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L-Témoin: vu entendu perso - Page 16

  • Etienne Dumont, critique d'art-oeuvre d'art

    Etienne Dumont est connu comme le loup blanc à Genève. Mais pas tellement au delà, finalement. etienne dumont,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

    Alors qu'il est l'un des hommes les plus transformés de la planète. Peut-être unique à ce niveau de tatouages. Il est journaliste.

    Cette chronique concerne l'homme public. Le privé, je ne le connais pas. La vie privée n'aurait d'ailleurs pas lieu d'être sur un blog.

    Nous avions croisé nos chemins une seule fois à Penthes (GV) en 2012 à propos de l'expo Corto Maltese. Il portait son petit bonnet. Peu loquace...(sa photo de blog ici : phase du noir) Lui, rédigeant un article de presse: Marco d' Anna sur les traces de Corto Maltese

    Moi un  article de blog: Marco d'Anna en escale à Penthes   et   Corto Maltese refuse de quitter Genève

    Etienne Dumont  est brillant rédacteur. Mais à la dent (trop)  dure parfois. Sur le terrain genevois et vaudois, certains éditeurs ou galeries d'art m'ont  dit être  encore   marqués par ses écrits  à leur encontre, en positif comme en négatif. Je n'ai les ai pas tous  lus et ne peux me prononcer. Sa plume hyper acérée en excède plus d'un.(article TDG 2017)

    A savoir, la Presse  n'est pas Communication! Le chroniqueur est bien  dans son rôle en tant que...critique. Nuance toutefois. Qu'un  journaliste n'apprécie pas une oeuvre  ne signifie pas du tout  que cette dernière soit "nulle"! Derrière une expo, un éditeur,  il y a de l'humain. Des personnes qui se sont données autour d'un projet. Et qui n'apprécient pas que deux coups de cuillère à pot  de plume ne  ternissent leur travail.etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

      Car, problème: l'écrit reste ! Il est ultra puissant. A l'heure des moteurs de recherche, les articles ne meurent pas. D'où ces sentiments mitigés toujours actifs longtemps après les parutions.

    CRITIQUE CULTURELLE: LA DIFFERENCE PRESSE /BLOG

    Ici s'expose  toute la problématique de la critique du culturel. Car le journaliste est justement rémunéré pour s'exprimer en positif et aussi en... négatif. C'est son travail. Quelque part, son analyse  engage celle de  sa Rédaction dans le lien de subordination qui le lie à son employeur. Laquelle en retour le protège.

    Le blog lui ne fonctionne pas ainsi. Pas de mécanisme économique.  Le blogueur opère individuellement ses choix. Sur ce #BlogSylvieNeidinger par exemple, j 'ai choisi   cette option pour les données culturelles: "je n'aime pas donc je n'en parle pas" L'activité blog est non rémunératrice, chronophage. Pas de temps à perdre à démolir...car déjà pas le temps de coucher sur écran la dizaine  d'articles déjà pré-rédigés en tête. Ce qui n'empêche pas au besoin évidemment une critique. Mais pas de celle qui laisse l'autre cloué au tapis médiatique.

    Presse et blogosphère sont deux planètes si proches et si  différentes: pas toujours comparables!

    I- Etienne Dumont,  chroniqueur culturel:

    On ne le lit  plus  sur la Tribune. Idem, son blog TDG  est inactif. Sa dernière chronique fut rédigée le 7 mai dernier (cf 2013). "Tout a une fin" écrit-il sans en préciser les raisons.

    Il exerce désormais à Bilan.chetienne dumont,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanetienne dumont,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

     

     

     

     

     

     

     

     Ici sa photo professionnelle, sur le site de presse Bilan. Drôle d'indien, étonnant journaliste. Peu habituel.

