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Depuis le 17 avril dernier le Musée d'Art et d'Histoire accueille deux artistes genevois plutôt street art (graffiti artist) et/ou illustrateur, ici en dialogue avec les oeuvres classiques.
L'opération se nomme "rendez vous d'artiste": ouverture sur l'art vivant.
Dans la foulée du Muséomix genevois...
Demain premier dimanche d'octobre, les deux complices Serval et Kalonji vont expérimenter cette fois avec un artiste tatoueur genevois Christian Nguyen sur la thématique de l" l'armée des ombres."
Kalonji est l'auteur du magnifique graphisme... rouge "sang de taureau" de l'affiche.
Une intéressante résidence d'artiste, dans un lieu prestigieux que l'apport de ces deux contemporains va vivifier en boomerang retour.
La philosophie de l'opération ici précisée (source MAH) :"Ainsi, un dimanche par mois, d’avril à décembre, Serval et Kalonji tiennent des séances de travail durant lesquelles ils s’interrogent, testent, élaborent et créent, en compagnie d’autres artistes et de spécialistes d’horizons différents. Ils s’enrichissent également des échanges avec les visiteurs, invités à partager ces moments d’inspiration, où les galeries du musée deviennent un véritable laboratoire"
L'opération s'inscrit dans l'année 2016 de l'illustration de la ville de Genève.
Elle permet de découvrir des artistes genevois finalement assez undergrounds.
Une opération de co-branding gagnant gagnant.
L'institution y gagne en rajeunissement.
Le public est évidemment de la partie.
Précision: l'entrée du MAH est gratuite.
Sylvie Neidinger
MAH, photos @Neidinger le 15 avril, jour de présentation du projet in situ:
crédits images: une capture d'écran du site kalonji et photos neidinger
Shaun Gladwell expose pour la première fois en Suisse chez Barbara Polla.
Il était présent au vernissage, en ce jeudi 1er septembre. Et de fort bonne humeur:"le soleil !" me dit –il.
L’artiste qui vit à Londres retrouvait avec joie une température digne de sa terre natale...
Australien, il l’est jusqu’au bout des baskets. Connu pour avoir exposé une vidéo sur les …kangourous à la biennale de Venise en 2009 au Pavillon Australien.
L’artiste est un vrai bushman mais version trottoir urbain.
A Genève, tout en discussion intense avec les invités, il réussissait à couver son SKATE fétiche du pied … Juste pour le protéger ? Se rassurer de sa présence ?
L’« objet skate », sa Vedette, devient chez lui support d’art.
Une planche Totem, en fait.
Bushman jusqu’au bout des roues je vous dis !
LE CASQUE ET L’EQUILIBRISTE
A l’étage de la galerie d’art, rue de Hesse, la vidéo « Skateboarders v’s Minimalism » tourne en boucle.
Une intéressante slow motion. Où l’on entre plus encore dans l’univers perso de l’artiste.
« Skater » c’est en fait quitter la certitude des deux pieds lourdement collés au sol par la gravitation universelle. C'est s’affranchir des kilos de gaz qui nous scotchent au plancher des vaches.
Un envol hyper technique.
Par lui, cet exercice apparemment sportif devient également artistique. L’œil de Shaun et sa caméra captent des attitudes de déséquilibre totalement inédites.
Que l’on pourrait comparer à l’envol de l’oiseau qui déplie et joue de ses ailes.
Mais la comparaison avec le monde animal présente ses limites.
En skate, les positions hors-normes de déséquilibre maîtrisé ( et parfois raté !) sont bien celles de l’homo…sapiens. Et de lui uniquement. Elles sont uniques et sublimes.
Shaun nous a donné à voir ces postures improbables au travers de son regard d’artiste.
La chute évidemment fait partie intégrante de l’exercice. Du drame. Comme une validation mathématique par le réel: « t’as pas trouvé la bonne position, tu tombes » CQFD !
THE DEVIL HAS NO HELMET
Alors pour tout de même, se protéger de la destruction liée à la chute, l’artiste australien présente un fétichisme artistique tout aussi avéré en direction du …CASQUE.
Un objet ultra complémentaire du skate, vous en conviendrez. Son parfait alter ego !
