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H-Histoire avec un H - Page 13

  • MERCI ! JULIETTE GRECO

    Adieu muse immortelle finalement  déshabillée!

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    Juliette Gréco laisse dans le sillage de sa vie un parfum à nul autre pareil.

    Effet  Boeuf... sur le Toit. Les jeunes générations ne comprennent pas trop l'émotion générale au décès de l'artiste germanopratine. Alors, se dépêcher de visionner le magnifique documentaire Riou/Pouchain sur l'Insoumise pour la retrouver !

    Précurseur de la Femme Libre ("je fais ce que je veux de mon corps")  la jolie Môme  se décline sous mille facettes.

    Icône de LIBERTE.

    CharlesTrenet dira d'elle que le Paris intello  d'après guerre   était totalement à ses pieds  alors qu'elle n'avait encore rien fait, rien produit, rien chanté:  "Elle avait réussi à être La Gréco sans rien avoir fait que paraître" Si tu t'imagines...

    Prototype de l'INFLUENCEUSE dans Paris Canaille, sur le Pont des Amants.

    Elle possédait dans le registre artistique la même force familiale qui poussa sa mère et sa soeur à résister. Elles seront déportées.

    Ses potes se nomment Vian, Sartre, Queneau, Prévert, Cocteau, Ferré, Béart, Roda-Gil, Gainsbourg...

    Existentialistes et pas que. Elle est faite comme cela et rit aux éclat. Elle aime celui qui l'aime. Pardon tous ceux qui l'aiment.

    Tout simplement parce qu'elle n'a pas été aimée. Par sa mère qui lui préférait sa compagne. 

    Celle que l'on décrit comme fleur vénéneuse est surtout une enfant abandonnée par son père puis sa mère. Famille désocialisée, Gréco désocialise et par là ouvre facilement  la voie à une libération des moeurs et des coeurs.

    Son constat "Je suis faite pour plaire et n'y puis rien changer"   "Ma nourriture, c'est l'autre !"

    Ses maris : Philippe Lemaire,  Darryl F Zanuck "on a le droit d'aimer un homme riche " dira-telle à son propos., Michel Piccoli, Gérard Jouannest. Les copines: Duras (qui l'a "endoctrinée" dira-t-elle)  Sagan..

    Tous ces intellos souvent de la mouvance de gauche impressionnés par son intelligence, sa force un brin  " macheuse". Belle révolutionnaire du temps des cerises mais des  cerises d'Amour.

    Toujours en progrès, ce terme si important à ses yeux!

    Accordons nos accordéons.. Ses paroliers sont juste le top du top des poètes et écrivains d'après guerre. Ce,  jusqu'aux contemporains des années 80 tels Claude Lemesle, Bénabar, Biolay,  Olivia Ruiz. Ici, l 'Hommage 2009 à Gréco lors de la Fête de la Chanson française.

     

      Au final, ses textes vibrent plus encore que ses cordes vocales.

    Elle découvre Brel débutant avec qui elle se lie d'une amitié profonde, irrémédiable."une grande silhouette avec au bout une guitare" décrit-elle ainsi le chanteur belge inconnu.juliette #gréco,#japon,#nothomb,#brel,pont #juliette,#gallienne#allemagne,#paris canaille,#jouannest,#insoumise,#ramatuelle,#arte,#chanteuse,#germanopratin,#france,miles davis,brel,queneau,sagan,sartre,saint-germain des près

    Influenceuse avant l'heure. De mode aussi: la couleur noire, le pantalon d'homme en zazou.

     A la Libération, les jazz men débarquent en France, surpris de voir que leur couleur noire était à Paris... un privilège!  Au Tabou, Juliette signale qu'il y a une cave voûtée en bas qui pourrait servir de lieu musical. Et zou la mode des caves à javanaise démarre. Du bibop sous "trompinette" de Boris Vian. Ne vous déplaise ! 

    Gréco, fille et soeur  de déportées pour résistance sera la première artiste à se produire en Allemagne, volontairement mais en larmes tout de même au regard de son histoire familiale.