    Il publie le 22 mai 2023 un bilan décennal de ses 6000 chroniques et de son métier de journaliste critique d'art. où il présente d'ailleurs son métier de façon décalée avec autodérision quelque peu péjorative "Né en 1948, Etienne Dumont a fait à Genève des études qui lui ont été peu utiles. Latin, grec, droit. Juriste raté, il a bifurqué vers le journalisme. Le plus souvent aux rubriques culturelles, il a travaillé de mars 1974 à mai 2013 à la «Tribune de Genève», en commençant par parler de cinéma. Sont ensuite venus les beaux-arts et les livres. A part ça, comme vous pouvez le voir, rien à signaler"(Bilan)

     II Etienne Dumont oeuvre d'art

    etienne dumont,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan L' homme  est probablement le plus tatoué de la terre (exploit)   et  oeuvre d'art, lui-même!  Il  s'est  exprimé publiquement en 2009 sur son  processus de transformation démarré par un aigle et une croix, soit, du basique,  pour arriver au résultat sophistiqué que l'on connait aujourd'hui.

    Avec un  graphisme ethnique très sphère culturelle océan pacifique pour le visage  (Maori?) et Japonisant pour le thorax. Et plus encore.

    Son être est devenu champ expérimental. Le blanc par exemple ne tient pas sur la peau, il vire au jaunasse "sale" selon lui. Il quitte donc le blanc/noir pour le ...rouge.

    Le critique professionnel  témoigne sur le site d'une certaine Annette Giard en février 2009 (textes en bleu):
    "j’avais vu au Musée d’Orsay, lors de l’exposition sur les moulages, le buste en plâtre d’un Néo-Zélandais, au visage couvert d’incisions soulignées d’encre. Longtemps, j’ai pensé à cette chose, sur ma table de nuit imaginaire, puis j’ai téléphoné à Dominique Lang [son tatoueur] : “On le fait.” Il n’était pas chaud. On l’a fait, en couleur. Ça m'embêtait d’avoir de la couleur sur le corps et la tête en noir et blanc, c’est comme si j’étais deux personnes. Alors on a tout refait en couleur. Ça a pris 10 mois, en tâtonnant. Il se passait toutes sortes de choses bizarres pendant les séances. Quand il plantait son aiguille dans les ailes de mon nez, par exemple, ça déclenchait des éternuements. Il fallait s’interrompre toutes les 10 secondes.

    Il a offert son corps  jusqu'à la nudité au regard public en 2009 par  une expo  de photos. (article Libé) Il fêtait ses 60 ans.

    Mais sans donner d'explication verbale véritable. Le cliché plus haut le présente en mode avant/après. Depuis son visage s'est encore complexifié.

    Après tout, face à une oeuvre, le spectateur de la photo ou de la toile doit lui-même se poser la question du pourquoi. L'Art sert bien à cela...L'artiste n'a pas à verbaliser ses choix !

    Silence d' Etienne Dumont  sur les motivations du recouvrement presque complet de ses cm de peau.(dont la superficie se calcule par une formule dite de Dubois qui daterait de 1916 en fonction du poids et de la taille.)

    La peau cet épithélium de revêtement,  résistant à l'abrasion et la dessication par sa couche cornée, cette enveloppe humaine,  peut atteindre 2 mètres suivant les individus.

    Le genevois   reste fondamentalement  silencieux sur les motifs de cet acte de transformisme majeur. Est-ce une barrière de protection?  Un outil de provocation? A-t-il des soucis médicaux autres que la nécrose qu'il avait signalée à propos de sa corne de par le recouvrement complet? Son témoignage sur les réactions qu'il engendre, en Suisse, à Paris ou dans les pays qu'il visite?  Quid des passages en douanes? Les enfants le prennent-ils pour un personnage de BD vivant lorsqu'ils le rencontrent ? Un extra-terrestre? 

    Quel est le lien entre l'encre de la plume du journaliste, l'encre du tatouage et l'ancre symbolique si présente chez les  tatoués? Que pense-t-il de la notion de trace culturelle ? Narcissisme ? Auto mutilation symbolique? Ou au contraire hyper-valorisation de l'ego ?

    450 HEURES DE TATOUAGE SUR 15 ANS

    etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanExpérimentation corporelle qui le fait éternuer, tousser suivant les emplacements lors des  longues séances...

