par Charles Pictet de Rochemont, Genève reçut de la France au second traité de Paris(20 novembre 1815) tout ou partie des communes de Versoix, Collex-Bossy, Le Grand-Saconnex, Pregny, Vernier et Meyrin (49,3 km2 et 3343 habitants). Par le traité de Turin (16 mars 1816), Victor-Emmanuel Ier, roi de Sardaigne, cédait tout ou partie d'Avusy, Laconnex, Soral, Perly-Certoux, Plan-les-Ouates, Bernex, Aire-la-Ville, Onex, Confignon, Lancy, Bardonnex, Compesières, Troinex, Veyrier, Chêne-Thônex, Puplinge, Presinge, Choulex, Meinier, Collonge-Bellerive, Corsier, Hermance, Anières et Carouge (108,8 km2 et 12 700 habitants)."

                                                                              Sylvie Neidinger


    Bibliographie
    – P. Guichonnet, P. Waeber, Genève et les Communes réunies, 1991

    fichier communes réunies,généalogue,archives de l'etat de genève,#genève,pierre guichonnet

     

                                    RUBRIQUE GENEVE SHAG

     

  • Promenade Rousseau, Genève

    Alors que ses locaux sont en rénovation, la célèbre MRL Maison de Rousseau et de la Littérature rappelle l'existence d'un circuit "promenade" élaborée à la découverte des lieux de sa vie MRL.PNG dans la ville natale de "Jean-Jacques" .

    "De sa maison natale en Vieille-Ville, à Coutance où Jean-Jacques Rousseau a vécu dans l’atelier d’horlogerie de son père, en passant par la Treille, l’Eglise Saint-Germain et la Résidence de France, vous irez à la place de Saint-Gervais, lieu de la fameuse fête de la Lettre à d’Alembert, à la rue des Etuves, où Jean-Jacques est devenu apprenti graveur. Ensuite, direction l’Ile Rousseau, aussi haïe qu’admirée, pour poursuivre vers le Perron, théâtre d’un sanglant conflit qui a marqué Rousseau; Saint-Pierre et à l’Hôtel-de-Ville, où l’Emile et Du Contrat social ont été condamnés et publiquement brûlés par le gouvernement patricien.
    Partout plane l’ombre d’un géant de la littérature et de la pensée universelle. Rousseau a follement aimé sa ville natale et l’a donnée au monde en modèle ;  elle l’a déçu et il l’a reniée par deux fois, mais, fortement marqué par elle, il l’a influencée de manière décisive. On a longtemps dit "Genève cité de Rousseau" autant que de Calvin"

    Je rappelle ici l'article du blog Neidinger rédigé pour le Bicentaire  Rousseau à Genève le 5 juillet 2012.

    Banquet républicain à Genève. Lettre à Rousseau, premier Indigné.

                                                    Sylvie Neidinger

  • Famille EYNARD, de la grotte au palais de Genève.(2/2)

    Suite à Famille Eynard, de la Baume-Cornillane au Palais (1/2)

     Le contraste est saisissant entre la notoriété genevoise de « grandes familles » et le peu d’ écho ou d’info les concernant dans le pays  et les villages « source » en  France voisine.

    Alors que citer la moindre personnalité se pratique en général...

    La famille Fazy commerçante d’indiennes au départ, est issue de Saint-Véran,  village habité le plus haut d’Europe (département des Hautes-Alpes).

    Le wiki mentionne les protestants mais ne détaille pas  « Une grande partie de la population fut protestante et avait fui les persécutions comme en atteste le temple et les versets bibliques inscrits au dessus des portes. Autrefois, le village avait une activité artisanale importante : vannerie, outillage, ébénisterie, charpentes et agricole, élevage (chèvres, vaches). Il avait aussi une activité d'ardoiserie à partir des galeries creusées dans la falaise »

    Idem, les infos sur l’origine de famille Eynard sont imprécises. Selon les seuls éléments (suisses) à disposition, ils viendraient de  La Baume-Cornillane en Drôme

    Sous réserve  car je n’ai pas lu le nom de cette famille dans les registres protestants du Désert et de l'Edit de Tolérance.    La famille Eynard avait probablement quitté ce petit village pour Lyon avant? ( toute info serait la bienvenue et reprise ici).