    Avec Gréco "ca va le diable".. Jusqu'à Belphégor.

    Les seuls véritables  couples selon elle sont les oiseaux, fidèles eux! Difficile pour les non oiseaux d'être couple.

                                MON DOUX MON TENDRE MON MERVEILLEUX AMOUR

    La chanteuse craignait plus que tout l'ennui. Particulièrement le mortel ennui du couple parfois.

    Attention !  Au moindre signe, la dame prend la poudre d'escampette laissant les maris...pantois,  groggis:  schlak ! La schlag du coeur.  Les amours perdus ne se retrouvent plus ! Et les amants délaissés peuvent toujours chercher. Ils peuvent toujours courir!

    Juliette Gréco n'a jamais été quittée. Elle a toujours  quitté. "Schlak "dit-elle dans le documentaire.

    Comme c'est dur, schlak ! 

    Exception: son fidèle pianiste, Gérard Jouannest  mari  de trente ans. Il  la faisait tellement rire, lui. Seul l'humour gagne sur tout. Tout rit, tout jouit à l'intérieur du corps et du coeur, chante-t-elle en le regardant et sous ses doigts de pianistes. Véritable couple, enfin.

    Elle gardera toutefois  jusqu'à sa mort,  intact dans le souvenir,   son Amour Diamant pour Miles Davis (deux jeunes inconnus de vingt ans lorsqu'ils se rencontrent) . Amour impossible dans l'Amérique raciste des années 50.

    A propos d'Amérique, sa carrière d'actrice hollywoodienne ne donnera pas grand chose: plus chanteuse qu'actrice finalement !

                     GRECO A L'ESTHETIQUE DE FAIRE CE QU'ELLE ENTEND DE SON VISAGE, DE SON CORPS

    Une chose toutefois me  dérange: son VRAI visage était si beau...Elle l'avait totalement modifié par la chirurgie esthétique pour un résultat si bizarre, étrange, lunaire, japonisant. [Japon qu'elle adorait et qui le lui rendait bien,,,] Elle assumait  totalement ses choix, Maîtresse de sa nature, de son corps surtout que personne ne dompte sinon elle-même,  vampe  noire, intelligente qui traverse six décennies de présence professionnelle ! 

    Sa messe des obsèques est donnée ce jour, ô Saint-Germain des Prés, avec comme maître de cérémonie sa petite fille adorée Julie-Amour Rossini.

    Abd Al Malik qui chanta en duo avec elle  l'accompagnera jusqu'à la fin, en l'église

    « Juliette, non, je ne pleure pas, tu ne voudrais pas. Je ris, même si ça ne se voit pas. Une image me revient, quand tu chantes J'arrive sur scène. Je t'entends encore, je te sais vivante. » 

    La terre est ronde. Mais il n'y a plus d'après, plus d'après demain, plus d'après-midi au coin de la rue du four. Il n'y a plus d'autrefois. Que des vieux amants (car il faut bien que les corps exultent ...) et des éclats de vieilles tempêtes qui font voler les feuilles mortes en mille pièces.

    ô Pont Juliette de Gallienne-Nothomb

    Il manque ce lundi 5 octobre 2020 un Pont à Paris ! Et le rimel fout le camp.

    JULIETTE, belle égérie, on n'oublie RIEN DE RIEN  pour RIEN au monde.

                                                                        Sylvie  Neidinger

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  • Le chaînon manquant des pré-humains retrouvé en Europe: Grèce, Crète, Bulgarie, Allemagne...

    Au détour d'une émission culturelle banale, une info majeure: les plus anciens bipèdes  pré-humains découverts à ce jour seraient... européens. 

    Les missions scientifiques mettent actuellement au jour des restes plus anciens encore que Toumaï (Afrique): les Balkans, Grèce, Bulgarie, Allemagne.université de #tübingen,#bulgarie,#toumaï,#allemagne,#bipède,maelaine böhme,grands #singes,#molaire

    L'enquête scientifique allemande part d'une mandibule fossile exhumée à Athènes en 1949 par Bruno von Freyberg. Confirmation par la découverte d'une molaire de grand singe en 2009 en Bulgarie datée de 7 millions d'années, période de la divergence animal/humain. Des traces de pas en Crète (2002) vieux de 6 millions d'années  à Trachilos.