    Définition de tatouage sur wiki :Le mot vient du tahitien tatau, qui signifie marquer, dessiner ou frapper et dérive de l'expression « Ta-atouas ». La racine du mot, ta signifie « dessin » et atua signifie « esprit, dieu ». Le docteur Berchon, traducteur du deuxième voyage de Cook vers Tahiti en 1772, employa pour la première fois le mot tattoo ; le mot sera francisé en « tatouage» à la fin des années 1700. Il est d'abord introduit dans le Dictionnaire de l'Académie française en 1798, puis dans la première édition du dictionnaire de Littré en 1863

    Au Japon, le tatouage traditionnel pratiqué à la main est appelé irezumi (入れ墨 ou 入墨, irezumi, littéralement « insertion d'encre ») le terme plus général pour désigner le tatouage est horimono (彫り物 ou 彫物, horimono, littéralement « sculpture »

    (suite- A Giard):"Il est recouvert d’encre de la tête au pied, à la seule exception des paupières, des parties génitales, de l’anus et de la paume des mains et des pieds. Etienne Dumont porte en outre, sous la lèvre, une sorte de hublot qui montre la racine de ses dents et ses gencives. etienne dumont,critique culturelle,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanSes oreilles sont ornées de gigantesques disques, pareilles à des décorations primitives. Il s’est fait implanter deux gros anneaux de métal qui apparaissent en relief sur le dos de ses mains. Au-dessus du front, un pédoncule semblable à un oeil globuleux d’extra-terrestre pointe comme une antenne. A l’origine, il avait deux “cornes” sur la tête. Une nécrose foudroyante l’a obligé à se débarrasser de celle de droite. Ce qui l’énerve : il aurait voulu être symétrique. Mais les lois du corps n’ont rien à voir avec l’ordre et la raison.

    etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanJ’ai appris avec ces modifications qu’il ne fallait pas avoir de plan pré-établi, dit -il. C’est peut-être la principale leçon qu’il y a à retirer d’une telle démarche. Il faut accepter d’avoir la partie droite du corps moins bien irriguée (c’est le cas pour la majorité des gens), donc moins apte à subir des modifications extrêmes. Dans le lobe de mon oreille gauche, je porte un disque de 7 cm de diamètre. Le disque de droite fait seulement 4 cm. Sur le visage, je porte un tatouage qu’il a fallu rendre dissymétrique pour qu’il ait l’air symétrique : il y a plus de lignes d’un côté que de l’autre, mais ça ne se voit pas justement. Il faut donc tricher avec les parties droites et gauches du corps. Mettre au point des illusions d’optique. J’ai l’impression d’avoir passé des années à assembler un puzzle.

    etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanVéritable oeuvre d'art que son corps puisque les tatouages sont pensés en ...illusion d'optique! En puzzle. Avec tous  ces accessoires étonnant incrustés : cornes,  piercings,  labret...

    UNE TABLE DE NUIT IMAGINAIRE COMPOSEE

    "Bien que son corps ne corresponde pas à un projet artistique global ni prémédité, Etienne Dumont en est plutôt heureux. Je l’ai fait comme quand on se promène dans un pâtisserie, explique-t-il. J’ai dit : “donnez-moi ça, et ça, et ça”. Il y a du tribal, du cyber, des estampes d’Hokusai (sur la cuisse droite, ça représente un viol, un monsieur agresse une dame, mais je l’ai choisi juste pour l’harmonie des couleurs et des volumes). Il y a aussi des crânes inspirés par des natures mortes hollandaises, des pivoines et des chrysanthèmes… On a essayé d’harmoniser le tout. Je n’attache aucun sens particulier à ces images. Il n’y a pas de symbolisme. Je n’ai fait tout ça que pour le plaisir. Et je ne me croyais pas capable d’aller jusqu’au bout. Vous savez, quand on dit aux gens : “Ce corps, c’est 450 heures de tatouages répartis sur 15 ans”, ils reculent devant ce que cela représente. Moi aussi, j’aurais reculé.