    Le wiki de ce village drômois mentionne juste le caractère protestant du village,  donne une unique référence bibliographique mais sans grand détail non plus. Encore moins  d'élément sur les descendants connus.  L’histoire locale n’est   pas bien documentée ni sur l’épisode de la Grotte, (extraordinaire Grotte et Cascade de la Dame ) cachette  lors des persécutions, ni sur le Temple du XVIIIème démoli.

    On lit une petite mention de  Temple reconstruit au XIXème avec la même cloche cachée.  Le village ayant retrouvé son culte protestant en 1826. 

                                FAIBLE PRESENCE MEDIATIQUE PROTESTANTE EN FRANCE

    Un  silence  assourdissant accompagna l'anniversaire des 500 ans côté France.

    Finalement face à la documentation faible -et faible présence médiatique- de la vie protestante avant l’émigration et dans les zones de départ, on  note l'intéressante mise en place du Musée virtuel du protestantisme en Rhône-Alpes.

    https://www.museeprotestant.org/notice/lieux-de-memoire-en-rhone-alpes/

    Lors des manifestations anniversaires de 2017 à Grenoble, il a été noté la grande effervescence de la recherche historique scientifique sur le protestantisme* dans ses lieux sources, du Trièves au gapençais de Farel, de la Drôme...

    Importance de produire cette recherche. 

                                                                                  Sylvie Neidinger

    * Le travail scientifique de Stéphane Gal du Laboratoire Historique de Recherche de Rhône-Alpes. Dont la recherche fait ressortir l'impact du dernier connétable de France, Lesdiguières Il en publie un ouvrage édité aux PUG Issu du même milieu culturel que Farel, le gapençais.

    Le travail de recherche autour du protestantisme réalisé par le très enthousiaste  François Boulet.

     

                           Rubrique #Protestantisme

  • Famille Eynard, de la Baume-Cornillane au Palais (1/2)

    Palais Eynard, mairie de Genève.

    En cette année de  demi-millénaire du protestantisme, tenter de mieux connaître  la trajectoire de la famille Eynard, le "trajet "étant constitutif de l'histoire protestante. 

    Pour faire  "correctement" l'article fut rédigé depuis la bibliothèque BGE, proche des Bastions et du Palais Eynard. Laquelle possède la copie directe de l'Edit de Nantes. L'original de Nantes étant perdu. 

    BGE  proche évidemment du Mur de la Réformation...

    BGE car le couple, par la  statuaire d'Anna Eynard-Lullin  et  de Jean-Gabriel Eynard vous y accueille  au rez-de-chaussée tout de bois et de marbres de cette bibliothèque.

    Quoique mal placés. Ils y encadrent  la porte  des ...commodités.

    Les Eynard sont à  l'origine du premier palais genevois, le Palais Eynard, aujourd'hui bâtiment municipal, construit dès 1816.

    Elle, une Lullin du Châteauvieux, cette vieille famille patricienne locale. Lui, banquier, d'une famille drômoise de lointaine origine.la baume-cornillane,bcge,palais eynard,jean-gabriel eynard,anna eynard lullin

    Il fut un précurseur de la daguerréotypie. Du coup un daguerréotype du couple existe.(Fonds J. Paul  Guetty Museum)

     A savoir, Jean-Gabriel Eynard,banquier, photographe et philhellène,  député est né à Lyon un 28 décembre 1775 d'une famille protestante. Le financier suisse décède à Genève le 5 février 1863. 

    Genève est  trajet d'arrivée de cette  famille protestante française que l'on dit originaire de La Baume-Cornillane (Drôme) émigrée suite à la révocation de l'Edit de Nantes. 

    Les allers-retours avec la région lyonnaise d'origine de ces négociants... sont toutefois repérables.

    Jean-Gabriel, fils de Gabriel-Antoine négociant  et de Marie-Madeleine  Meuricoffre, d'une famille de négociant... lyonnais, voit le jour à ..Lyon..

     Toutefois son père et son grand-père sont  nés...à Genève.

    La prochaine seconde partie (2/2) va tenter que mieux identifier la famille huguenote côté Drôme avec le peu d'éléments en possession.

     

                                                                                Sylvie Neidinger

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                                                                   Rubrique #Protestantisme