    La suite de l'enquête historique sur els origines de la bipédie mène dans le sud de l'Allemagne en Bavière. Madelaine Böhme de l'Université de Tübingen lance un coup de tonnerre dans la recherche historique qui considère jusque là que la divergence s'était produite en Afrique (avec Toumaï) plutôt qu'en Europe.

    "En Crète, un paléontologue a mis au jour en 2002 des empreintes de pas fossilisées caractéristiques d’une marche bipède, datant d’il y a environ six millions d’années, soit trois millions d’années de plus que tous les fossiles africains exhumés à ce jour… En 2011, Madelaine Böhme et son équipe ont nourri cette hypothèse, avec la découverte de fossiles d’animaux, provenant du sud de l’Allemagne, qui ont permis d’identifier une nouvelle espèce de grands singes, les Danuvius guggenmosi. Hybrides, ils annoncent la bipédie de l’homme, tout en se rattachant au mode de vie des grands singes quadrupèdes qui vivaient dans les arbres : le fameux chaînon manquant ? Autant d’éléments qui mettent à mal le scénario présumé de nos origines… Étayé par les recherches les plus récentes, ce documentaire retrace l’épopée aux multiples rebondissements de l’humanité, laquelle n’a pas fini de révéler ses secrets. Documentaire de Florian Breier et Rüdiger Braun (Allemagne, 2019, 52mn)"

    Dans le fond, il ne s'agit pas ici de concurrence Europe/Afrique mal placée, mais bien d'info scientifique. Après tout, la Méditerranée  est à la croisée de trois continents  au nord de l'Afrique, au sud du...sud européen  des Balkans, du sud allemand. 

    Danuvius guggenmosi est une espèce éteinte d'hominidés découverte en 2015, qui vivait au Miocène en Allemagne, il y a 11,62 millions d'années. Selon les découvreurs, elle se tenait debout et marchait sur la plante des pieds. La seule espèce d'hominidés plus ou moins bipède auparavant connue, et qui soit antérieure à l'émergence des Hominina il y a 7 millions d'années en Afrique, était l'Oréopithèque, découvert au 19ème  siècle en Italie.

    La perspective scientifique autour d'un petit ossement est  ici ...renversante.

                                                                    Sylvie Neidinger

     

    https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/a-la-recherche-du-premier-pre-humain-le-graecopitheque-en-bulgarie_3328931.html

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  • Les zoos humains pour exhiber les "sauvages" jusqu'en 1930

    "Kamasutra de l'ensauvagement de la presse" de Emmanuel Macron. Suite des positions sur cette question: ici les zoos humains pour présenter ceux que l'on nommait "sauvages".

    Humains réduits à l'état de bêtes curieuses.  Etres humains exhibés dans les jardins d'acclimatation. Expos coloniales pour  justifier la hiérarchisation des races, les bienfaits du pouvoir "civilisateur".

    Illustration du racisme ordinaire: 35 000 exhibés, 1,5 milliards de visiteurs en tout, en France, Allemagne, Suisse, Angleterre...Phynéas Taylor Barnum et la manipulation de l'histoire aux USA.

    On vient voir des "sauvages en chair et en os" venant de contrées lointaines.

    Du pur cinéma avant l'heure: il leur est même demandé de jouer aux cannibales ! Pendant que sur le terrain les peuples sont souvent éliminés. (Fuégiens de Patagonie, dernier survivant disparu en 1960. Peuple décimé de maladies pulmonaires, Vénus Hottentote exhibée comme un monstre, aborigènes...) 

    Ils sont présentés comme étrangers,  anormaux...sauvages par des entrepreneurs de spectacle certes. Par les empires coloniaux, les Etats eux-mêmes dans le cadre d'expos universelles! Un modèle "racialogique" pour exposer la force supposée  bienfaitrice du modèle colonial.

