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Art-Design, Galeries - Page 8

  • L'Oignon Haute Couture !

    Margot Dagan est une jeune créatrice en herbe. Pas encore 20 ans et déjà du talent à revendre.jupe 2.PNG

    Elle a eu l'idée hyper intéressante-pour un travail d'école- de mêler deux univers a priori  antinomiques : celui de la couture et celui d'une herbacée potagère à bulbe plus qu'odorante. On ne parle pas de la tulipe mais bien de l'oignon !

    Comment cette liliaceae bisannuelle à la fois légume et condiment  devient-elle matière à design ?

    A l'observer avec des yeux neufs, cette  plante est magnifique  avec ses  couleurs blanches rosacées, jaunes, beiges ou carrément rouges. En prime :  sa transparence, sa brillance.chapeau.PNG

    De là à l'imaginer traitée   en chaussures, en chapeaux et en jupes bulbes ...

    La haute couture s'ajuste autour du corps, sur le corps, sur la peau, sur les pores, portes de notre intime.

    Porter de l'oignon  devient alors  un curieux exercice de style !

    Mais de ce détournement d'usage va résider justement le secret de l'acte créatif.

    La jeune inventive décrit parfaitement son processus :

    « Après ces observations et expérimentations, je me suis rendue compte que bien qu'il soit un légume commun, l'oignon à de nombreux atouts qu'il dévoile au fur et à mesure de son épluchage.

    J'ai donc voulu le rendre rare et précieux en exploitant sa matière.

    J'ai par ailleurs assimilé son épluchage à un déshabillage et j'ai pensé que le déshabillage de l'oignon pouvait faire l'habillement de l'homme.

    Ces réflexions m'ont conduite dans le domaine du style. J'ai donc décidé de changer l'oignon de destination.

    Le sujet n'interdisant pas l'apparition de structures pour la conception de pièces vestimentaires et d'accessoires, j'ai décidé de créer une mini collection :

    « L'Oignon Haute Couture. »

    Mon travail porte sur la création de modèles de taille réelle pour me rapprocher davantage du domaine de l'architecture qui travaille à l'échelle humaine.(...)

    Ma collection se poursuit par la conception d'une jupe.

    J'ai décidé de partir sur une jupe boulle pour rappeler la forme sphérique du bulbe de l'oignon.

    J'ai commencé la réalisation de ce vêtement par la mise en place de sa structure, par son ossature.

    J'ai assemblé 5 morceaux de tuyaux en cercle pour obtenir  des anneaux de trois tailles différentes. Ces anneaux, placés horizontalement ont été reliés par des fils de fer épais afin de donner une certaine solidité à la structure. Une base solide étant essentielle pour débuter mon projet.chaussure.PNG

    J'ai ensuite recouvert ma structure par les différentes parties qui composent un oignon : les pelures, ses écailles.J'ai travaillé sur diverses techniques de coupes pour diversifier le style et montrer plusieurs possibilités de transformations de l'oignon  par la coupe au couteau M.D. »

    L'INTERIEUR POUR EXTERIEUR et vice versa

    Elle se situe clairement dans l'art éphémère car les oignons de l'exercice ont déjà disparu.

    Ne restent que les photos et le jeu entre celui qui propose ses traces numériques -univers virtuel- et celui qui les regarde.

    Au final : l'objet réel initial importe peu. La "chaussure-oignon-éclairée" n'était évidemment pas faite pour marcher mais uniquement  pour donner à réfléchir !

    En cassant la frontière des codes. En cassant un interdit, un blocage. En libérant ?main.PNG

    En franchissant deux univers que personne n'avait franchi  jusqu'alors, celui du précieux -car il nous habille à l'extérieur - et  celui d'un banal objet alimentaire de cuisson, malodorant  destiné lui, à l'intérieur du corps, Margot Dagan  nous a positionné dans l'essence de l'acte créatif : le regard nouveau.

    En découle  l'immense liberté issue  de son choix de cette  Haute couture à l'Oignon, rendant le créateur maître. Car avec lui et son imaginaire représenté, tout devient  possible !

    Qui n'a déjà observé dans les expos ce que je baptise le "junk art" avec ses boîtes de conserve ouvertes peu ragoûtantes-même si vides- tout  comme il existe la "junk food" ?

    Ici la jeune artiste a inventé, avec grande élégance, le design de... haute gastronomie !

