Son excellence l'Ambassadeur de Suisse en France met en pratique SON idée originale: la diplomatie du vélo !
Il invente le contact avec son pays " de travail" par un tour de France en 12 étapes sur plusieurs mois. Il faisait escale hier 4 juillet 2022 à Saint-Ismier dans la Vallée du Grésivaudan (Isère), devenue Vallée de la micro-électronique de Grenoble. A la rencontre cette fois de l'Association des Suisses de l'Isère, le consul de Suisse à Lyon étant présent ainsi que le sympathique staff logistique. L'association fut fondée à l'initiative de la tessinoise Mariagrazia Masoni Courtois en 1996.
Roberto Balzaretti met ainsi en pratique son professionnalisme par la "double vue" (double regard=définition de la diplomatie !)
Il lui fallait quitter Paris pour visiter les cantons...français riches de leur diversité et bien lovés dans une géographie sociale dont la capitale centralisée importe finalement peu: une approche suississime!
Au long du périple, il rencontre certes les Suisses de France mais pas seulement : les français en lien avec l'Helvétie, les entreprises suisses en France, françaises en lien avec la Suisse, les milieux artistiques etc. Une équipe de l'Ambassade prépare évidemment la rencontre et suit le cycliste en voiture. Monsieur l'Ambassadeur est souvent accompagné sur route de ceux qui spontanément se joignent à lui.
Aujourd'hui 5 juillet, il visite le CEA le matin, grimpe vers le plateau du Vercors à Villars-de-Lans dans l'après-midi, soleil intense au rendez-vous.
On souhaite à cette initiative de trouver un large écho dans l'Hexagone mieux connu des Suisses que son contraire. Dommage.
Et même pour les français bien informés sur leur voisin de frontière directe (au delà des clichés chocolatiers et bancaires!): tout travail explicatif supplémentaire est le bienvenu.
Surtout en cette période de choix politiques suisses compliqués: Ah cette relation CH vers UE en mode "je t'aime moi non plus" avec "le-dit voisin" soit les... 27 de l'UE!
M BALZARETTI : DYNAMISME, DIPLOMATIE "A LA RENCONTRE DE"
PAR LE VELO
Il a du taf, le cycliste-diplomate ! Entre l'affaire de l'achat des F-35 par la Suisse en place d'avions français (annonce alors tonitruante) et les tergiversations autour de l'accord cadre global que l'Europe réclame désormais: un travail compliqué pour un Ambassadeur!
La Suisse actuellement reléguée au statut d'état tiers de l'UE s'accroche au passé, voudrait retrouver ses accords dits "en paquet" mis en danger en partie par...sa propre initiative populaire anti européenne de 2013 et les conséquences qui en résultent. Difficile...
Le pays alpin évidemment souverain et farouchement libre se retrouve actuellement à la croisée de chemins avec, comme on le constate dans les débats internes de tous ordres politiques, experts, réactions citoyennes sur les réseaux sociaux, un certain déni vis à vis de l'Europe institutionnelle et la situation exacte des enjeux. Au sens de penser que la situation antérieure va pouvoir perdurer.
Or, le vent a tourné. Combien la notion de "paquet" semble bizarre au regard externe:
Vous me prendrez bien un paquet de bilatérales ? Oui, coupé dans la tranche?
Hier, Roberto Balzaretti n'a pas insisté sur ce qui sépare mais sur tout ce qui unit, de tous ordres: investissements, secteurs culturels, émigration suisse en France depuis des siècle et pas toujours connue etc. Son discours est synthétique, clair, direct.
Avec sa carrure sportive, M. l'Ambassadeur, docteur en droit, invente une diplomatie tout terrain cycliste et donne de sa personne pour (re)construire des ponts,
Le Tessinois démontre en tous cas combien la Suisse est riche de diplomates de haut vol.
Intuitivement j'ai ressenti hier M Balzaretti, modeste et terriblement efficace par sa démonstration/action et son discours constructif, comme appelé à poursuivre sa carrière vers les fonctions de Pilotage après celle de Représentation ? Une carrière à suivre de près.
Sylvie Neidinger
On attend , en tous cas dans les années à venir de connaître " la Suisse que Monsieur Balzaretti souhaite"! En relisant sa biographie, je comprends mieux. Il démarre sa carrière, proche de Madame Calmy-Rey que j'avais rencontrée à Penthes en 2014 alors en promotion de son livre "La Suisse que je souhaite" : une vision d'ouverture, un style franc direct et calme.
Par ailleurs, l fut ...négociateur en chef de l'accord-cadre.