    France. Guyane. Saint Laurent du Maroni. La jeune Moliko , amérindienne kalina, exposée au jardin d'acclimatation. Peuples "ensauvagés", humiliés, objets d'études pseudo scientifiques à caractère racialiste ! Elle rentrera chez elle en Guyane, traumatisée du calvaire des exhibés.

    Passage du racisme scientifique de différenciations humaines au racisme populaire au contact direct d'individus dits primitifs, le pygmée représentant le modèle parfait  de la sauvagerie absolue par sa petite taille.

    Aux USA,  dans la culture du spectacle américaine mais aussi à l'expo de Saint-Louis  où Ota Benga du Congo est exposé dans une cage avec un singe carrément ! L'homme se suicidera.

    On ne peut que signaler l'excellent documentaire sur Arte.

    https://www.arte.tv/fr/videos/067797-000-A/sauvages-au-coeur-des-zoos-humains/

    (ARTE)  :Pendant plus d'un siècle, les grandes puissances colonisatrices ont exhibé comme des bêtes sauvages des êtres humains arrachés à leur terre natale. Retracée dans ce passionnant documentaire, cette "pratique" a servi bien des intérêts.

    Ils se nomment Petite Capeline, Tambo, Moliko, Ota Benga, Marius Kaloïe et Jean Thiam. Fuégienne de Patagonie, Aborigène d’Australie, Kali’na de Guyane, Pygmée du Congo, Kanak de Nouvelle-Calédonie, ces six-là, comme 35 000 autres entre 1810 et 1940, ont été arrachés à leur terre lointaine pour répondre à la curiosité d'un public en mal d'exotisme, dans les grandes métropoles occidentales. Présentés comme des monstres de foire, voire comme des cannibales, exhibés dans de véritables zoos humains, ils ont été source de distraction pour plus d'un milliard et demi d'Européens et d'Américains, venus les découvrir en famille au cirque ou dans des villages indigènes reconstitués, lors des grandes expositions universelles et coloniales. Racisme populaire
    S'appuyant sur de riches archives (photos, films, journaux…) ainsi que sur le témoignage inédit des descendants de plusieurs de ces exhibés involontaires, Pascal Blanchard et Bruno Victor-Pujebet restituent le phénomène des exhibitions ethnographiques dans leur contexte historique, de l’émergence à l'essor des grands empires coloniaux. Ponctué d'éclairages de spécialistes et d'universitaires, parmi lesquels l'anthropologue Gilles Boëtsch (CNRS, Dakar) et les historiens Benjamin Stora, Sandrine Lemaire et Fanny Robles, leur passionnant récit permet d'appréhender la façon dont nos sociétés se sont construites en fabriquant, lors de grandes fêtes populaires, une représentation stéréotypée du "sauvage". Et comment, succédant au racisme scientifique dominant/dominé. Expo coloniale d eMarseile en des débuts, a pu s'instituer un racisme populaire légitimant la domination des grandes puissances sur les autres peuples du monde.

    https://www.laliberte.ch/dossiers/histoire-vivante/articles/le-succes-suisse-des-villages-negres-434722

    https://www.letemps.ch/opinions/suisse-exhibait-sauvages-geneve

    https://www.nouvelobs.com/monde/afrique/20181128.OBS6158/pendant-150-ans-des-hommes-ont-exhibe-d-autres-hommes-dans-des-zoos.html

    https://www.monde-diplomatique.fr/2000/08/BANCEL/1944

    Le statut de "sauvage" se présentait évidemment par opposition celui de "civilisé." L'un mettant en valeur l'autre. Expo coloniale de Marseille en 1922 par exemple.

    Les populations coloniales seront finalement considérées comme "civilisables" quand les besoins se font sentir de troupes coloniales  combattantes pour la première guerre mondiale...