    Il se défend d’accorder à son corps une autre valeur que celle de simple support à des expériences, il  avoue quil y a quelque chose de la parade amoureuse dans ce déploiement de couleurs et de formes outrancières. “Quand on est dans mon état, on n’entre plus quelque part, dit-il. On fait une entrée. Je ne peux plus la jouer modeste maintenant. Alors j’y vais. Et j’essaye d’avoir le bon mot."etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

    ETIENNE DUMONT DEVIENT  UN INCROYABLE CHAMPS D'EXPERIMENTATION DE LA PEAU SOCIALE.

    Comme critique d'art et de culture il tire des observations de son état:

    "Parfois, quand des hommes me regardent, je me demande s’ils ne sont pas intéressés par moi. Il y a une ambiguïté. Mais souvent, non, ils ne me draguent pas. Ils sont juste curieux. Parfois, j’oublie mon apparence. Je n’y pense pas vraiment. Je vis avec. Parfois, j’ai l’impression d’être dédoublé. Il y a mon corps et moi derrière. C’est comme un jeu de cache-cache.” Dans la rue, ceux qui réagissent mal sont généralement des immigrés, des gens qui essayent de s’intégrer et qui trouvent choquant de vouloir sortir de la norme. En revanche, les vieilles personnes sont toujours complices. Elles approuvent. “Comme les vieux se sentent exclus, ils font preuve d’empathie avec ceux qu’ils pensent dans les marges, explique t-il.

    Etienne Dumont induit par son apparence choisie des questionnements fondamentaux sur le normal et l'anormalité humaine. Le "choc culturel" proposé par  le journaliste tatoué, portant labret et cornes intégrées est un acte de création, de réflexion théorique, sociologique  proprement extraordinaire.

    Il se joue du social, sans visiblement en souffrir. Plus intellectuelle comme action tu meures ! Ou plus inconsciente? etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

    A se demander même  si son intellect dirige réellement les opérations ?

    Ou si cette orientation vers ce dédoublement entre l'interne- la peau frontière et le monde extérieur se fait à son corps défendant ou non....

    Etienne Dumont a créé un  puzzle, un labyrinthe si compliqué. Déroutant, déstabilisant pour le "voyeur" par lui sollicité de facto. C'est à dire nous tous, le champs social.

    Tatouage ultra sophistiqué. Probablement destiné à  perdre le regard de  celui ou celle qui ose poser son oeil sur lui pour l'introspecter. Dans un magistral mécanisme de défense ?  

    Comme une peau-paratonnerre ?

    Ou bien parade amoureuse du paon ou autre oiseau rare, en magnifique plumage rouge? 

    Ou les deux dans un "double-je" ? Double jeu avec le regard de l'Autre à qui il impose impérativement d'être en position de voyeur! Définitivement.

                                        Sylvie Neidinger

     

     

    Article révisé en octobre 2023. Liens  obsolètes éliminés 

    Etienne Dumont, critique d'art-oeuvre d'art - Le Blog de Sylvie Neidinger (blogspirit.com)

  • Shan Sa chez Red Zone

    " Et la lune descend sur le temple qui fut "

    La surprise fut, en poussant la porte de Red Zone  au 40, rue des Bains  le 12 septembre dernier pour la-dite  Nuit des Bains - et les vernissages- de rencontrer directement, en toute simplicité Shan Sa, l'artiste-peintre  invitée,  jeune femme chinoise  avenante et  si féminine.

    Dont on a senti immédiatement le caractère bien trempé, la suite dans les idées. LE ton juste. Entre ciel et terre, comme ses végétaux ligneux, elle incarne si bien son nom de plume, au vent de la brise qui caresse la montagne...