    Sylvie Neidinger

     

    jupe1.PNG

     

  • Marco D'Anna en escale à Penthes avec Corto Maltese

    Le Musée des Suisses dans le monde vient de hisser les voiles. Un souffle de vent maritime entre dans la vénérable demeure et décoiffe  le célèbre ...Corto Maltese.

    La brise  agite  sa  boucle d'oreille avec l'exposition « Le marin et le photographe »210620123464.jpg

    Le maltais que l'on ne s'attendait pas a priori à rencontrer au bord du lac Château de  Penthes à Pregny !

    Le bédéiste vénitien prend toute sa place dans cet univers suissophile, lui qui a choisi Grandvaux (Vaud)  pour installer sa Fondation et... comme dernière demeure. Son  hommage aux Cantons par la magnifique série nommée« les Helvétiques » (26 planches) est d'ailleurs visible  sur les lieux parmi les  70 œuvres  à disposition.

    De toutes façons, la  BD est  systématiquement d'actualité à Genève ! Le genevois, Rodolphe  Töpffer (1799-1846)  n'est -il pas le  créateur théoricien mondial des  « images en séquence, texte et dessins interactifs »?

    Le photographe Tessinois Marco D'Anna, tout en émotion avec Hugo Pratt -qu'il n'a pas connu - a posé ses pas dans ceux du dessinateur. Et son appareil photo dans les mêmes contrées lointaines  en 16  voyages de 2004 à 2010.

    Un travail original de longue haleine initié avec la Fondation  et Patrizia Zanotti, commissaire de l'expo, mémoire vivante de l'héritage du dessinateur dont elle fut la collaboratrice.

    La rencontre D'Anna/Pratt   témoigne d'une grande complexité intellectuelle. Car prendre des clichés dans les lieux de la bande dessinée  par mécanisme de  «photocopie» n'avait aucun sens. Les paysages n'existant même  plus, mangés par la modernité !

    210620123469.jpgMarco D'Anna a dû plonger dans le « voyage intérieur » en interaction. Pour mieux comprendre, avec humilité. Et par tous moyens, jusqu'à relire James Joyce à propos des Celtiques. Qui est l'autre ? En retour, qui suis-je ?

    Le processus créatif s'est établi en trois temps : la prise d'informations de tous ordres sur le terrain prattien  puis une annulation, un reset, un  départ à zéro qui laissera  place à la troisième phase, la propre vision du photographe.

    «  Ces années ont bouleversé ma vie » affirme Marco D'Anna. On le croit ! L'œuvre d'Hugo Pratt  peut effectivement transporter très loin  avec ses messages ésotériques...

    Le photographe a trouvé sa propre réponse esthétique « conjointe » par des originalités techniques. Ainsi, pour rendre hommage, l'artiste a choisi de déposer sur papier "fabriano"  cher aux aquarellistes ses « Polaroïd transferts »  Et l'encre colorée de la photo de se diffuser par imprégnation, tout comme les aquarelles du vénitien...

    Quant à ses clichés en noir et blanc  hyper contrastés, ils  mettent de évidence  de gros grains. Sa  magnifique lagune de Venise par exemple  fait immédiatement  penser à deux périodes, avec son pointillisme exacerbé. Référence à la fois:  aux petites touches des Impressionnistes du début 20ème (...pile  la  période de jeunesse voyageuse d'Hugo Pratt et de sa créature maltésienne !) Et, en même temps  aux pixels numériques du XXIème siècle, le siècle de Marco D'Anna.

    Pont entre peinture et photographie. Pont entre le pointillé posé au pinceau et le pixel ce point digital minimal.

    Comme un Temps retrouvé, réconcilié, relié.

                                             MUSEE TOUJOURS VIVANT

    Lors de la conférence de presse, Bénédict de Tscharner, Président de la Fondation pour l'histoire des Suisses dans le monde -accompagné du Directeur Anselm Zurfluh- faisait avec satisfaction  le constat  d'un musée bien vivant «alive and kicking »

    Le Conseil d'Etat de Genève qui a des projets d'aménagement du Domaine de Penthes semble avoir  intégré cette Institution  dans la future configuration?

    Sylvie Neidinger

     

    *Expo du 23 juin au 19 décembre 2012marco d anna 001.jpg

    Musée des Suisses dans le Monde, Château de Penthes

    18, chemin de l'Impératrice

    1292 Pregny-Chambésy

    www.penthes.ch

    *CongSA www.cortomaltese.com/hugopratt.com

    *Livre « le marin et le photographe » de Marco d'Anna avec  le scénariste Marco  Steiner

     

    Tags: Corto Maltese, Hugo Pratt, Cong sa, Musée des suisses dans le monde, Bénédict de Tscharner, Anselm Zurfluh,  Château de Penthes, Patrizia Zanotti, Rudolphe Töpffer

    Catégorie Photographique: Voyages

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  • Rappel: pérégriner ce soir, Nuit des Bains, Genève

    L'Association du Quartier des Bains unit les galeries d'art contemporain de ce coin de la ville dans une démarche de communication active.