    Joséphine Baker, en 1925, libre, intelligente, adulée et détestée va se jouer de l'image du sauvage avec sa ceinture de banane. Son spectacle "exotique" à Paris fait exploser le mythe colonial de l'intérieur par cette artiste majeure.

    Expo coloniale de Vincennes (1931) 33 millions de tickets vendus. Le "Sauvage" étant entre temps devenu "brave" indigène.

    Marius Kolaïe, kanak, sera dans les années 30 parmi les derniers piégés du cirque zoologique. Un retour au XIXème siècle avec  sa troupe -brutalisée. La troupe kanak se révolte, elle aussi piégée. Des hommes ordinaires kanaks, de la vie ordinaire, douaniers et autres ayant accepté ce voyage en Europe qui a viré au cauchemar pour eux. L'exhibition n'est plus acceptée. Ligues de droits de l'homme, partis politiques: la mise en scène heurte désormais. Les kanaks sont rapatriés. Marius Kolaïe reste et se marie avec une française. Magnifique symbole d'une page qui se tourne.

    La fin des zoos humains marque le début des guerres de décolonisation. L'image du sauvage ne passe plus effectivement  par les exhibitions.  Mais elle perdure ! Commence l'ère du cinéma et ses représentation des "sauvages" (ô King Kong!).

    Au milieu des année 1990, chercheurs et historiens ouvrent les archives coloniales. Les artistes s'emparent du sujet . Ayana V. Jackson par exemple revisite les clichés anthropologiques du XIXème siècle.

    Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie ! Claude Levi Strauss.(Race et histoire 1961) 

                                                                            Sylvie Neidinger

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     Ensauvagement version Macron. Sémiologie:

    1-Ensauvagement : terme inacceptable dans la bouche de responsables politiques

    2-Kamasutra ensauvagé d'Emmanuel Macron contre la presse

    3-Avant " l'ensauvagement", le mythe du bon sauvage

    4- Le "sauvage" a-t-il une âme? La controverse de Valladolid

    5-Les zoos humains pour exhiber les "sauvages" jusqu'en 1930 - Le Blog de Sylvie Neidinger (blogspirit.com)

    6- Ensauvagement du vocabulaire politique officie

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  • Le "sauvage" a-t-il une âme? La controverse de Valladolid

    "Kamasutra de l'ensauvagement " dixit E Macron. Ici suite des...positions ou angles de presse du #BlogSylvieNeidinger sur le thème!

    Le blog a analysé précédemment le mythe fabriqué du "bon sauvage".

    La question historique suivante est  de savoir si cet Indien que l'explorateur du XVIème siècle rencontrait sur le continent américain  avait une âme ou non. 

    Etonnant débat théologique connu sous le terme de  Controverse de Valladolid,  organisé par Charles Quint sous le pontificat de Jules III entre docteurs de la Foi. Bartolomé de las Casas et Juan Ginès de Sepulveda prônant un avis opposé.

    Le premier dénonçait les exactions contre les populations locales. Il en savait quelque chose: il avait été lui même... propriétaire/colon d'une "enconmienda" recevant terre et population autochtone avec!

    Le prêtre Antonios de Montesinos fut le premier à réagir dans  un sermon célèbre pour dénoncer la "cruauté envers des populations innocentes"

    "Lors d'un sermon du  à Saint-Domingue, suivi d'un second le , il a dénoncé les injustices dont il a été témoin en annonçant « la voix qui crie dans le désert de cette île, c'est moi, et je vous dis que vous êtes tous en état de péché mortel à cause de votre cruauté envers une race innocente »1.

    « Ces gens ne sont-ils pas hommes ? N'ont-ils pas une âme, une raison ? », demande-t-il.