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    Shan Sa est en fait multi-créatrice: écrivain au départ, poétesse, peintre, musicienne. Tout s'enchaîne. Née à Pékin en Chine, issue d'une famille traditionnelle et lettrée, elle se fait littérairement remarquer dès son plus jeune âge, comme le souligne sa biographie :

    " Elle a commencé à écrire et à publier des poèmes dès l'âge de 7 ans et aussi commencé à étudier la calligraphie chinoise et la peinture traditionnelle chinoise. Son premier recueil de poèmes a été publié à son âge de 10 ans et a été largement salué par des écrivains chinois les plus éminents du 20ème siècle, y compris le poète Ai Qing, le romancier Liu Xinwu, Yan Wenjin, et le critique littéraire Xie Mian. Quand elle avait 14 ans, elle est devenue la plus jeune membre de l'Association des écrivains de Pékin."

    Pas moins....red zone,blog neidinger,chine,pékin,geneve,shan sa,fondation balthus

    Elle vient étudier à Paris mais la Suisse intervient aussi dans son parcours

    "En 1994, elle a rencontré le peintre Balthus et sa femme japonaise Setsuko en Suisse. Shan Sa est devenue leur assistante. Durant ces deux années, Shan Sa écrit son premier roman en français,  observe le travail du dernier grand maître de la peinture figurative du 20ème siècle. Pendant ce temps, elle participé également à l'organisation des expositions rétrospectives de Balthus à Taiwan, Hong Kong et Pékin"

    Poète, musicienne, écrivain, peintre, elle  tire  plusieurs cordes de son arc de vie. Pour chanter son unique musique.

    Perchée sur un socle solide: ce peintre contemporain part d'un savoir chinois traditionnel certain. Petite, elle s'exerçait à illustrer des poèmes chinois anciens classiques.

    Surprise : lorsqu'elle se met à écrire en langue française, c'est tout de suite...bingo.

    Sa Joueuse de go ( Folio) : roman paru en 2003  qui mêle Japon et Chine connait un succès littéraire immédiat (Prix de  lycéen).

    Extrait:" La légende dit que le Japon est une île flottante posée sur e dos d'un poisson-chat dont le mouvement provoque des tremblements de terre"....

    Une chose certaine, Shan Sa, solide comme la montagne, forte et souple comme la branche d'arbre posée entre ciel et terre, est bien une joueuse de go impérialement chinoise.

    Impérieuse aussi  de sa stratégie....artistique personnelle.

    "Sa silhouette s'incruste dans le ciel. Le vent effleure les branches chargées d'oiseaux particulièrement joyeuses..."                                                                

                                                                                   Sylvie Neidinger


    La galerie genevoise Red Zone continue son travail spécialisé de meilleure connaissance des artistes liés à l'Asie. Shan Sa est visible jusqu'au 31 octobre.

    Nuit des Bains, Genève

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Shan_Sa

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  • Tri sélectif rom

    Scène surprenante observée-de visu sinon cet article ne serait pas rédigé- récemment, vendredi 9 août, côté France: la dame rom, la BMW et les conteneurs de poubelles.

    Elle s'était introduite tranquillement dans une résidence.

    Procède au dépouillement de déchets  auparavant bien organisés.

    Elle ouvre les sacs de détritus- bien ficelés- sans ménagement et répand sur le sol les contenus.

    Mon regard attiré car à proximité immédiate est stationnée une berline grise de marque allemande.

    Brusquement, la "collecteuse" quitte son champ de bataille laissant derrière elle des conteneurs au départ bien rangés et propres  devenus  bidonvilles malpropres.

    Elle n'emporte rien ce jour là. Recherche infructueuse.

    La scène brusquement devient insolite car  contre toute attente  elle...monte dans le véhicule.

    Certes une voiture pas de prime jeunesse,   mais très correcte d'allure. Où l'attendait un homme pouvant être son fils. Habituellement, la bicyclette est de mise.

    Une question...écologique se pose: de  quels trésors nos poubelles regorgent -elles qui incitent à un tel déploiement d'énergie ? A savoir : le temps de deux personnes ( la fouilleuse et...son chauffeur)+ une voiture donc une assurance, un amortissement sans compter l'essence.

    Bizarre tri sélectif des poubelles avec, après le passage, le reliquat étendu sur le sol !

