Cette semaine, plusieurs articles de la Tribune de Genève évoquent ce sujet récurrent. Le terme de « pendulaire » appartient au vocabulaire général de l'Aménagement du territoire, de la Géographie péri-urbaine, que ce soit au Brésil ou en Chine.
Pendulaires: pendus en l'air ? Pendouillards ? Pendules à air ? Pendus à quoi exactement ?
L'expression (pas si heureuse !) trouve toutefois une savoureuse actualité au bord du Léman et de son industrie...horlogère. Dans l'arc valdo-franco-genevois, elle présente en plus, la particularité d'école de se décliner... à l'international.
Au 30 juin 2011, les seuls titulaires du permis G étaient au nombre de 246.252 (en excluant les binationaux et frontaliers suisses. Sources : Office Fédéral de la Statistique. Soit pour eux seuls un demi -million de transhumances journalières (cf :60.510 actifs recensés à Genève,19.791 pour le canton de Vaud, 33.569 à Bâle Ville etc.)
LE PENDULAIRE HUILE LES ROUAGES FRANCO-SUISSES
Son destin quotidien-connu par avance-ne tient qu'à un fil: celui de la régularité.
Le saute-frontière craint comme la peste toute panne automobile. Inquiet : peut-il même le soir s'autoriser à tarder un peu avec ses collègues autour d'une bière en la bonne ville calviniste, sans mettre à mal le système général ?
Ce passeur-bi compte en nonante durant la journée et en quatre-vingt-dix la nuit. Il impose aux douaniers une gymnastique révolutionnaire à 360 ° laquelle engendre moult torticolis pour vérifier que le nombre des entrants correspond bien au nombre des sortants !
Le pendulaire est cette balle de ping-pong que deux états se renvoient à heure précise dans une mécanique irréprochable.
Certains partis politique helvètes nationalistes (donc....cantonistes) voudraient expulser cette petite boule dans le décor au risque de dérégler la partie.
Mais aimantée, attirée, elle se replace automatiquement au centre de la table de jeu.
caricature sur blog Sylvie Neidinger
Ce boomerang jamais disparu, est un être attendu au comportement prévu. Que d'enjeux invisibles mais réels autour de sa spécialisation professionnelle, sa couverture santé, ses revenus à investir en France voisine, les emprunts qu'il va contracter, ses enfants à scolariser etc.
Le petit pion vit en toute inconscience de la mécanique sociale, politico- économique internationale qui se met en place autour de son ron-ron quotidien.
Son employeur suisse défend son choix, de l'employer lui et pas un autre, à un poste précis. Le frontalier défend son choix de travailler là où bon lui semble, quitte à traverser une frontière..
A coup sûr, ce journalier n'accepterait pas en cette période de récession économique de devenir le bouc-émissaire de tous les mots et de tous les maux. De part... et d'autre.
Globule rouge le matin rendu globule blanc le soir vidé de son énergie, il participe aux fluides de la mécanique comme variable d'ajustement. Enjeu de taille pour le futur développement des zones frontalières, il est le tic et le tac du cœur économique franco -suisse et de Genève métropole.
Sylvie Neidinger
#BlogSylvieNeidinger Les pendulaires frontaliers
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