    Ce sermon fait allusion aux Indiens contre lesquels les espagnols ont bataillé tout le siècle précédent, en laissant entendre que Dieu ne sera pas plus clément avec les colons qu'avec les Indiens si les colons s'adonnent à l'esclavage comme le font les Indiens. Antonio Montesinos avait commencé, à partir de 1511, à refuser les sacrements aux propriétaires d'encomienda indignes et à les menacer d'excommunication, ce qui lui aliène l'oligarchie locale, en particulier le gouverneur Diego Colomb2, le fils de Christophe Colomb.""(wiki)

    A propos Christophe Colomb soutient l'asservissement. Il  décrit les populations dites "précolombiennes" en 1492  de son point de vue intéressé:

    « Ils nous apportèrent des ballots de coton, des javelots et bien d'autres choses, qu'ils échangèrent contre des perles de verre et des grelots. Ils échangèrent de bon cœur tout ce qu'ils possédaient. Ils étaient bien bâtis, avec des corps harmonieux et des visages gracieux […] Ils ne portent pas d'armes — et ne les connaissent d'ailleurs pas, car lorsque je leur ai montré une épée, ils la prirent par la lame et se coupèrent, par ignorance. Ils ne connaissent pas le fer. Leurs javelots sont faits de roseaux. Ils feraient de bons serviteurs. Avec cinquante hommes, on pourrait les asservir tous et leur faire faire tout ce que l'on veut. »

    Au contact des européens et leurs virus- dont ils ne partagent pas les protections immunitaires- ces amérindiens  vont tomber comme des mouches. Passant de plus d'un million à quelques milliers. Du coup, on pouvait leur accorder une âme! 

     Les Indiens avaient tout de même bénéficié d'un immense avantage: Ils furent "rangés" dans la catégorie... humaine par le pape Paul III.

    Sans quoi effectivement  Sepúlveda n'aurait jamais parlé du "devoir de les évangéliser" ni ne se serait étendu sur leur « péché d'idolâtrie».

    La belle affaire: pour rendre chrétien, il ne faut pas se tromper d'espèce...

    Validé: ces populations nommées sauvages, primitives appartiennent bien au genre humain!

    Deux  optiques s'opposent: la conversion par force (Sepúlveda) ou par conviction (Las Casas) 

    Du coup, Las Casas va devenir devant l'Histoire le défenseur de la cause indienne. " Historia de las Indias" est publié... trois siècles après sa rédaction.

     Bémol: dans le tome III, Las Casas se repent d'avoir effectivement  accepté dans ses jeunes années que les colons soient autorisés à faire entrer leurs esclaves noirs dans les encomiendas américaines. À la suite de cet aveu, il condamnera également cet esclavage, aussi injuste et inhumain que celui des Indiens. MAIS TARDIVEMENT.

    En tous cas, les Indiens étant décimés  et peu adaptés au travail physique, s'ouvre la voie du commerce du "bois d'ébène", ces africains traités comme marchandises.

    Les Portugais pratiquant ce commerce cherchent à se justifier.

    Du coup, la régression est forte: plus d'âme du tout !  Un, une  esclave n'en a effectivement pas mais porte  des gencives pratiques pour juger de la  santé générale de "la bête". Il, elle a un prix. Il, elle  est une chose.

    L'esclavage  est aboli tardivement. En 1875 aux USA.

    La question n'est plus de savoir si le sauvage a une âme mais si la force motrice de ces êtres humains importés comme marchandise est bonne.

    Aucune Controverse de Valladolid n'a été signalée à propos des populations africaines esclavagisées...

    Mieux valait ne pas trop théoriser religieusement sur le sort fait à ces humains chosifiés  et tellement utiles avant l'invention du...moteur.

    Utilitaires,  outils de chair et de sang.

    Moteurs humains exportés par millions. ô scandale.

                                                            Sylvie Neidinger

     

     Ensauvagement version Macron. Sémiologie:

    1-Ensauvagement : terme inacceptable dans la bouche de responsables politiques

    2-Kamasutra ensauvagé d'Emmanuel Macron contre la presse

    3-Avant " l'ensauvagement", le mythe du bon sauvage

    4- Le "sauvage" a-t-il une âme? La controverse de Valladolid

    5-Les zoos humains pour exhiber les "sauvages" jusqu'en 1930 - Le Blog de Sylvie Neidinger (blogspirit.com)

    6- Ensauvagement du vocabulaire politique officie

  • Avant "l'ensauvagement": le mythe du "bon sauvage"

    Ici, une position supplémentaire...d'analyse du " Kamasutra de l'ensauvagement de la presse " honni par Emmanuel Macron.

