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Les grands musées s'élèvent contre l'ISF sur les oeuvres d'art (latribune.fr)
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Les grands musées s'élèvent contre l'ISF sur les oeuvres d'art (latribune.fr)
On pourrait glisser son livre dans le sac de plage ou la besace de rando. Jean-Louis Beffa nous invite à un voyage autour du monde. Oui, mais du monde....économique.
Une analyse plus que rationnelle de la part du président d'honneur de Saint-Gobain.
Avec son esprit cartésien- comme l'hexagone sait les fabriquer- le polytechnicien (X-Mines) va plus loin.
L'ouvrage donne en réalité la clef de voûte d'une vie au service d'une gouvernance internationale « ce livre résulte de quarante années de gestion d'entreprises »
La quintessence d'une réflexion à la fois théorique et pratique. Avec la simplicité de l'ingénieur.
Le "grand patron" classe des typologies de fonctionnements des Etats : le modèle anglo-saxon libéral financier qui n'est pas sa tasse de thé -La récente affaire du Libor qui éclabousse la City de Londres lui donne raison! Le second : le modèle commercial industriel (Japon, Allemagne, Chine, Corée..) Le modèle rentier (rente du gaz ou du pétrole : Russie, Arabie Saoudite ...) Le modèle autocentré (Inde, Brésil...)
La Suisse n'est pas analysée en tant que pays mais citée lors d'une comparaison avec ...le fédéralisme européen ! « Une Europe sous leadership allemand ressemblerait à la Suisse actuelle. Elle serait ouverte et pacifique. La composante régionale serait forte comme en Suisse avec le rôle important des cantons. Elle serait dominée par l'Allemagne comme la Suisse est dominée par la Suisse allemande »
Et la France dans tout cela ? Son cas vient en fin d'ouvrage car sa particularité est d'avoir ...changé plusieurs fois de modèle au cours des 60 dernières années. Auto-centrée après guerre puis libérale-financière sous le socialiste Mitterand dans les années 80. Aujourd'hui, un système hybride, suivant le sens du vent...
Selon Jean-Louis Beffa, une inconstance française qui tranche avec les pays comme l'Allemagne ou le Japon.
Il décrit. Depuis 1981, les déficits budgétaire s'accumulent, à force de ne pas choisir.
Pour rester attractif face aux investisseurs internationaux principalement anglo-saxons, l'hexagone a envoyé des signaux forts d'adhésion aux principes du régime libéral financier. Une politique paradoxale reprise ensuite par les présidents successeurs au profit des banques, assurances, rapprochement des hedge funds et des bureaux d'analyse etc.
Les financiers ont demandé aux groupe industriels de se destructurer, de s'éclater en monométiers. Siemens en Allemagne restait un bloc alors que CGE, Thomson se voyaient à la découpe sectorielle. La participation (co-gestion) gaulliste datée de 1968 est éliminée au profit des stocks-options offertes aux dirigeants qui vont favoriser l'actionnaire-roi.
Nicolas Sarkozy démantèle l'Agence de l'Innovation Industrielle créée à l'initiative de Jacques Chirac. Une complète déconnexion s'opère entre les intérêts du pays au point d'une « scission profonde alarmante » La désindustrialisation s'accélère.
« L'Etat français de puissant est devenu passif voire inerte. Il a comme abandonné les rênes au marché financier devenu seul maître et juge de l'intérêt économique des orientations industrielles de la France ! »
Les marchés laissés libres n'ont pas joué leur rôle de régulateur. Il fallait s'y attendre !
La crise économique de 2008 et la crise de l'euro viennent parfaitement cautionner le raisonnement.
Au final, monsieur tout le monde est aussi responsable, selon J L Beffa, également coprésident du Centre Cournot pour la recherche en économie.
Ajoutons que la Commission européenne ultra libérale porte sa grande part de responsabilité !
Les français souhaitent un niveau de vie élevé associé aux loisirs pour garder leur mode de vie spécifique ( luxe, gastronomie, tourisme...)
Ils plébiscitent un service public de qualité basé sur un nombre élevé de fonctionnaires ( plus qu'ailleurs) et donnent, au final, le tournis aux partenaires qui ne savent plus sur quel pied danser face aux tergiversations.
La France vit à crédit, dette qu'elle comptait faire payer - sans mauvaise conscience- par ses générations futures !!
L'endettement sanctionne cette façon de ne pas choisir.Et la crise de l'euro vient stopper cette dérive.
Avec la spirale infernale du chômage qui laisse des catégories entières de population de côté et la désindustrialisation gagner telle la fermeture des usines Peugeot dans l'actualité brûlante !