                                                                                                     Sylvie Neidinger

  • Hommage de Genève à Jean Starobinski au Palais Eynard

     Le Palais Eynard lançait un clin d’œil au ciel, ce mercredi 29 mai 2014 à 18h30. Les cieux ont bien compris le message, par une magnifique ambiance vespérale qui  imprégnait le parc des  bastions...jean starobinsky,sami kanaan,ruth dreifuss,mrl,genèvejean starobinsky,sami kanaan,ruthdrifuss,mrl,genève

    Dynamique amplifiée par l’intéressante  tension entre un fond d’air frais, des corps qui s’ingénient à déclarer les beaux jours ouverts et une luminosité solaire inespérée!

    La Genève politico-culturelle honorait ce jour là Jean Starobinski, de la célèbre « Ecole de Genève»  Critique Littéraire  fameuse dans le monde des Lettres.

    A l' invitation de la MRL, Maison de Rousseau et de la Littérature...

     Genève représentée à  l’échelon de l’Etat par la présence introductive du Conseiller Sami Kanaan. Représentée à l’échelon Fédéral indirectement par sa première  Présidente (1999),   Madame Ruth Dreifuss.jean starobinsky,sami kanaan,ruth dreifuss,mrl,genève

    Le  Conseiller d’Etat  à la Culture   souligna combien l’hommage se  devait d’être rendu en ce magnifique  Palais Eynard, construit sur l’emplacement d’un ancien bastion.

     UNITE DE LIEU MAIS FORT HEUREUSEMENT PAS DE TEMPS !

     L’unité de lieu de la  pièce de théatre dix-huitièmiste qui s’est jouée ce soir là fut  essentielle.

    Jean Starobinski prit la parole pour dire combien l’honneur  rendu en ce lieu précis  le touchait.

    Il  avoua que enfant, il adorait venir y jouer au football  en voisin. Et combien il   commença sa formation intellectuelle par d’intenses lectures à la Bibliothèque, juste en face.jean starobinsky,sami kanaan,ruth dreifuss,mrl,genève

    [ Bibliothèque  où sa première fiche de lecteur est aujourd’hui précieusement conservée  ]

    De facto, l’unité de temps n’avait plus de sens dans ce contexte: c’est bien de l’épaisseur d’une vie qu’il s’agit. En l’occurrence commencée en 1920.

    Voire même avant. Puisque  L'écrivain  a démarré  par évoquer sa biographie familiale.

    Au commencement …était le père qui décida  de quitter la Pologne, il y a un siècle  pour venir étudier la médecine à Genève. Vertige du temps écoulé : les "années  lycée"de son fils Jean datent  de... 1936 !

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     Deux spécialistes de son œuvre entouraient ce soir là Jean Starobinski de leur compétence. En réalité de leur affection. Il les a qualifiés d’amis: Martin Rueff et Jean-Claude Bonnet.

    jean starobinsky,sami kanaan,ruth dreifuss,mrl,genèveCe dernier prit la parole pour souligner que le célèbre critique, écrivain, essayiste, spécialiste du XVIIIème siècle ne fut pas trop  influencé par la mode années 80  qui mettait en exergue les écrits libertins.

    Jean Starobinki est resté dans du lourd et du solide: Rousseau et Diderot !

    « Le premier, un  introverti, véritable homme des livres, le second, un  extraverti homme des feuilles » comme l’a si élégamment souligné le genevois.

    Après le Tricentenaire de la naissance de Rousseau, rideau est désormais ouvert sur le Tricentenaire de... Denis Diderot né le 5 octobre 1713.jean starobinsky,sami kanaan,ruth dreifuss,mrl,genève

    L’occasion de relire tous les ouvrages que Jean Starobinski lui a consacrés.