    En fait les portes sont ouvertes ce soir 3 mai pour les vernissages. Cette démarche de visibilité commune  confère à Genève sa place incontournable sur  le marché de l'Art.IMGP0190.JPG

    Deux institutions locales  participent aux agapes  : le Mamco (Musée d'art moderne) et le Centre l'Art contemporain.

    La récente galerie asiatique Red Zone, rue des Bains, 40, que nous avions découverte lors de la dernière Nuit expose cette fois, en collaboration avec Artbongard une artiste de père coréen et de mère japonais : Tsuyu.

    PETITS PAPIERS-PAPILLONS DE REVE,  PLIES ET VIREVOLTANTS...

    Cette jeune dame applique la technique  orientale  hyper traditionnelle  de l'origami à ses créations d'essaims bruissants de ...papillons.

    Des milliers de plis peuvent voir se réaliser les rêves les plus secrets dans la culture japonaise.

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    Pour Tsuyu qui a choisi de vivre à Paris après New-York, le rêve éveillé consiste à  se demander si on est bien  homme ou papillon ?

    Conclusion: ce soir, lors des libres pérégrinations nocturnes, ne pas oublier de visualiser, écouter ?  les essaims de petits papiers-papillons pliés et virevoltants.

    Sylvie Neidinger

    Tags : Association quartier des Bains, Mamco, Centre d'Art contemporain de Genève, Red zone , Tsuyu, Artbongard

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  • RED ZONE, galerie asiatique à Genève

    A l'occasion de la récente  Nuit des Bains et de pérégrinations impromptues, je découvrais RED ZONE, une galerie  consacrée aux arts asiatiques,red zone.jpeg idéalement placée à deux  grains de riz du Centre d'Arts Contemporains.

    Ouverte en mai 2011 - trop jeune encore pour avoir intégré l'association du Quartier des Bains- elle traite  des cultures par regards croisés entre l'Est et l'Ouest.

    En relation avec « ses »  centres d'arts  amis de Shanghai entre autres,  Brigitte Catherin, ancienne fonctionnaire de l'ONU  poursuit  sa passion orientale qu'elle compte décliner sans contrainte,  au fil de la route de la soie. De l'Inde  au Japon, pourquoi pas : tout un programme.

    Elle  invite des artistes souvent  inconnus de nos contrées,  des chinois, coréens, vietnamiens, japonais tels  Wang XiaoHui, Qiu Jie, Luo ErQi , Xin Song etc.

    La galeriste expose  aussi les... occidentaux résidant en extrême -orient. Christian de Laubadère, était présent le 15 mars dernier à "son" vernissage.

    Cet artiste au  fétichisme sophistiqué  traite de  la nuque féminine par les techniques picturales de la renaissance (dont  le  sfumato )

    Son monde des femmes vues... à l'envers, en contre-point, en contre-exposition, en verso amène au rêve le plus... puissant !

    Le peintre s'intéresse  également aux  villes toutes en mystère  du rendu architecturé, « pagodé »

    Dans l'optique des cultures qui communiquent et se jaugent, Madame Catherin apprécie d'organiser  régulièrement des joutes- miroir.

    Ainsi la prochaine confrontation  -certes  amicale ! - liera  l'esthétique urbaine de Christian de Laubadère aux  traces proposées par Irene Gil Lopez, architecte plasticienne espagnole qui exposera sur panneau ses « empreintes de villes »

    IMGP0212.JPG

    Le construit et le détruit, l'architecte et l'archéologue : un dialogue  psyché qui promet !

    Au fait que signifie la touche  « asiatique » en art contemporain ?

    Une couleur, très certainement. Sans hasard : le rouge du bonheur et  de la chance !

    Surtout : une énergie, un enthousiasme qui se ressentent également  dès  que l'on franchit  la porte de cette nouvelle venue dans le Quartier des Bains, Genève.

    Sylvie Neidinger
     
     
     

    tags : redzone, brigitte catherin,nuit des bains, genève, laubadère, gil lopez,galerie d'arts contemporains

     

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