Les français doivent faire un choix-si possible celui du renouveau industriel.
S'en donner les moyens. En assumer les contraintes. Et... s'y tenir ! Dixit.
Sylvie Neidinger
Jean-Louis Beffa n'hésite pas à prendre son bâton de pèlerin pour lancer son credo en faveur de la relance de la politique industrielle en France.
Il était accueilli le mois dernier (18/06) à Thônes par le Club des Entreprises de l'Université de Savoie.
Sur la photo avec Claude Deffaugt, directeur général de Migros France, président du Club et administrateur de l'Université.
La France doit choisir par Jean-Louis Beffa. Seuil. isbn 9782021064995
Centre Cournot pour la recherche économique
Club des entreprises de l'Université de Savoie
Le billet de 500 US dollars émis le 10 mars 1862 par le Trésor américain portait l'effigie du genevois Albert Gallatin.
Ce dernier militait pour une monnaie stable garantie par de réelles réserves en métaux précieux des banques émettrices. Il justifiera sa position en publiant dès 1830 un essai intitulé « Considérations of the Currency and Banking System of the United States. »
Le premier dollar est mis en circulation en 1794, introduit par Alexandre Hamilton suite au Mint Act de 1792 -Coinage Act of 1792 : création d'un Hôtel des Monnaies baptisé United States Mint.
Le terme provient du « dollar espagnol » largement diffusé sur le continent nord américain au 18ème siècle) issu lui-même d'une vieille appellation européenne : le thaler ou taler.
L'Espagne, puissance majeure colonisatrice du continent américain frappe largement monnaie en puisant dans les mines locales. Une de ses pièces argentées valait 8 reals, d'où, également l'origine historique probable du sigle de l'USD « $ » : un 8 !
La dénomination dollar est de souche européenne. Le joachimsthaler ou jochenthaler fut une pièce de monnaie d'argent allemande fondue sur la base d'un métal tiré des mines de Sankt-Joachimsthal en Bohème- argent usité dès la fin du moyen-âge dans ce qui est devenu aujourd'hui la République Tchèque.
Plusieurs versions équipent les circuits monétaires des divers Etats allemands. Le thaler va devenir "la" monnaie d'échanges par excellence (thal signifie vallée en français.)
Le célèbre thaler Marie-Thérèse 1er frappé en Autriche dès 1780 circulera jusqu' 1960...au Yémen et dans les souks orientaux !
Dans certains cantons suisses, les deux orthographes se retrouvent: taler et thaler pour nommer certaines pièces antérieures au franc ( avant 1850)
En installant le Suisse Gallatin sur un dollar américain, lequel vient du dollar espagnol, lequel provient du thaler germanique, lequel dénommait également les monnaies de certains cantons helvètes (entre autres batzen, kreutzer etc.) la boucle se boucle.
Le dollar part de l'Europe et l'on s'en souvient.
Sylvie Neidinger
lire article Gallatin sur ce blog
visiter le Musée des Suisses dans le Monde, Pregny qui publie la collection spécialisée du même nom.(Editions de Penthes)
Tags : dollar,dollar US, dollar espagnol, monnaie, Albert Gallatin, musée des Suisses dans le Monde
On signale l'excellent article paru sous la plume de Sophia Mappa intitulé « la Grèce tragique et ottomane expliquée à l'Allemagne luthérienne » (Rue89/ Nouvel Obs rubrique Tribune du 4/02/2002) qui décrypte les incompréhensions fondamentales entre l'éthique protestante (cf son lien avec le capitalisme, Max Weber) et l'absence profonde d'adhésion à ces valeurs de la part de la Grèce. L'article évoque la Grèce byzantine et ottomane.
Nous pouvons remonter plus loin encore dans l'histoire. Un grec sur "C dans l'air France 5" hier soir évoquait «les occidentaux» en parlant de l'Allemagne, la Hollande, la France....La remarque lui a été faite. Il assume. Son pays est en transition entre deux mondes.
Grèce: effectivement, Docteur Economie doit comprendre aujourd'hui que son malade est aussi oriental. Il partage avec toute la zone levantine le poids de la religion -des religions en fait- comme squelette constitutif "réel" de l'Etat, le poids de l'absence d'instruments de mesure fiables (peu de comptabilités publiques et privées normalisées) le poids d'éventuels comportements clientélistes claniques supposés «antiques».
C'est un autre fonctionnement ...politique parfaitement accepté, assumé par les populations de l'est méditerranéen.