    Soit un angle d'analyse autour d'un vocabulaire qui n'aurait jamais du se trouver dans la bouche d'un responsable gouvernemental.

    Décryptage.  Pour comprendre le terme "ensauvagement "(= humain revenu à l'état sauvage) il faut commencer par:

    1) savoir d'où vient cette notion de sauvage appliquée à l'humain.

    2) dès lors revisiter le mythe du "bon sauvage". Puis comprendre  comment passe-t-on du mythe du  bon sauvage de  Dame nature au "sauvage humain de zoo" de la période colonialiste.  

    Enfin dans la bouche d'un ministre de l'Intérieur en "ré-ensauvagement." 

    Sauvage est étymologiquement liée à la forêt (silva) Via l'ancien français salvage, du latin silvaticus (« de forêt, forestier »), devenu  salvatǐcus en bas latin. Soit à la  base un animal vivant dans la forêt. Appliqué à l'homme lors des premières confrontations: rencontre avec des individus même pas toujours habillés et rapidement qualifiés de sauvages ou primitifs..

    Extraits d'une excellente synthèse canadienne autour du terme "sauvage".(Canada, bien placé pour en parler avec ses populations autochtones en contact ) : 

    Les expéditions de la Renaissance mettent les européens en  contact avec d'autres "mondes" donnant un descriptif positif d'un état "naturel" contre la "culture", avec au passager le mythe positif de paradis perdu, ou celui de l'âge d'or. Une image qu'ils construisent par les récits de voyage.

    Amerigo Vespucchi (1454-1512) sur les Indien dans sa célèbre lettre intitulée Mundus novus (1503) : Ils n’ont de vêtements, ni de laine, ni de lin, ni de coton, car ils n’en ont aucun besoin; et il n’y a chez eux aucun patrimoine, tous les biens sont communs à tous.  Ils vivent sans roi ni gouverneur, et chacun est à lui-même son propre maître.  Ils ont autant d’épouses qu’il leur plaît […].  Ils n’ont ni temples, ni religion, et ne sont pas des idolâtres.  Que puis-je dire de plus?  Ils vivent selon la nature. 

    "Montaigne en 1580 cite  cette vie brutale et sauvage « qui est propre aux hommes primitifs » (Montaigne, Essais, éd. Villey-Saulnier, II, XII, 478)"..

    Après les écrivains de la Renaissance et leur tradition humaniste qui découvrent, ceux des Lumières valorisent d'autant le "bon sauvage" qu'ils critiquent la colonisation ethnocentrique, les changements sociétaux autour du progrès. 

    Toutefois ces auteurs n'ont jamais été en contact réel avec ces peuples et affabulent, se représentent leur vie supposée "pure",  libres, sensuels, polygames,  presque "communistes"...

    Mythe du bon sauvage:"Ce type de récit, qui présente des forces et des personnages symboliques, servira aussi à mieux raconter la vie des hommes et à mieux rêver d’un ailleurs pour fuir l’écrasante réalité.   Au XVIIIe siècle, par la fiction du « bon sauvage », des philosophes tels que Diderot, Voltaire et Rousseau chercheront non seulement à critiquer la colonisation ethnocentrique des Européens en Amérique, mais aussi les idées de progrès et de raison au cœur même de l’idéologie des Lumières.

     Inspirés par les nombreux récits de voyages de Vespucci, Colomb, Magellan, et Gama des 16e et 17e siècles, ceux-ci, désireux de poursuivre la tradition humaniste de la Renaissance, interrogeront à travers elle de nouveaux modèles d’hommes et de sociétés.  En comparant leur monde à celui des indigènes tahitiens, brésiliens, voire canadiens, ils feront le procès de l’Europe qui, se croyant supérieure et indépassable, se donne pour mission de civiliser le Nouveau Monde.   Ce Nouveau Monde, que l’on aime dépeindre comme pur, vierge et bienheureux, sera bien sûr une représentation déformée, imaginée et amplifiée de la réalité : en effet, la vaste majorité des philosophes et littéraires n’a jamais même foulé la terre natale des « sauvages »!  Le mythe, synonyme dans ce cas d’invention et d’affabulation, reprend donc ici tout son sens.