    Pour mieux comprendre, de l'intérieur, en tête à tête avec le célèbre critique. Nommé avec affection Staro à Genève !                                                                                                                    Sylvie Neidinger

     

     

    jean starobinski,sami kanaan,ruth dreifuss,mrl,genève*Post scriptum. En fin de la conférence enregistrée  le public n’avait  pas trop osé casser la magie des mots prononcés et poser de questions. Finalement lors du cocktail qui a suivi, j'ai demandé à Jean Starobinsky si le fait d’être à la fois homme de lettres et médecin portait  un signification particulière ? En effet, certains médecins-écrivains  théorisent leur double –compétence. Point de cela. Il a répondu très simplement par une négation qui reclassait son ordre de préférence « la médecine n’était pas mathématique à l’époque comme elle l’est devenue aujourd’hui » Et laissé comprendre que ce métier lui a surtout permis de vivre au démarrage. De bien vivre sa passion des Belles Lettres de facto. Avec une malicieuse conclusion: "la rigueur scientifique d'un côté et l'intuition poétique de l'autre".

    *Nota. Le Conseiller  Sami Kanaan a évoqué dans sa présentation le soutien actif  de l'Etat de Genève aux lettres.jean starobinski,sami kanaan,ruth dreifuss,mrl,genève Un soutien quelquefois direct vis à vis par exemple d'un éditeur. Ce qui n'est pas évident pour tout le monde...L'homme politique n'a pas caché l'existence de véritables débats avec ses homologues de la zone suisse alémanique "qui ne voient pas du tout les choses comme nous".

    Lui  assume tranquillement sa position de l'aide culturelle pro-active.  SN.  

    *Lire article de ce blog consacré à Rousseau le  jour du Tricentenaire à Genève : Banquet républicain à Genève. Lettre à Rousseau, premier Indigné.

     

                                                               Rubrique GeneVie

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  • DESIGN Saint-Etienne, 8ème biennale internationale

    61 expos, 650 projets de 450 designers, 42 délégations internationales, 80 lieux d’expos : grand raout Rhône-Alpin jusqu’au 31 mars.design saint-etienne,8ème biennale internationale,orange

    Le design ? Il se mêle de tout et s’introduit dans nos vies quotidiennes.

    Normal: le dessein de tracer le plus joli dessin – la Ligne Idéale- génère une dualité. 

    Une forme s’applique à un fond. A un  usage en fait. Donc à nos vies.

     Les industriels l’ont bien compris qui valorisent leurs offres par une réflexion incontournable, des investissements conséquents  en  R&D et ...leur présence massive à la Biennale.

     Design est un terme introduit pour la première fois en 1849  dans une revue anglaise, le  Journal of  Design and Manufacturing, par un certain Henry Coles.

     Un terme francophone en fait… la langue anglaise étant évidemment  fabriquée sur une large base d’ancien français.

    * « Design » suppose  la notion de « forme appliquée » donc à vocation sociale et collective autour de l’ « objet » cet artefact. Avec le projet récurrent de transformer tout  prototype en série.

    *« Art » présente la connotation d’individualité en création.

     Au final, les deux étymologies  se rejoignent autour d'un art du travail bien fait. Elles diffèrent juste dans la temporalité : Art/isan évoque les corporations  du moyen âge, les maîtres. Alors  que Design  ouvre les portes du futur.design saint-etienne,8ème biennale internationale,orange

    EMPATHIE: thématique choisie pour l’édition 2013.design saint-etienne,8ème biennale internationale,orange

    Selon Elsa Francès,  Directrice  de la Biennale de Saint-Etienne, ce  choix  fut collectif:«  Dans une période où nous sommes en mal d’utopie(…)  l’empathie pourrait être porteuse de l’espoir d’une société plus sensible et plus attentive. »

     A Saint-Etienne, quelques prototypes  pouvaient  largement se retrouver au Salon de l’automobile de Genève: une curieuse petite voiture pliable (35 kg tout de même) un véhicule à ouverture complètement latérale et une  voiture électrique Renault toute en recherche phonique.

    design saint-etienne,8ème biennale internationale,orange

     Il ne s’agit que de quelques exemples parmi les centaines de propositions visibles sur place.

    Humour toujours présent car toujours compagnon des designers, avec cette pédale de vélo conçue pour ...talon aiguille !

     TENDANCE SILENCE

     Quelle tendance 2013 j’observe à ce salon ? Probablement les recherches autour du silence.