Au Liban, l'exercice est porté à son comble puisque les fonctions régaliennes de l'Etat sont constitutionnellement partagées entre cultes : un président toujours maronite, un premier ministre toujours sunnite et un président de l'Assemblée toujours chiite.
L'Etat syrien laïc et socialiste fonctionne également sur la base des lois spécifiques à chaque religion en matière d'Etat civil et de transmission de patrimoine. Par exemple, seul le mariage religieux y est reconnu, comme au Liban. De toutes religions s'entend: toutes reconnues.
En Israël, le fait religieux déborde souvent sur l'espace public. En Palestine aussi.
L'EUROPE DE L'EURO SIDEREE OUBLIE SES PROPRES CHOIX INITIAUX CATASTROPHIQUES
« L'Europe de l'euro » découvre avec stupéfaction les rapports incestueux entre l'Etat grec et l'Eglise orthodoxe, premier propriétaire terrien du pays (130 000 hectares) sans cadastre ni impôt foncier.
Oui « L'Etat autonome orthodoxe » ne paie aucun impôt mais peut vendre très cher des parts du littoral, ne paie pas toujours les cotisations sociales de son personnel. Les popes quant à eux sont des fonctionnaires rémunérés par l'Etat laïc.
Constatation : la Grèce semble aimer fonctionner ainsi ! La question est plutôt: pourquoi avoir fait entrer dans la zone euro un pays visiblement non préparé ?
Parce que le capitalisme libéral l'y a poussé !! On veut encore aujourd'hui faire entrer la Turquie dans l'Europe pour élargir le « marché commun » si cher aux Anglais.
Les fondateurs de la monnaie unique ont pêché par optimisme et naïveté en pensant régler avec l'euro devenu une sorte de « dénominateur commun unificateur » les problèmes par automatisme, par régulation ...naturelle du marché en quelque sorte.
Ils ont parié. Ils ont perdu.
Le capitalisme protestant rhénan doit, avant de fustiger « les menteurs grecs » , reconnaître qu'il a cru aux.... Miracles de Saint Optimisme et Saint Libéralisme sans règle du jeu préalable.
Accuser aujourd'hui la Grèce de tonneau des danaïdes pose des limites déontologiques. Quand on choisit de bâtir l'immeuble EUROLAND pour mieux faire vivre ensemble les co-propriétaires, le comité des architectes se devait de ne pas accepter dès le départ la présence à la fois de piliers solides aux normes sismiques et de piliers au béton saturé de sable, économiquement parlant..
Aujourd'hui, des pans entiers du bâtiment Europe se délitent sous les yeux médusés de tous.
Cette sidération globale paralyse les prises de décision.
Le pire dans cette affaire sera de bouc- émissairiser la Grèce !
Certes, ne pas payer ce que l'on doit ruine la confiance et semble évidemment trop facile...
Pour autant les prêteurs doivent balayer devant leur porte et réfléchir à cette construction d'une Europe monétaire sans structure politique sérieuse à l'origine parce que l'on a cru que les « lois du marché » allaient d'elles-mêmes réguler les aspérités par enchantement.
La baguette ...magique pour transformer la Grèce en profondeur n'est même pas encore inventée.
Le mythe d'une Economie qui tournerait seule indépendamment du poids des cultures, des histoires, des pensées, des peuples est la principale erreur du capitalisme libéral qu'il soit rhénan, anglo-saxon ou capitalisme tout court.
Le cadre de la régulation politique semble évident. Cette constatation basiquement réaliste aurait coûté moins cher si elle avait été faite au départ de la construction et non quand l'immeuble se fissure !
Sylvie Neidinger
Tags : capitalisme rhénan, Grèce, Allemagne, économie, Sophia Mappa, rue 89, euro, Europe
Je signale l’existence du blog didactique FINANBULLES rédigé par une femme, Catherine Le Gall, journaliste à la fibre sociale au départ.
Elle aborde avec professionnalisme le monde de la finance, du trading qu’elle découvre et fait découvrir sous des angles inédits, inhabituels, décalés quant aux sujets. Tout en utilisant, pour la forme toute la palette du web.2.0, diaporamas, vidéos etc.
Certes, elle observe la finance en chaussant ses lunettes d’habits noirs et de critiques induites - pas forcément la tasse de thé des traders stricto sensu de la place de Genève qui ne voient pas leur métier de cet oeil!
Mais Catherine Le Gall a la rigueur de développer son argumentaire par un travail approfondi de blogueuse-journaliste (enquêtes, interviews etc.)
A l’heure des grands bouleversements économiques, financiers et des triple A accordés ou non, voici un bon travail de décryptage grand public ! Vulgarisation numérique.
Sylvie Neidinger