Effectivement l’expo décline tout autant les deux objets. Shaun est même raccord avec l’actu motard de septembre: le célébrissime rassemblement de masse de milliers de …casques, au Bol d’Or 2016 dans le Var.
L'australien imagine, dessine force de casques, des verts psychédéliques, des ocres fusains , pour tout usage etc.
Avec le titre de son expo « The devil has no helmet » Shaun Gladwell nous confie chez Barbara Polla une info de première importance.
Le diable n’aurait donc pas de casque ? Alors, si il se casse la figure en skate, il risque d’y passer, lui aussi ??
Remarque: à Genève, Shaun Gladwell ne portait pas de casque lui non plus, mais une...casquette textile.
On a compris son message.
Cet Australien est juste un demi-diable (de Tasmanie) en recherche de l’Eternel équilibre/déséquilibre!
Tu tombes, tu meurs. Tu vis, tu bouges et tu passes ton existence à faire tes choix d’équilibre sur l'axe spatio-temporel.
Son art pose carrément les questions existentielles de base.
Sylvie Neidinger
Expo jusqu’au 2 novembre 2016
2, rue de Hesse Genève.
Le Château de Penthes accueille un ensemble exceptionnel de cent gravures du Maître de Leyde jusqu'au 18 septembre 2016.
Le collectionneur hollandais, Jaap Mulders a voulu partager au bord du Léman la vive passion qu'il éprouve pour un certain Van Rijn, prénommé Rembrandt.
Notamment les oeuvres de son célèbre compatriote qu'il possède, les ayant patiemment réunies depuis 1997....
Cette présentation chez les "Suisses dans le monde "s'inscrit dans le contexte diplomatique spécifique de la fin de la présidence des Pays-Bas de l'UE toute en élégance artistique et au sein de la Genève internationale.
D'où la présence du diplomate néerlandais Roderick van Schreven , en poste à Genève. Un sportif de haut niveau, en toute simplicité cordialed, hyper intéressé par l'expo. Lui même intéressant. Il portait une cravate... orange évidemment.
Cette expo rappelle que la culture est un patrimoine mondial partagé. Et par la même occasion valorise la relation séculaire entre la Suisse et les Pays-Bas.
Le contact entre les deux entités passe certes par le protestantisme comme on peut facilement le souligner mais surtout par un lien immémorial transfrontières: le Rhin, ce fleuve d'ailleurs patronyme de Rembrandt, fils du meunier...van Rijn!
De nombreux helvètes tel Jean-Pierre Saint-Ours se sont largement inspirés des artistes flamands.
L'écrin du musée de Pregny convient parfaitement à ces gravures intimes, de petite taille quelquefois, posées aux murs comme on y exposerait la photo d'un membre de la famille ou celle de sa demeure.
Le Maître de l'Ecole hollandaise en auto-portait, ou Saskia sa femme bien aimée, son chat, les moulins...Du selfie avant l'heure !!
REMBRANDT PHOTOGRAPHE DU XVIIème SIECLE
Japp Mulders présent lors du vernissage le 22 juin dernier (soit il y a un millier d'années car....avant le Brexit!) validait.
Il oriente ses analyses vers cette comparaison avec la photographie. Par l'usage des clairs obscurs. Du noir et blanc, profondeur et perspective. Ou des regards.
Tels les nus féminins réalistes, très atypiques pour l'époque: des corps dans leur réalité, non sublimés ni masqués par des codes.
Ces femmes dévêtues plantent leur regard dans le nôtre, comme surprises sur l'instant: de la photo, je vous dis!
Très novateur pour le XVIIème siècle ce regard féminin direct!
Il y a un "avant" et un "après" Rembrandt quant au traitement du naturel.
"Des siècles avant l'avènement de la photographie, des musées et du tourisme, la gravure était l'unique moyen de toucher une large audience aux quatre coins de l'Europe"
La passion du collectionneur JP Mulders pour Rembrandt s'exprime à fleur de peau.
Le plus ému de nous tous devant les oeuvres était celui qui pourtant les connait dans le moindre recoin...Il ne se lasse pas, en parle avec enthousiasme.
Et le collectionneur de penser à la meilleure visite possible de l'expo. Comme un hôte très à l'aise à Penthes et qui veut favoriser un passage parfait:"une tablette vous donnera toutes les informations sur chaque image et vous permettra de l'agrandir à volonté afin d'en apprécier la finesse des lignes et des détails"
On ressent l'attachement très solide qui relie Jaap Mulders à Rembrandt. Il le représente. Comme un arrière petit-fils?