    Libres, sensuels, polygames, communistes et bons, voilà les traits communs, mais combien caricaturaux, des habitants de ce « meilleur des mondes ».   *

    Étrangement, les penseurs du XVIIIe siècle se garderont longtemps de vouloir vérifier l’exactitude de ce genre de témoignage, car, on le sait, le « bon sauvage » ainsi présenté sert mieux à réfléchir sur l’homme, sa nature, ses facultés ainsi que sur sa société.  Sans nul doute,  Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) est reconnu pour celui qui a le plus participé à ce mythe par la défense des idées suivantes qui traversent l’essentiel de son oeuvre:

    • « La nature a fait l'homme heureux et bon, mais la société le déprave et le rend misérable. »
    •  l’homme, foncièrement nostalgique, a toujours eu besoin de retrouver son passé: le mythe du bon sauvage lui propose l’image rassurante d’un primitif heureux qui vit du fond des âges en parfaite harmonie avec la nature.  Ainsi, ces séduisantes fantasmagories lui permettront d’échapper au réel en voyageant dans des pays imaginaires exotiques et bienheureux.   Offrant d’autres manières de penser et de vivre, cette utopie chère aux philosophes défend la recherche du bonheur individuel et collectif tout en affirmant déjà les valeurs qui seront proposées quelques années plus tard par la devise même de la Révolution française : «Liberté, égalité et fraternité ».   Si elle annonce en quelque sorte le monde rêvé de demain, elle maintient aussi d’anciennes croyances judéo-chrétiennes associées au péché originel : l’homme, rappelle La Bible, aurait connu le paradis, mais l’aurait perdu après avoir croqué la pomme, symbolisant le la connaissance.   
    • La chute, associée au mal, se trouve du coup au cœur même du « mythe du bon sauvage » : en effet, l’Européen « perverti », par sa culture énorme et sa quête incessante de savoirs — on n’a qu’à penser à l’entreprise de L’Encyclopédie —, mais aussi par son goût du luxe, aurait donc signé sa propre perte.   Insatisfaits de cette vision primitiviste, les penseurs des Lumières cesseront d’apprécier le mythe du bon sauvage pour revenir à l’idée de progrès lorsqu’ils feront la découverte et l’observation d’enfants sauvages tels que Victor de l’Aveyron .Ceux-ci firent comprendre définitivement que l’homme, privé de la compagnie des siens, ressemble d’avantage à un animal qu’à l’idéal décrit par les colonisateurs, les missionnaires et les littéraires.   Il va sans dire que les voyages et les écrits de nombreux ethnologues  de la fin du siècle contribueront aussi à briser cette représentation idyllique.    Bref, on aura compris que rien ne pouvait éclipser le Progrès et la Raison, emblèmes tout-puissants de la lutte philosophique de cette période historique éblouissante.

    A suivre, d'autres positions du "Kamasutra de l'ensauvagement" gouvernemental: la Controverse de Valladolid. Question: les Indiens ont-ils une âme ?

    Puis les zoos humains coloniaux... 

                                                              Sylvie Neidinger

     

     Ensauvagement version Macron. Sémiologie:

    1-Ensauvagement : terme inacceptable dans la bouche de responsables politiques

    2-Kamasutra ensauvagé d'Emmanuel Macron contre la presse

    3-Avant " l'ensauvagement", le mythe du bon sauvage

    4- Le "sauvage" a-t-il une âme? La controverse de Valladolid

    5-Les zoos humains pour exhiber les "sauvages" jusqu'en 1930 - Le Blog de Sylvie Neidinger (blogspirit.com)

    6- Ensauvagement du vocabulaire politique officie