    Elles peuvent être paroxystiques puisque Yamaha (sv100)présente des prototypes de ...violons silencieux. Le piano silencieux existe déjà. Bonne idée que d’enfermer le grincement de celui qui commence à étudier le violon, instrument difficile, dans le casque du musicien !

     Voilà un exemple parfait d’objet "designé" autour de la passion personnelle d’un instrumentiste : recherche esthétique, technologique et fonctionnelle pour un usage social (pouvoir jouer du violon dans un immeuble sans gêner les voisins) commercial, industriel. Donc favorisant l’emploi,  celui  de la création,  fabrication, commercialisation, de la banque qui prête, de la réparation, de la pub jusqu’à  de la valorisation du déchet en fin de cycle etc.

    En fait le design, c’est la vie. La vraie. Pas une fiction. Enjeux industriels et financiers majeurs.

     Cette  Tendance silence m’intéresse au plus haut point. Car l’humain, ce  supra-animal communiquant fait taire les machines...  pour mieux s’écouter, lui !design saint-etienne,rhône-alpes,8ème biennale internationale,orange

    D’accord, cela fait quelques milliers d’années que l'intelligence organisationnelle humaine liée aux informations échangées l’a positionné en prédateur-organisateur en chef de la planète.

    Mais depuis quelques temps, l'homme développe les échanges numériques  à vitesse V par la @-communication, internet, les mobiles, les tablettes.

    De fait, la prospective  industrialo-design est la plus redoutable qu'il soit. Il s'agit d'humer l'air du temps pour se positionner avant la concurrence sur un produit innovant réclamant de nombreuses recherches. Recherches qui peuvent s'avérer entre-temps vaines, désuètes, obsolètes avant d'avoir vécu !

    DESIGN NUMERIQUE

     La partie de l’expo qui m’a le plus attirée fut justement celle dédiée au Design Numérique. Car il pose de sérieuses questions théoriques. Notre environnement quotidien est en constante interraction  avec ces objets communicants.design saint-etienne,8ème biennale internationale,orange

    Ceci créé-t-il des relations de plus en plus étroites entre les êtres ?

    Ou entre les êtres et les machines ?????

    Question posée  à la Biennale: jusqu’où est-il souhaitable d’engager une liaison empathique avec les machines ???

    Réponse hyper passionnante avec Orange et son  tatouage fonctionnel protot' qui fait passer le son par l’os du crâne !

    Ce nouveau rapport à l’artefact nous rapproche de la relation que nous entretenons avec le vivant.

    Et nous nous  interrogeons avec quelques objets phares.

    L'industriel Orange est   partenaire de la manifestation. L'innovation reste au centre de ses préoccupations puisqu'il dispose en interne d'équipes Design&Use Expérience.

     Depuis 2 ans, 2011-2012, il organise avec les écoles de design un concours autour de son coeur de métier. Résultat visible à Saint-Etienne. Impressionant:

     design saint-etienne,8ème biennale internationale,orangeOS 2.0 : un patch sonore qui se porte comme un tatouage sur la peau (conduction du son par les os) (ESAA Duperré, Théo Mongourdin)
    - Zest qui permet de téléphoner sans toucher l’appareil grâce à la technologie de captation de mouvement (ENSCI- Kim Shinhyung)
    - Switch : un système de production holographique en 3D (ISD – Simon Lauwerier, Sandrine Danho, Jean-Pierre Hu, Adrian Borsoi er Han Dinh)
    - BlahBlah : un procédé pour enregistrer des messages vocaux et les graver sur des stickers (CSM- Szu Wen Wang)

     Ok, va pour le bijoux-téléphone en cuir !

    Mais le patch sonore tatouage porté à même la peau est-il  empathique, sympathique ou antipathique ???design saint-etienne,8ème biennale internationale,orange

    A quand la machine intégrée en interne au corps humain ??

    Après tout, le pace-maker est déjà en place.

    La science-fiction, avec les techno-designers, est toujours derrière ...carrément dépassée.

     Sylvie Neidinger

                                            Rubrique: Design,style,création,galeries