Rembrandt est assurément parent de tous les néerlandais. De nous tous aussi...
Sylvie Neidinger
En collaboration avec la Fondation Rembrandt Op Reis,
La Mission des Pays-Bas auprès de l'ONU
Retrouver les gravures dans un magnifique catalogue d'expo, Editions Penthes isbn 978-2-33474-692-2:
crédit images photos Neidinger et photos J B Mulders
Avant dernier jour de la présentation des oeuvres de Il Hoon Roh chez Tajan Art Studio, Paris.
Le designer sud-coréen, qui vit à Londres, avait déjà exposé à la Biennale Design Saint-Etienne en 2015. Séoul étant l'invité d'honneur de la manifestation.
Je l'avais rencontré et discuté longuement, intéressée par ses tressages.
ARCHITECTE-DESIGNER DE LA FIBRE CARBONE
Il Hoon Roh est architecte d'origine. Et c'est un immense plus pour le design que celui de connaître mathématiquement les forces naturelles et les lois de la gravité.
Il pose son regard expert sur le monde naturel qui nous entoure pour en découvrir et mieux en usiter les structures.
Pas la peine de redire ce qui a été bien décrit de ce regard design sur le site Tajan (lire infra).
Interview Neidinger du designer (à venir quand le fichier actuellement trop lourd sera "embedé") .
Sylvie Neidinger
crédit image neidinger
Présentation sur site Tajan IL HOON ROH est le fer de lance d’une nouvelle génération de designers. Architecte, diplômé à Londres, il a intégré toutes les visées fondatrices des Arts & Crafts. De sa génération, il connaît tout de l’architecture et du design organiques et expérimentaux.
Son imagination, en quête de formes épurées et aériennes s’appuie sur les lois naturelles de la physique, tension et gravité, pour inventer des formes harmonieuses d’une remarquable justesse.
La nouveauté éclatante de sa démarche consiste essentiellement à composer ou à recomposer la matière en s’appuyant sur les matériaux les plus innovants, en explorant scientifiquement leurs limites techniques et esthétiques, et en requérant les technologies les plus avancées, développées sur mesure pour ses créations. La finalisation du propos consistant en un artisanat haut de gamme extrêmement précis qui imbrique les traditions artisanales aux produits industriels les plus parfaits, en établissant idéalement une création humaniste qui intègre toutes les données du savoir.
Né en 1978 en Corée du Sud, IL HOON ROH s’établit à Londres en 1991. Il y effectue des études d’architecte et d’artiste et obtient successivement un diplôme de l’Architectural Association School of Architecture et un Master in Design Products au Royal Collège of Art. Il rejoint comme architecte le cabinet Foster and Partners , puis devient membre du Royal Institute of British Architects. En 2010, il décide de s’exprimer en créant des sculptures fonctionnelles. Pour développer pleinement sa démarche de chercheur, il crée alors son propre studio à Londres. Puis, en 2013, il installe son studio au cœur de Séoul, dans une zone d’échoppes manufacturières promptes à réagir à ses demandes.
L’imagination guidée par les lois de la nature
Pour s’exprimer Il Hoon a choisi des fils conducteurs issus de la nature, et plus particulièrement liés à la matière, à la structure de la matière. Ainsi ses compositions architecturales ne sont pas des efflorescences revisitées mais des recherches sur les lois ou les contraintes qui ont présidé aux compositions vivantes ancestrales dans leurs approches les plus harmonieuses ou les plus audacieuses. Il Hoon utilise plutôt les lois de la nature, comme la gravité, les tensions et autres jeux de forces physiques, afin de guider son dessin et ses réalisations vers des courbes naturelles telles que les végétaux les ont appréhendé(s) au cours de leur évolution. Ainsi son œuvre se déploie comme le monde végétal en une exploration spatiale guidée à la fois par un désir de conquête optimale au sein de la troisième dimension, par une sorte d’expansion réfléchie guidée par la structure même de l’objet qui fonctionne comme un être désireux de s’exprimer dans une vision unitaire intégrant les recherches d’équilibre et d’harmonie.' (...suite la suite sur le site)